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Planifier et anticiper : le credo SOPHI pour le parcours de soins

Stratégie
mardi 21 février 2023

Des démarches administratives facilitées, plus de temps pour la santé. Crédit : Adobe Stock

Pensée et créée par des professionnels de santé, la plate-forme SOPHI veut apporter une avancée décisive au système de santé actuel, en allégeant le temps administratif au profit du temps de soin. Avec, in fine, l’ambition de faciliter et améliorer la vie des patients.

Derrière la plate-forme SOPHI se trouve la société girondine e-Hospit, créée à l’automne 2019. Cette SAS a vu le jour à l’initiative d’un groupement de 5 médecins chirurgiens, d’un anesthésiste et d’un ingénieur informatique. « Le projet est né d’un besoin de terrain, pose le PDG Salem Meghachi. Je suis moi-même médecin, libéral et hospitalier. Nous nous sommes demandés comment on pouvait faciliter notre tâche au quotidien, alors que nous sommes accaparés par le temps administratif, au détriment du temps médical. Comment gagner du temps de soin ? » Une interrogation largement partagée, à laquelle la jeune pousse veut répondre en développant une plate-forme centrée sur l’anticipation et la planification. Baptisée SOPHI (Solution d'optimisation du parcours d'hospitalisation individualisé), proposée par abonnement en mode SaaS (Software as a Service), elle est pensée pour organiser l’acte de soin, de l’amont jusqu’à l’aval, « quel qu’il soit, médical ou chirurgical : nous sommes appuyons sur les codes CCAM (ndr : classification commune des actes médicaux) et nous sommes interconnectables au Dossier Patient Informatisé, avec une gestion de flux de données possible dans les deux sens. Dans notre vision, le patient est au centre, ses documents et les professionnels autour de lui, interconnectés ».

Interconnexion, le mot est lâché. Pour s’imposer sur ce segment de l’e-santé, SOPHI veut « arriver à fédérer un maximum d’acteurs du soin. Les patients ne payent évidemment pas. Le modèle est financé auprès des professionnels de santé, par exemple en fonction du nombre de lits pour les établissements de santé, qui sont notre cible principale. On leur fait payer de l’interconnectivité, l’accès simplifié aux documents légaux ou médico-légaux. Nous sommes en capacité de gérer les situations telles que les patients mineurs ou sous curatelle/tuelle, les patients en situation de handicap… Les acteurs du soin tels que les prestataires de santé à domicile sont intéressés pour récupérer du flux de donnés en amont ».

Construire la crédibilité

Pour renforcer cette proposition, deux marqueurs forts sont évoqués. D’une part l’utilisation de la blockchain « pour la traçabilité des documents ». Et d’autre part l’existence d’un algorithme d’anticipation des situations à risques. « C’est une exclusivité, développée à l’interne Il est déposé et a été récompensé en 2021 d’un prix APITHEM attribué par le GIRCI (ndr : Groupement interrégional de recherche clinique et d’innovation). C’est une première pour une structure non hospitalière, ça crédibilise notre vision d’anticipation du soin » argumente le dirigeant. S’appuyant sur une équipe de 8 personnes, e-Hospit n’a pas fini de grandir. « Nous sommes une entreprise de la tech, rappelle Salem Meghachi, nous avons une grosse infrastructure technique s’appuyant sur un groupe de développeurs full stack, nous devons continuer à grandir sur le traitement des données. Mais aussi recruter sur le commercial et le marketing : nous devrions être 20 d’ici 18 mois » annonce-t-il. Au-delà, le PDG évoque un gros travail sur l’ergonomie, « un soin particulier à proposer un outil particulièrement simple et intuitif : le succès viendra de la facilité d’usage ».

SOPHI est actuellement utilisée par 3 établissements de santé, dont la Clinique d’Arcachon, dont les dirigeants d’e-Hospit espèrent qu’elle constituera une porte d’entrée vers l’ensemble du groupe GBNA, premier groupe privé en Gironde du secteur médecine-chirurgie-obstétrique et deuxième de Nouvelle-Aquitaine (9 établissements et plus de 630 médecins). Un portefeuille qui devrait monter à 5 établissements d’ici quelques semaines, 10 en fin d’année et 20 à fin 2024. Par ailleurs, « des discussions sont en cours avec un très très gros groupe hospitalier au niveau national, également présent à l’international, révèle Salem Meghachi, notre solution est parfaitement scalable et nous avons des ambitions à l’international où nous avons un vrai potentiel ».

Partenaires pour aller plus vite

e-Hospit fait partie de la première promotion de startups accompagnées par Bordeaux Care Lab, nouvel incubateur lancé par la technopole Unitec, le pôle de compétences Allis-NA et le CHU de Bordeaux. « Ça va faire sauter un certain nombre de verrous, notamment avec le CHU » espère le dirigeant, qui évoque par ailleurs de vraies affinités avec d’autres membres de la promotion, dont G5 Digital qui développe une suite logicielle pensée pour accompagner les professionnels de santé du mobile. Comme l’argent reste un des nerfs de la guerre, la question de la surface financière de la SAS est posée. « Nous sommes suivis par Unitec depuis 18 mois. Jusqu’à présent, nous avons réuni des financements non dilutifs, auprès du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et de Bpifrance. Nous réfléchissons actuellement à une levée de fonds, en pré-seed ou en seed, vraisemblablement la dernière option. Ça sera très nettement conditionné par notre pipe commercial : nous avons un tunnel de vente assez long, estimé à 9 mois », souligne le dirigeant. La décision devrait être prise d’ici la fin de l’année.

SOPHI
Portée par la SAS e-Hospit
Société créée à l’automne 2019
Siège social : La Teste de Buch
8 salariés
Chiffre d'affaires : NC.