Pourquoi le groupe Matmut veut rapprocher ses deux mutuelles santé
Le groupe Matmut comptait à fin 2024 quelque 4,6 millions de sociétaires et 8,4 millions de contrats d'assurance gérés. Crédit : Matmut
La SGAM Matmut étudie un rapprochement entre ses mutuelles santé affiliées Ociane Matmut et Mgéfi. Les travaux préparatoires démarrent.
Par voie de communiqué, la Société de Groupe d’Assurance Mutuelle (SGAM) Matmut vient d’annoncer « le démarrage de travaux en vue d’un possible rapprochement entre ses mutuelles santé affiliées Ociane Matmut et Mgéfi ». La raison ? « Il s’agit d’étudier les conditions d’un projet commun suite à la perte par la Mgéfi de l’appel d’offres pour la protection sociale complémentaire (PSC) des 134.000 agents du ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique », est-il précisé. En mai dernier, le ministère avait annoncé sa décision d’attribuer ce contrat - lancé dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire de la fonction publique - au néoassurreur Alan.
Au 1er janvier prochain, la Mgéfi perdra un total de 134.000 adhérents, représentant quelque 45% de son chiffre d’affaires. À fin 2024, l’activité santé du groupe protégeait 1.314.000 personnes et représentait 25% du chiffre d’affaires combiné auquel la Mgéfi contribue à hauteur de 30%. « Avec un ratio de solvabilité de 235% à fin 2024 pour la Mgéfi et de 254% pour la mutuelle Ociane Matmut, les deux sociétés bénéficient d’une forte solidité financière », est-il souligné. Précisons également que l’activité assurance du groupe a connu une croissance de 12,2% l’an passé, « portée principalement par le dynamisme commercial » d’Ociane Matmut. « Elle constitue un des trois piliers stratégiques du groupe aux côtés de l’assurance de biens et responsabilité (IARD), métier historique et de l’épargne et prévoyance. »
Rapprochement ou PSE
« La priorité des travaux qui s’ouvrent est la préservation des emplois et les perspectives pour les 200 collaborateurs de la Mgéfi », insiste encore le communiqué. L’autre option, sans surprise, aurait consisté en une restructuration drastique, avec à la clef un plan de sauvegarde de l’emploi pouvant potentiellement concerner jusqu’à 50% des effectifs de la Mgéfi. C’est donc la voie de la fusion qui a été retenue par la direction, avec l’objectif d’aboutir d’ici au mois de juin prochain. De nombreuses modalités restent encore à trancher, dont le sujet du maintien des deux marques.
L’autre objectif sous-jacent est de rassurer sur la solidité de la Mgéfi, alors que cette dernière regarde avec intérêt les contrats des retraités de Bercy. Ceux-ci, à l’inverse des actifs, ne seront pas automatiquement rattachés à Alan.