Innovation : Larrun veut commercialiser des vélos avec un cadre en fibre de lin en 2024 - Premium

Des vélos en fibre de lin, c’est la nouveauté annoncée au salon Prodays en juin dernier par la société Larrun. Une solution déjà sur les rails : l’entreprise spécialisée dans la conception et fabrication de vélos électriques née début 2021 poursuit en effet son développement en voulant mettre sur le marché dès le printemps 2024 son vélo conçu avec un cadre en fibre de lin made in France. « L’idée est partie d’une conversation entre associés, se souvient Gilles Labrude, fondateur de Larrun. La première motivation, c’était de faire du made in France ». En effet, si la plupart des pièces des sept gammes de vélos qui seront commercialisées à partir de cet automne sont sourcées en France et en Europe, il reste quelques-unes qui sont importées d’Asie. « Le guidon et le cadre viennent de Taiwan » précise le chef d’entreprise. Ainsi, si dès l’année prochaine le guidon devrait être fabriqué par une entreprise française, le cadre est une affaire plus compliquée, car la production française d'aluminium est largement insuffisante. Ainsi, Larrun a décidé de se tourner vers une matière première produite en France : le lin. La société s’est accompagnée de la BPI pour investir et travailler sur cette innovation autour d’un cadre réalisé en fibre de lin. « 80% de la fabrication mondiale de lin est réalisée en France » justifie Gilles Labrude. « On pourra sourcer en Normandie, en Vendée, ou peut-être même en Béarn ». L’autre avantage, ce sont les délais de fabrication. « La production de cadres sera réalisée en 48h avec la fibre de lin, alors que les importer de Taiwan prenait plusieurs mois » analyse le fondateur de Larrun.Sortir ce nouveau modèle mi 2024 Et il y a de quoi être confiant, car la technologie se développe autour de cette matière. La société compte travailler notamment avec Compositadour à Bayonne pour améliorer le premier prototype en cours d’étude. « On passe tous les contrôles de force, de torsion, de résistance, et de certification pour qu’il ait la norme EN 15194 », qui autorise la commercialisation de vélos à assistance électrique. En attendant, fabriquer un cadre en fibre de lin ne va pas forcément de soi. « Il faut faire le point sur les techniques de drapage, c’est très spécifique » analyse Gilles Labrude. Objectif : après avoir présenté le premier prototype au salon Prodays ce mois de juillet, présenter le modèle roulant, et commercialisé lors de la prochaine édition de ce grand salon du vélo à Paris en 2024. « Et on le commercialisera dans la foulée ». Dans un premier temps, les versions long tail et le commuter seront proposés en version « fibre de lin », avant de l’étendre aux sept modèles de Larrun. À ce jour, une interrogation reste, celle de l’acceptation du marché selon le fondateur de Larrun. « La matière première sera plus chère, donc le vélo le sera aussi » précise Gilles Labrude. La société travaille justement à réduire ce surcoût pour avoir un prix « acceptable pour le marché français et européen ». Pas de prix avancé encore pour la version en cadre de lin donc, mais les premiers modèles en cadre aluminium seront eux vendus entre 3.500 et 6.000 euros. À terme, Larrun aimerait fabriquer elle-même les cadres depuis une unité de production ici au Pays basque. Des discussions sont en cours.

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