Comment Sarem prépare son changement de dirigeant - Premium

Dans quelques mois, l’entreprise Sarem, spécialisée dans la chaudronnerie industrielle, va changer de mains. En effet, Éric Barde, le PDG historique de la société basée à Anglet, sur le port de Bayonne, va faire valoir ses droits à la retraite en 2026. Ce sera Sébastien Couret, actuel salarié et directeur, qui prendra les rênes de l’entreprise renommée en 1989. Jusqu’alors, les « Ateliers de l’Adour » étaient spécialisés dans la fabrication de bateaux. Une passation réfléchie depuis bien longtemps. « Lorsque je l’ai recruté, je lui ai bien fait comprendre qu’il pourrait reprendre l’entreprise à terme », se souvient pour Placéco Éric Barde.Sébastien Couret est entré dans l’entreprise en 2015, d’abord en tant que préparateur, puis commercial, et cela fait trois ans qu’il est directeur du site. « Il ne m’a jamais caché qu’il voulait que je reprenne, c’était une grande hypothèse dès le départ. » Si bien qu’au fil des années, l’actuel directeur a fait ses gammes. Celui qui avait travaillé chez Airbus a donc étoffé ses connaissances et compétences. « Il m’a transmis son savoir à moi et aux autres », explique Sébastien Couret.Un processus de transmission installé sur la durée. « Ça fait trois, quatre ans qu’il nous laisse gérer un peu », explique Sébastien Couret. « Il commence à se retirer doucement de l’entreprise. » De quoi permettre au jeune entrepreneur non seulement de monter en compétences, mais aussi d’assurer la poursuite de l’activité, et donc de la relation client. « Il faut avoir la confiance des clients, Éric avait cette connaissance, donc il faut le poursuivre », déroule Sébastien Couret. Ainsi, la plupart du temps, désormais, les deux hommes vont ensemble aux rendez-vous commerciaux. Une manière de présenter le futur dirigeant aux clients. Même chose pour les rendez-vous avec les banques. « C’est important de dire qu’Éric n’est pas seul », poursuit Sébastien Couret. « Et même auprès de la CCI, vu qu’on leur loue les locaux, j’ai pu être présenté pour leur dire que ce sera moi qui reprendrai. »Toute une démarche de passation qui paraissait importante à Éric Barde. « Quand je suis arrivé, j’avais eu cette chance d’avoir une transition comme ça, alors je devais faire la même chose », explique le futur ex-responsable, qui ajoute, « je suis très confiant sur la transition ». Lui qui a reçu de nombreuses offres et propositions de rachat de gros groupes et de clients n’a pas fléchi, et maintient son choix. « Je suis très rassuré avec Sébastien, tout se passe très bien. » Poursuivre la stratégie La société surfe sur une croissance positive ces dernières années. L’entreprise réalisait un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros en 2023, et en 2024, elle a bouclé un chiffre record de cinq millions d’euros. « Aujourd’hui, le carnet de commandes est bon, on a de gros sujets notamment pour Airbus et Dassault », se satisfait Sébastien Couret, qui pour autant, anticipe une année 2025 « un peu plus tendue ». Si l’entreprise est plutôt bien installée, sur le port de Bayonne, avec un espace de 3.000m², la société peut envisager de s'agrandir. « On n'exclut pas de construire peut-être un bâtiment pour nous dans le futur, d’ici 10-15 ans », se projette le futur président. « Dans dix ans, j’aimerais qu’on soit plus grand qu'aujourd'hui, pourquoi pas avoir entre 40 et 45 salariés. »

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