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Campus François d’Assise à Bordeaux : la foi en la mixité

Écosystème
vendredi 17 mars 2023

Foule des grands jours pour l’inauguration du campus François d’Assise. Crédits : DM

Le campus François d’Assise a été officiellement inauguré ce jeudi 16 mars dans le quartier Belcier à Bordeaux. Un écrin flambant neuf dont les usagers auront des origines totalement diverses, pour finalement se retrouver.

Cela ressemble à moult égards à un pari sur l’avenir, presque un saut de la foi. Les alentours rappellent que le campus François d’Assise voit le jour, dans le périmètre de l’Opération d’intérêt national Bordeaux-Euratlantique, sur d’anciennes friches SNCF proches de la gare Saint-Jean : terrains tout juste viabilisés, grues, rangées de rails… Et au centre émerge un bâtiment flambant neuf, construit par Linkcity et Bouygues Bâtiment Centre Sud-Ouest. Lesquels mettent en avant « le certificat BREEAM Very Good et les labels Bâtiment Biosourcé de niveau 3 et NF Habitat HQE profil excellent 9* pour la partie logement ». Concrètement : une construction mixte bois-béton « et des procédés constructifs limitant les émissions de carbone », avec une structure bois qui représente « 48% du volume de la structure totale ». Et de souligner que « le bois nécessaire à la charpente est issu de forêts françaises et a été assemblé à Canéjan, celui de la structure a été transformé à Escource ».


27 M€ investis dans un quartier en devenir. Crédits Nicolas Grosmond

Au terme de 18 mois d’un chantier lancé en septembre 2021, sous maîtrise d’ouvrage partagée entre la SCI Campus FA (émanation de la Direction diocésaine de l’Enseignement Catholique - DDEC - de Gironde) et le groupe d’écoles d’ingénieurs Junia, le bâtiment dessiné par l’architec bordelais Olivier Brochet de l’agence BLP & Associés et livré en janvier dernier, a été inauguré ce jeudi 16 mars, réunissant à cette occasion un vaste aréopage composé d’élèves, d’élus locaux et régionaux, de représentants de la communauté éducative, de la société civile ou du diocèse, jusqu’à l’archevêque de Bordeaux, Jean-Paul James, venu donner sa bénédiction.

Futurs ingénieurs et jeunes de la 2e chance

Dans ces locaux développant près de 10.000m² de plancher sur 8 niveaux (dont 80 logements), outre le siège girondin de la DDEC, le volet éducatif voué à regrouper plus de 1.200 élèves comprend notamment l’Institut supérieur de formation de l’enseignement catholique (Isfec), des formations par apprentissage, ainsi que les structures d’animation du réseau d’établissements catholiques de la région. Mais aussi une Ecole de la 2e Chance (E2C), destinée à des jeunes de 16 à 25 ans. « On a un public parmi le plus éloigné du système scolaire, des individus en rupture dans leur vie. Mais ce sont aussi des jeunes qui veulent se réinvestir, c’est légitime », expose Frédéric Gameiro, responsable du pôle Insertion Jeune Gironde au sein de l’AFEPT. L’établissement prévoit chaque année 90 nouveaux stagiaires - ils bénéficient à ce titre d’une rémunération que prend en charge le Conseil régional - qui connaîtront un parcours de 9 mois. « Ils ont déjà des compétences mais n’en ont pas encore conscience. On leur propose des pédagogies innovantes. Et le cadre importe beaucoup » poursuit-il.

Une assertion que reprend totalement Chrystelle Gaujard, placée à la direction du campus bordelais du groupe lillois d’écoles d’ingénieurs Junia, qui compte déjà 200 élèves sur les rives de la Garonne et en vise 500 à terme en s’installant sur le campus François d’Assise. « Junia travaille beaucoup l’intelligence collective, le codesign. On va lancer des projets communs. Il y a ici des salles de projets agiles, un fablab… à disposition d’élèves tellement différents, qui ont à s’apprendre et s’apporter en collaborant, cette mixité sera mutuellement bénéfique », théorise-t-elle. « Il y a une approche par compétences qu’on partage avec Junia » abonde son homologue de l’E2C avec lequel le dialogue se lance spontanément. « On est tous les deux sur l’orientation, la construction de jeunes en transition d’identité », lance-t-elle, « une étape importante de construction personnelle », poursuit-il. Et de se rejoindre sur le fait que l’un comme l’autre « cassent les codes, avec comme fil rouge cette mixité des lieux et des personnes ».