Trashboard enchaîne les récompenses avec son skate en carton recyclé - Premium

Trashboard fait un carton. Un jeu de mots facile pour cette jeune société née en mai 2022, qui a conçu une planche de skate réalisée à partir de carton recyclé. Reste que le succès parle de lui-même, la jeune entreprise incubée à l’Estia et qui emménage à la Technocité de Bayonne, rafle tous les prix : celui de Bask Invest, et le prix de l’innovation de l’Atelier de l’Innovation en moins d'un mois. De quoi mettre Trashboard sous les feux de la rampe… Finis les jeux de mots. Derrière le projet, François Jaubert, diplômé en ingénierie marine. « Il y a quelques années, j’ai acheté un vélo sur internet, qui est arrivé dans un carton, et la poubelle était pleine, le carton a passé 10 jours chez moi, je ne savais pas quoi en faire » se souvient-il avec le sourire. Alors à l’époque, il participe à un concours organisé par Vissla, qu’il va remporter avec une planche conçue justement à partir de carton recyclé. « Je suis arrivé à une planche géniale, mais très énergivore et pas encore industrialisable » ajoute-t-il. Faute de planche de surf, le jeune ingénieur se tourne vers la planche de skate.Une planche locale et durable Pour réaliser cette planche, il fabrique un sandwich réalisé à partir de 78 % de carton recyclé, 5% de liège, 7% de résine biosourcée et 10% de fibre de verre. « Je récupère du carton de PME notamment, je le découpe en lamelles, je le colle avec une colle composée de 80 % d’eau, ensuite je le met dans des moules avec ma résine biosourcée, et de la fibre de lin recyclée notamment » détaille François Jaubert. « Ensuite je le redécoupe, je mets un bord en liège qui vient de Soustons ». Le résultat c'est une planche solide, résistante, et beaucoup plus légère que les planches en bois classiques. Un procédé qu’il a fait breveter, et dont il a bien l’intention d’étendre le périmètre à toute l’Europe d’ici la fin de l’année. Actuellement capable de faire une quinzaine de planches par semaine, il vient d’acheter une CNC fraiseuse pour accélérer la production. Il est d’ailleurs en train de recruter deux nouveaux opérateurs. Objectif cette année, fabriquer 1.500 planches de skate. Mais le secteur du skate est déjà bien saturé. « Il y a déjà 300 marques de skate » a compté le chef d’entreprise. Pour se démarquer, s’il n’a pas l’intention de révolutionner la filière, il veut proposer une autre solution. « Le marché est dominé par les Américains, les planches, c’est du bois, qui vient du Canada, qui va soit au Mexique soit en Chine , pressé en Chine avec de la colle dégueulasse et qui revient ensuite sur les marchés européens ». Sur ce marché, François Jaubert veut proposer une planche avec une bonne empreinte carbone. « Je récupère du carton recyclé, la fibre d’Airbus périmée, ma résine de Barcelone, je la récupère ici, et je fais des planches pour les jeunes d’ici » propose le jeune entrepreneur. Des jeunes, parce qu’avec sa planche, François Jaubert se positionne sur des skateurs de 14 à 25 ans. Pour les séduire, il a déjà prévu des événements directement dans des skateparks, comme des concours pour remporter des planches. « Eux, ils vont trouver ça cool, parce qu’ils peuvent aller plus haut avec ma planche, ils vont rester attachés à la leur mais ils vont trouver ça cool » . Et pourquoi pas provoquer un achat comme pour les dernières chaussures à la mode. Mais il veut aussi parler à la génération qu’il appelle les « daddy cool », plus sensibles aux enjeux environnementaux. « Ce sont les gens de 30/35 ans qui se remettent au skate » sourit François Jaubert. Une planche qu’ils peuvent acheter pour eux, ou pour leurs enfants. Des skates qu'il veut commencer à produire à partir de juin, et qu’il vendra sur son propre site internet, mais aussi en boutique spécialisées. Des planches qu’il veut fabriquer pour sa propre marque, mais aussi à façon avec des collaborations. « On a un super projet avec Element, je vais prendre leur carton et leurs vieilles planches, et je vais faire des planches avec » s'enthousiasme le chef d’entreprise. Il développe aussi un prototype avec Elwing qui fabrique des skates électriques. « Le carton pourrait permettre d’alléger leur planche ». Et de quoi booster le nombre de planches réalisées cette année pour Trashboard. D’autant qu’il n’exclut pas de fabriquer aussi des goodies pour des marques à partir de leur carton à recycler.Et il compte beaucoup sur le marché en BtoB puisqu’il envisage d’en faire 75 % de son activité, 15 % pour sa marque de skate, et 5 % pour la R&D.Développement hors skates Car la planche de skate n’est que le premier niveau de la fusée. « Le skate, c’est un baptême de l’air » raconte-t-il. « Mais maintenant j’aspire à alléger d’autres produits » et notamment du mobilier aéronautique. Trashboard est déjà en pleine R&D en partenariat avec Airbus Developpement. Ensemble, ils tentent de réaliser un chariot d’alimentation composé à partir de carton. « Dans l’aéronautique tout ce qui est léger, c’est du carbone, sauf que c’est environnementalement catastrophique et très cher, alors moi, je veux concurrencer le carbone avec mon matériau » précise le chef d'entreprise. Mais forcément, dans ce secteur très normé, « il faut passer toutes les cases, on en est au prototypage, c’est un projet qui va prendre deux ans pour avoir une débouchée » prévoit-il. Et enfin dans un troisième temps, François Jaubert se repenchera sur la planche de surf qu’il avait réalisée pour le concours américain de Vissla afin d’industrialiser peut être une planche pour débutants. Pas de levée de fonds cette année, mais François Jaubert envisage de le faire l’année prochaine pour augmenter le nombre de salariés et de machines et passer de 1.500 planches cette année à 4.500 l’année prochaine. Pour 2023, il espère un chiffre d’affaires de 100.000 euros, et de 350.000 euros en 2024.

Trashboard enchaîne les récompenses avec son skate en carton recyclé - Premium

L’IA sera au cœur des prochaines Rencontres numériques

Klimat Connexion invite l’expert Jean-Marc Jancovici à Biarr ...

Nouvelle édition des « 24h de l’innovation » à l’ESTIA fin a ...

Mathilde Capet sera l’invitée du prochain Topaketa le 23 avr ...

L’ESTIA veut encourager les vocations des jeunes femmes aux ...

Timothée Achéritogaray, directeur général de Sokoa invité du ...

La French Tech Pays Basque renouvelle son Green Apéro et org ...

Une matinée dédiée à l’emploi des femmes cadres au Pays basq ...

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

DigitÉco #10 : IA et santé, enjeux et perspectives

VIDEO - SIA 2024 : Traille déroule sa laine comme paillage naturel

VIDEO - Revivez le premier anniversaire de Placéco Pays basque

DigitÉco #9 : on débriefe le CES 2024

En Soule, la biscuiterie Okina pousse les murs pour poursuivre sa croissance

AMP lance son premier four pour accélérer le séchage du piment d’Espelette