Topaketa : « Nous voulons continuer à grandir, pas grossir » selon Maitena Goicoechea - Premium

Ce mardi, Placéco Pays basque organisait son premier Topaketa de l’année. A l’occasion de cet événement mensuel réservé aux adhérents Placéco, nous recevons un ou une chef.fe d’entreprise du territoire. Ce mardi, nous recevions au Novotel d’Anglet Maitena Goicoechea des poteries du même nom. Celle qui dirige l’entreprise familiale avec son frère a répondu à nos questions et à celles de nos adhérents. 80 d’entre eux avaient d’ailleurs répondu présent pour ce premier événement de l’année. Extraits. Placéco : En 2013, votre chiffre d'affaires s'établissait à 8,9 millions d'euros. Quand nous nous sommes rencontrés en 2023, vous mentionniez que le Covid avait considérablement fait exploser vos ventes. Comment avez-vous traversé cette période si particulière ?Maitena Goicoechea : Le Covid a été une période très particulière pour tout le monde. On avançait sans aucune visibilité, comme avec une lumière qui n’éclairait que les quelques pas devant nous. Pendant un mois et demi, nous avons dû arrêter notre activité, comme beaucoup d'entreprises. Cependant, nos principaux clients, les jardineries, sont restés ouvertes car elles vendaient des produits jugés « essentiels » , comme de l'alimentation pour animaux. À notre surprise, les poteries ont aussi été perçues comme des biens de « première nécessité » pour notre plus grand bonheur (sourire), ce qui nous a permis de reprendre doucement l’activité. Mais c’est vrai que nous n’avions pas beaucoup de stock.On a repris trois semaines avec le déconfinement, et à partir de ce moment-là ça a été un tournant : la demande a explosé. Les gens, coincés chez eux, se sont concentrés sur l'aménagement de leurs intérieurs et extérieurs. Nos commandes ont bondi de 35 à 40%, mais avec des capacités de production limitées, il a fallu s’adapter en urgence. On a produit ce qu’on pouvait.Comment avez-vous réussi à répondre à cette demande exceptionnelle ?Nous avons rapidement embauché du personnel, passant d’une vingtaine à une trentaine d’employés. Côté équipements, nous avons augmenté notre capacité de production en ajoutant des fours : de trois, nous sommes passés à cinq, puis à huit aujourd’hui. Nous avons également loué un entrepôt pour stocker nos produits.Mais cette croissance est arrivée avec son lot de défis. L’augmentation des coûts de l'énergie, notamment le gaz, a été un choc. Pour absorber ces hausses on s’est posé pour savoir ce qu’on faisait. Si on ne trouvait pas de solution, ça voulait dire augmenter les prix de nos produits, et peut être même jusqu’à 30%. On voulait respecter nos clients finaux, et ne pas leur imposer cette augmentation. Et les salariés dédiés aux enfournements ont trouvé un système pour doubler les quantités de pots par four. Cela nous a permis de limiter la hausse des prix à moins de 10%, tout en préservant nos marges et la fidélité de nos clients. Où en êtes-vous aujourd’hui, cinq ans après le début de la pandémie ?Nous avons su maintenir les niveaux atteints pendant le Covid, avec une croissance modérée de 1 à 3% par an. C’est essentiel, car nous avons embauché une dizaine de personnes depuis, et nous tenons à offrir une stabilité à nos salariés, car il y a des familles derrière. Nous opérons dans un territoire rural où chaque emploi compte, et cela nous pousse à continuer à nous remettre en question pour avancer.Quels leviers actionnez-vous pour maintenir cette dynamique ?La créativité est notre moteur. Nous avons diversifié notre offre en développant par exemple une collection d’art de la table avec des pièces émaillées aux designs modernes. Cela nous permet de toucher une clientèle plus large, avec des produits adaptés à toutes les bourses.En parallèle, nous nous ouvrons à de nouveaux marchés, notamment à l’international et dans le secteur de la prescription. Collaborer avec des architectes pour des projets hôteliers ou des aménagements particuliers est une voie prometteuse.« Nous allons plus loin avec des projets comme la construction d’un nouveau bâtiment logistique » Votre entreprise existe depuis 1960. Comment pérennisez-vous cette activité familiale autour d’un produit aussi intemporel que la terre cuite ?Ce n’est pas le produit le plus sexy. Au début des années 2000 on avait cette image assez rustique de la terre cuite. Alors la clé réside dans l’innovation et la modernisation. Mes parents ont amorcé cette démarche dans les années 2000, en travaillant des design plus actuels. Aujourd’hui avec mon frère Iñaki qui a lui une formation de céramique industrielle, on a développé les ateliers et les techniques pour avoir des créations diversifiées. Aujourd’hui, nous maîtrisons des techniques de pointe, comme le tournage de la corde.Qu'en est il de votre engagement en matière de RSE ?Pour nous, la RSE relève du bon sens. Par exemple, mes parents avaient mis en place un système d'intéressement depuis 25 ans, de même que la complémentaire santé, avant que ça soit obligatoire. Ce sont des petites choses que mes parents avaient à cœur de mettre en place pour fidéliser les employés pour qu’ils se sentent bien, et que le travail ait du sens.Aujourd’hui, nous allons plus loin avec des projets comme la construction d’un nouveau bâtiment logistique équipé de panneaux photovoltaïques. Quelles sont vos ambitions pour 2025 ?Le contexte est un peu tendu, et dans la jardinerie aussi. Ce sont nos revendeurs principaux. Et on a le groupe Truffaut qui est en vente, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Donc on essaie d’être réactif et s’ouvrir à d'autres marchés. Là on veut développer la partie prescription, toute la relation avec les architectes pour des projets hôteliers. On sent qu’il y a quelque chose à faire. Nous voulons continuer à grandir, pas grossir. Notre priorité reste d’améliorer sans cesse nos produits et nos process pour offrir la meilleure qualité possible à nos clients. Cela passe par l’entretien de nos équipements, la diversification de nos gammes.

Topaketa : « Nous voulons continuer à grandir, pas grossir » selon Maitena Goicoechea - Premium

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