Electricité : comment I-ENER va essaimer ses projets de panneaux photovoltaïques

Le maillage d’électricité verte se poursuit au Pays basque. La société de production d’énergie I-ENER, basée à Saint-Jean-le-Vieux, vient de déposer une demande de permis de construire pour un parc photovoltaïque à Saint-Pée-sur-Nivelle sur la zone de Zaluaga. Depuis sa création en 2014, I-ENER était connue pour l’installation de nombreux panneaux sur toitures, notamment de collectivités. Aujourd’hui, il s’agit d’un développement important de l’activité de cette société citoyenne, qui installera donc le premier d’une longue série des parcs au sol.

Ce projet senpertar verra donc le jour sur un terrain en capacité d’accueillir à partir de 2024 trois hectares de panneaux. Pour une capacité de production de 2,3 GWh par an, soit la consommation de 500 foyers. Un terrain bien spécifique, puisqu’il s’agit d’un ancien site d’enfouissement de déchets. Le syndicat Bil ta Garbi, chargé du tri et de la valorisation des déchets pour la Communauté d’Agglomération Pays Basque et la Communauté de Communes du Béarn des Gaves, avait lancé en 2019 un appel à manifestation d’intérêt concernant plusieurs de ses terrains inconstructibles. « On se rend compte que ces sites sont des surfaces gelées et impropres à toute activité » constatait Dominique Carrere, directeur général des services de Bil Ta Garbi. « Elles pouvaient être utiles, en conformité avec les objectifs poursuivis par le syndicat sur la valorisation des déchets et en adéquation avec le plan climat de l’agglomération ». Un appel global comprenant non seulement le terrain de Saint-Pée-sur-Nivelle, mais aussi un terrain de 5 ha à Bayonne (à Bacheforès) et d'autres encore à Béhasque Lapiste, à Urrugne et à Mauléon-Chéraute.

La société I-ENER a répondu à l’appel et présenté un dossier global qui a séduit le syndicat. Elle a donc obtenu un bail emphytéotique de 30 ans, battant sur son chemin les dossiers de grands installateurs de panneaux photovoltaïques. « On a choisi I-ENER pour les caractéristiques techniques du dossier, mais aussi parce que la démarche d’I-ENER nous a séduits » précise Dominique Carrere.

Relocaliser la production d'électricité

En effet, l’ambition de la société de Saint-Jean-le-Vieux est de fournir de l’électricité localement. Pour y arriver, elle comptait jusqu’à présent sur des installations en toiture, mais elle se diversifie et se tourne désormais aussi vers des installations au sol. “ On ne veut pas aller sur des terrains agricoles, on vise du foncier non-utilisable, d’anciens terrains industriels ou ferroviaires, des carrières, des parcelles délaissées de projet d’autoroute, etc. » explique Iban Lacoste, chargé de projet à I-ENER. Actuellement à l’étude, les autres parcelles de Bil Ta Garbi donneront lieu aussi à des projets de parc photovoltaïques. Pour accompagner ces dossiers, et les investissements que vont représenter les achats et installations de panneaux photovoltaïques, I–ENER montera pour chaque parcelle des sociétés de projets, portés par des habitants, mais aussi I-ENER, Bil ta Garbi par exemple, etc. A terme, les parcelles de Bil ta Garbi permettront d’assurer une production « qui couvrirait 30 % de l’énergie commercialisée par le fournisseur Enargia » précise Iban Lacoste.

Parce que l’esprit d’I-ENER est de fabriquer l’électricité qui sera revendue par la coopérative fournisseuse d’électricité Enargia, basée à Ascain. « L’objectif à long terme, c’est de relocaliser la fourniture d’électricité au Pays basque, afin de créer des emplois en local » explique Iban Lacoste.

Et le modèle d’I-ENER est singulier puisqu’il s’agit d’une société citoyenne, dont l'actionnariat est composé de 585 citoyens du Pays basque, avec un capital social de 535 000 euros. Depuis sa création, 850 000 euros ont été investis, qui ont permis l’installation de 22 centrales photovoltaïques.