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Ramsay santé transforme sa pépinière d'entreprises de la clinique Aguiléra en Living Lab - Premium

Écosystème
jeudi 23 février 2023

Nicolas Bobet, directeur de pôle Nouvelle Aquitaine chez Ramsay Santé est responsables des établissements de Biarritz, Bayonne et la Rochelle (ainsi que le centre de cardiologie de l'hôpital de Bayonne). Crédit: Anthony Michel

Après deux ans d'essai du format pépinières et dix entreprises accompagnées, Ramsay Santé change de formule à Aguiléra et préfère le living lab pour faire expérimenter les innovations directement sur site à Biarritz.

La pépinière est morte, vive le living lab. Cela faisait deux ans que la clinique Ramsay Santé d'Aguiléra accueillait à l'intérieur de son nouvel espace de bureau Ginkgo Biloba des entreprises, dans le cadre d'une pépinière dans le secteur de la santé. Mais le groupe a finalement changé de fusil d'épaule. "Ce n'était pas notre cœur de métier", expose Nicolas Bobet, directeur de pôle Nouvelle Aquitaine chez Ramsay Santé. Et le modèle n'était pas le bon selon lui. "Le modèle économique de l'innovation est assez limité, et les entreprises n'ont pas beaucoup de sous", notamment pour venir payer une location en pépinière.

Tests en clinique

Depuis ce début janvier, le groupe Ramsay Santé a changé de fusil d'épaule, et décidé de déployer cinq premiers living lab sur le territoire, parmi lesquels la clinique Aguiléra de Biarritz. À la différence du modèle de pépinière, le living lab propose aux entreprises de venir directement tester leurs innovations dans l'enceinte d'Aguiléra, en partenariat avec les équipes de la clinique. "Nous, on y gagne parce que ça vient répondre à un besoin qu'on peut avoir" et potentiellement agglomérer ces technologies et innovations. Il prend l'exemple d'une entreprise venue les consulter pour leur proposer un robot développé pour les établissements de santé et les EHPAD, capable de transporter des objets. "Nous, on avait cette difficulté pour transporter les cytotoxiques, des médicaments contre le cancer, qu'on a besoin de transporter du rez-de-chaussée, jusqu'à la salle de chimiothérapie au deuxième étage, une centaine par jour, c'était un goulet d'étranglement d'organisation". Alors la clinique a accepté, et désormais, la société développe en partenariat avec elle cette solution pour Aguiléra. "Le robot transporte les poches de la pharmacie à la chimio, il appelle même l'ascenseur", sourit Nicolas Bobet.

De son côté, l'entreprise y trouve une application à leur robot, testé dans une clinique, qu'ils pourront ensuite commercialiser ailleurs. "Ils ont besoin de notre clinique comme terrain d'expérimentation, et nous, c'est super parce que ça permet de régler un problème", puisque le directeur explique qu'il achètera ensuite très certainement le robot, "à un prix peut-être plus intéressant".

La pépinière disparaît donc, mais le bâtiment et ses 150 m2 d'espace, créé à l'époque pour accueillir les entreprises, reste. "Il y a des bureaux, et un espace partagé, on s'en sert pour des réunions", explique le directeur.

De gros investissements matériels

Peu de financements en R&D interne à l'établissement. "On est peu payé pour ça", détaille le directeur de la clinique Aguiléra, aussi responsable de celles de Bayonne (Belharra) et de la Rochelle (de l'Atlantique). En tout, le directeur estime le budget moyen innovation pour Aguiléra à 100.000 euros. "La médecine évolue énormément et aujourd'hui, avec la technologie, le digital et je rajouterais l'intelligence artificielle, il y a des pans entiers qui se développent" explique Nicolas Bobet. "On se doit de s'intéresser à ces sujets". Selon lui, l'innovation est d'ailleurs un élément "différenciant", en particulier pour les "médecins et les soignants". "Ils veulent prodiguer les meilleurs soins possibles avec les meilleurs matériels", détaille Nicolas Bobet.

Pour le confort des patients, l'établissement mise aussi sur de nouveaux matériels, avec de gros investissements. Récemment, la clinique Belharra a inauguré son scanner Loop-X dédié à la chirurgie de la colonne vertébrale, un anneau robotisé qui permet d'obtenir des images en temps réel de l'anatomie du patient à 360°. Un investissement à 800.000 euros pour le groupe. A Aguilera, le directeur prévoit aussi l'achat d'un robot en orthopédie pour l'année prochaine. Les travaux à Aguiléra, eux, se poursuivent et doivent être livrés en septembre, pour un coût de 2 millions d'euros. L'ensemble des travaux sur Aguiléra représente en tout un investissement entre 2022 et 2025 de 9 millions d'euros.

Pour Belharra à Bayonne, un robot chirurgical en neurologie Da Vinci doit arriver d'ici neuf mois et qui permet à un chirurgien d'opérer à quatre mains. "Il y en a un à l'hôpital de Bayonne, un depuis longtemps à Saint Augustin à Bordeaux, cette innovation, elle est nécessaire si on veut se maintenir à niveau", explique Nicolas Bobet. Par ailleurs, la clinique verra aussi l'arrivée d'un scanner interventionnel, avec une salle dédiée pour radiologue en juillet, pour 1,2 million d'euros, ainsi qu'une quatrième salle d'endoscopie digestive pour 300.000 euros.

Le centre de cardiologie du Pays basque piloté par Ramsay à l'intérieur de l'hôpital de Bayonne prévoit la création d'un nouveau bloc de cardiologie, avec cinq salles, une dépense de 5 millions d'euros financée par l'hôpital.

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Ramsay au Pays basque

Aguiléra à Biarritz

  • CA: 25 millions d'euros (2022)
  • 240 salariés
  • 80 médecins libéraux
  • 40.000 patients (2022)

Belharra à Bayonne CA:

  • 53 millions d'euros (2022)
  • 500 salariés
  • 150 médecins libéraux
  • 60.000 patients (2022)

Centre de cardiologie

  • CA: 16 millions d'euros (2022)
  • 140 salariés
  • 15.000 patients (2022)
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