Artean lance Prezzup, un outil de conférence en réalité augmentée
Avec leur outil, Philippe et Géraldine Duvivier veulent dynamiser les visioconférences. Crédit: Artean
La société de Bidart, Artean, lancée l’année dernière vient de commercialiser Prezzup, une solution immersive de présentation à distance à destination notamment des plateformes de e-learning et le secteur LMS en général.
Qui ne s’est jamais ennuyé pendant une visioconférence ou une réunion à distance ? Une question rhétorique. D’autant que ces rendez-vous en distanciels se sont multipliés depuis la pandémie de COVID. Une période compliquée, notamment pour l’enseignement à distance, et les mesures de distanciation. « On a constaté une perte énorme d'implication des enseignants qui avaient beaucoup de mal à transmettre leur savoir et par ailleurs, un ennui assez massif des élèves » explique Géraldine Duvivier. Et c’est en partant de ce constat qu’elle et son associé de mari Philippe ont monté Artean ( « entre » en basque) avec leur solution nommée Prezzup. « Une contraction entre le mot présentation et up, debout en anglais » sourit Géraldine Duvivier.
Leur concept, c’est un outil qui s’intègre aux logiciels de montage vidéo. Il permet de créer des conférences interactives avec une présentation et un interlocuteur qui apparaît à l’écran au milieu, en réalité augmentée. Il peut pointer du doigt, agrandir, et réduire un élément de la présentation. Pour l’instant, une première déclinaison du logiciel fonctionne pour créer des capsules enregistrées de micro learning, et plus tard se développer lors de visioconférences en live. Une manière de compenser le distanciel, « parce que ça manque aux enseignants de ne pas pouvoir accompagner leur propos, toute cette communication non-verbale est aussi un instrument de transmission de connaissance » poursuit Géraldine Duvivier, elle-même professeure de formation. Ils ont pu expérimenter l’outil auprès de professeurs de l’Estia, l’école d’ingénieurs de Bidart par exemple. « Le collègue s’est levé et m’a dit qu’il retrouvait sa stature d’enseignant, et sa position de professeur » raconte-t-elle. Une présentation pour permettre aux enseignants de vivifier leur présentation.
Pour développer ce logiciel, les Duvivier ont été incubés à l’Estia à partir de septembre 2021. Ils ont travaillé avec des entreprises spécialisées dans le domaine, les Biarrots Pigwii spécialisés dans l’UX Design et les Bordelais de Betomorrow , experts en numérique. Ensemble, ils ont développé un outil basé sur « l'incrustation d’image et la reconnaissance de gestes » précise Philippe Duvivier, l’ingénieur de profession. Artean a d’ailleurs déposé deux brevets : sur la captation et sur le pointage avec le doigt.
Si le recours au distanciel et aux visio distance, s’est de facto réduit, à la fin des mesures sanitaires liées à la COVID-19, Artean mise sur une vraie tendance de fonds autour du learning management system. Autrement dit toutes les plateformes sur lesquelles sont postés des contenus de formation à distance. « Ça concerne des grandes entreprises, mais pas seulement, il y a aussi les écoles, les enseignements du supérieur avec des plateformes comme Moodle, qui proposent des cours papiers, des vidéos de professeurs, etc » précise Géraldine Duvivier. Un marché porteur selon les deux associés. « Ça représentera 458 milliards d’euros en 2026 au niveau mondial » présente Géraldine Duvivier.
Plusieurs concurrents sur ce secteur, mais Artean se revendique le seul à proposer l'interaction en plus de la réalité augmentée, « passer un slide, revenir en arrière en transparence, souligner une notion, ça, on est les seuls » précisent-ils.
La commercialisation vient de démarrer. Les deux associés adressent principalement le marché du e-learning, en BtoB. Cela concerne donc les plateformes proposant des cours ou des formations. Le modèle économique fonctionne autour d’un abonnement. L’outil logiciel est vendu aux plateformes 8 euros par créateur de contenu et par mois. Dans un premier temps, ils visent un marché français. Ils ont d’ailleurs participé au salon learning technologies à Paris début février.
Les deux associés recherchent actuellement des investisseurs ou des business angels pour les accompagner dans leur développement. Ils visent un chiffre d’affaires de 1 million d’euros en 2026.