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Tourisme durable : la Nouvelle-Aquitaine enclenche sa feuille de route

Écosystème
jeudi 01 juin 2023

Rééquilibrer les flux touristiques au profit de l'intérieur du territoire, pour désengorger le littoral. Crédit : Alban Gilbert©CRTNA

Après la feuille de route, place aux actes. La filière régionale du tourisme a officiellement lancé cette semaine son programme d’actions pour résoudre une équation compliquée : maintenir la dynamique touristique en Nouvelle-Aquitaine tout en diminuant l’impact environnemental lié. Ce qui suppose notamment de concevoir de nouvelles offres, d’accompagner les professionnels dans ces mutations et d’imaginer une communication permettant d’impliquer l’ensemble des acteurs.

Ce mardi, quelque deux cents professionnels du secteur ont participé, dans les murs de l’Hôtel de Région à Bordeaux, à une journée de tables rondes autour du tourisme durable, axe sur lequel s’engage le Comité régional du tourisme (CRT). Manière d’enclencher la phase opérationnelle découlant de la feuille de route tourisme durable adoptée au début du printemps par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, elle-même l’un des avatars de Néo Terra, colonne vertébrale du programme de mandature. Comment faire émerger de nouveaux modèles économiques prenant en compte l’environnement et une consommation éco-responsable ? Comment accompagner les territoires pour structurer une offre touristique locale moins émettrice de gaz à effet de serre ? Comment mieux recruter et améliorer les conditions de travail pour que les métiers du tourisme retrouvent leur attractivité ? Ce sont les principaux enjeux auxquels veut répondre cette feuille de route.

« On ne travaille pas pour les six prochains mois, mais pour le long terme », abonde Philippe Nauche, vice-président du Conseil régional en charge de l’Economie territoriale, du Tourisme et de l’intelligence économique. Une ambition charpentée par les différents impacts de la filière. D’un côté, le tourisme en Nouvelle-Aquitaine, ce sont 30 millions de séjours chaque année, plus de 12 milliards de retombées économiques et 142.000 emplois. De l’autre, savoir que le tourisme est comptable de 11% des émissions de carbone, dont une très large part - 77% - est imputable aux mobilités. En arbitre de ces contingences, la conviction que « les comportements ont changé, au profit de davantage de besoins de nature, de sécurité, de slow tourisme », poursuit l’élu régional. Pour être au rendez-vous de ces différents défis, un plan d’actions 2023-2028 vient d’être validé.

Raisonner en termes d’équilibres

Parmi les axes : répartir la fréquentation. D’une part dans l’espace, au profit de l’intérieur du territoire pour désengorger un littoral surfréquenté. Illustration récente : « aux dernières vacances de printemps et pendant les week-ends de pont, nous avons noté une nette augmentation de la fréquentation dans le Limousin », évoque Christelle Chassagne, présidente du CRT. Et d’autre part dans le temps, au profit d’un « tourisme des quatre saisons ». Mais aussi en cherchant à faire allonger la durée des séjours, notamment des touristes étrangers, dont la venue alimente la manne financière mais alourdit le bilan carbone. « Les Américains sont de retour. Ils prennent l’avion pour venir mais restent plus longtemps ce qui atténue l’impact climatique », note Christelle Chassagne, présidente du CRT.

« L’enjeu, c’est la création de services et de prendre bout à bout le parcours voyageur », estime Jean-Baptiste Soubaigné, directeur de la MONA, Mission des offices de tourisme de la Nouvelle-Aquitaine. Exemple d’action : la mise en place d’une ligne ferroviaire estivale entre Bordeaux et Francfort avec escale à Poitiers, avec l’ambition du CRT « d’obtenir de la Deutsche Bahn et de la SNCF la confirmation d’une pérennisation de cette ligne à l’horizon 2024 ». « Nous allons permettre à des acteurs de la micromobilité d’expérimenter sur le territoire et de pérenniser les solutions », promet la Région, via son Tourisme Lab. « Il faut créer des partenariats public-privé pour les derniers kilomètres », estime pour sa part Christelle Chassagne.

« L’offre éco-responsable doit s’accompagner d’une offre marketing », avertit Philippe Nauche. Ainsi d’une première sélection de 25 séjours dit « bas carbone », qui concernent les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde et invitent les touristes à préférer le vélo à la voiture. « C’est une expérimentation qui sera progressivement étendue à l’ensemble de la zone de la Nouvelle-Aquitaine », indique la Région. Autre pierre à l’édifice, la signature ce mardi d’un partenariat entre le CRT et la Fondation Surfrider, connue pour son engagement en faveur de la préservation des océans. En découlera une coopération jusqu’en 2025, avec « le déploiement d’actions de sensibilisation des touristes au « voyager responsable » en insistant sur leur empreinte sur l’océan, le littoral et la qualité de l’eau, l’accompagnement de la filière « Sport » dans la réduction de son empreinte environnementale, enfin la diffusion de bonnes pratiques à l’ensemble du secteur. »