Digital : Capitaine Study réinvente les avis vérifiés pour l’enseignement supérieur

Quand une initiative personnelle se transforme en opportunité professionnelle… C’est l’histoire de Leslie Lacroix, cofondatrice de Capitaine Study, plateforme digitale qui permet aux étudiants de trouver une école. « Lorsque j’étais étudiante en communication, il y a quelques années, je savais que je voulais me spécialiser dans le digital à Bordeaux. Mais, comme dans toutes les grandes villes, beaucoup de masters existent. » La jeune femme ne sait pas lequel privilégier, et décide de demander l’avis d’étudiants ou anciens étudiants de ces écoles, sur LinkedIn. « Ils m’ont fait des retours très complets, et je me suis dit qu’il fallait créer une plateforme pour regrouper ces avis. »

Nous sommes en 2019, et Leslie Lacroix lance son projet, en parallèle de ses études. À la différence de plateformes comme Google, Diplomeo ou l’Etudiant, elle met en place un système de vérification des avis. Si un étudiant veut publier un commentaire, il doit communiquer son identité à la plateforme. Ensuite, l’équipe de Capitaine Study vérifie sur LinkedIn que la personne a bien étudié dans ladite école, ou, si cette étape n’est pas réalisable, lui demande un justificatif. « À l’époque, ce qui me manquait c’était vraiment de la matière, reprend l’entrepreneuse. Certains avis avaient juste une étoile, aucun texte argumenté pour justifier la note. Nous, nous demandons 150 caractères minimum. »

Faire payer les écoles privées

Moins d’un an après le lancement de sa plateforme, Leslie Lacroix est approchée par l’incubateur bordelais 1Kubator. Et décide, en 2020, de faire de Capitaine Study une entreprise. « Au départ, c’était bizarre parce que j’ai fait mon alternance dans ma propre entreprise, et j’ai tout appris sur le tas, que ce soit la compta, le marketing… Et j’apprends encore aujourd’hui. » Trois ans après son lancement, Capitaine Study compte plus de 1.000 écoles référencées, 3.500 avis et 500.000 visiteurs uniques par an.

Pour structurer son modèle économique, Leslie Lacroix s’appuie sur un système d’abonnement annuel, auquel peuvent souscrire les écoles pour soigner « leur stratégie d’e-réputation ». « Je voulais créer un outil utile pour les étudiants comme pour les établissements. Ce sont souvent les étudiants insatisfaits qui s’expriment, et on s’est dit que travailler avec les établissements sur la collecte d’avis permettrait aux étudiants qui n’auraient pas pris l’initiative de laisser un avis positif, de le faire. » Une quarantaine d’écoles sont aujourd’hui abonnées à la plateforme, qui propose en plus de la collecte d'avis, un référencement personnalisé. « Mais la modération des avis reste la même, assure Leslie Lacroix, que l’école soit partenaire ou non. »

10.000 avis en 2023 ?

Depuis juin dernier, la jeune pousse a intégré l’accélérateur du groupe Sud Ouest, Théophraste. Une « étape supplémentaire » pour permettre à Capitaine Study d’acquérir de nouveaux clients, notamment de grandes écoles « parfois un peu frileuses ». « Beaucoup d’établissements sont réunis dans des groupes. C’est notre objectif dans les mois à venir, aller chercher ces grands groupes », ambitionne Leslie Lacroix. Et si au départ, l’entrepreneuse s’est tournée vers les écoles privées demandant le plus d’efforts financiers, elle s’ouvre petit à petit aux formations publiques. « À voir si notre modèle économique va s’appliquer aussi sur ces structures, mais ce n’est pas encore gagné, confie-t-elle. Ça m’intéresse de travailler avec eux, de comprendre leurs problématiques, mais notre cible reste le privé et ce n’est pas une fin en soi d’avoir les structures publiques comme clients. » D’ici 12 mois, Capitaine Study vise les 3.000 établissements référencés, les 10.000 avis et 70 écoles clientes, un objectif « qui pourrait être réalisable ».

Capitaine Study 
Basée à Bordeaux
2 fondateurs
CA 2022 : 80.000€