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Nanni Industries se tourne vers l’électrique et l’hydrogène pour ses moteurs marins

Stratégie
vendredi 28 octobre 2022

Amalia Festa dirige l'entreprise Nanni Industries depuis 1991. Photo d'archive : MB

Nanni Industries, spécialise de la marinisation des moteurs diesel, lance un plan de développement sur cinq ans, pour développer des systèmes innovants et plus vertueux pour l’environnement. Notamment, un moteur hybride électrique-diesel, ou encore une gamme « tout-électrique » dès 2023.

Basée à la Teste-de-Buch, l’entreprise Nanni Industries est spécialisée dans la marinisation de moteurs industriels. Fondée à Milan en 1952, puis rachetée et transférée en Gironde en 1991 par Amalia Festa, son actuelle dirigeante, la PME compte 90 salariés… Et un chiffre d’affaires en forte progression. « Ces trois dernières années, nous enregistrons une croissance cumulée de 35%, présente Baptiste Berbille, directeur marketing de Nanni Industries. Sur l’exercice 2022-2023, nous projetons un chiffre d’affaires de 30 à 35 millions d’euros. » Une accélération portée par de gros chantiers navals ayant besoin de groupes électrogènes. « Nous sommes parmi les seuls motoristes à pouvoir livrer aujourd’hui, reprend Baptiste Berbille. Les groupes électrogènes sont la porte d’entrée, puis ils nous commandent des moteurs, et tout cela tire notre croissance vers le haut. » L’activité de la PME est portée à 80% par les moteurs de bateaux, mais veut accélérer sur les 20% restants, les groupes électrogènes. « Demain, on passera de 200 par an à 200 par mois, donc la répartition de nos ventes tendra peut-être vers du 60%-40% », imagine le directeur marketing.

Pour aller plus loin : Amalia Festa, femme forte au pays des moteurs marins

Mais avec l’interdiction des moteurs thermiques à horizon 2035, Nanni Industries pense à l’avenir, et structure un plan de développement, sur cinq ans, pour mettre au point de nouveaux produits innovants. Objectif : développer un système complet de propulsion et de production d’énergie à bord des bateaux. « Nous avions démarré un volet R&D en 2010 sur le sujet de l’électrique, mais c’était trop tôt, et le marché du maritime n’était pas prêt, recontextualise Baptiste Berbille. Il s’agissait de moteurs assez onéreux, et pas assez puissants pour la haute mer. Le projet n’a pas trouvé son client, donc nous l’avons mis de côté, et aujourd’hui nous tirons les leçons du passé pour nos différents projets. »

Un moteur électrique dès 2023 ? 

Ces projets sont au nombre de trois. Une hybridation électrique-diesel, une gamme « tout électrique » encore à l’échelle de prototype, mais qui devrait être présentée dès 2023, et un moteur bi-injection, diesel-hydrogène. « Ce dernier produit est encore dans les cartons, mais le sujet viendra dans les années à venir, d’ici trois ans. La bi-injection permet de réduire de 80 à 100% les émissions de CO2, c’est une technologie à laquelle on croit beaucoup, mais qui demande énormément de recherche et développement, commente le directeur marketing. Ensuite, dans un avenir plus lointain, peut-être que l’on se penchera sur des moteurs 100% à hydrogène. »

En attendant ce futur plus ou moins proche, Nanni Industries bénéficie d’un soutien du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, de 500.000 euros. Une enveloppe destinée, à 70%, à la R&D, mais aussi au recrutement de salariés. Une vingtaine de recrutements seront réalisés dans les trois ans à venir, dont un tiers pour la R&D. « On reste des vendeurs de moteurs diesel, et bien évidemment, notre chiffre d’affaires est drivé par cette activité aujourd’hui. C’est une fierté car cela comporte beaucoup d’innovation et de savoir-faire, mais nous avons un tournant à prendre, notamment avec les normes anti-pollution qui se durcissent de plus en plus », conclut Baptiste Berbille.

Nanni Industries
Basée à la Teste-de-Buch
90 salariés : 
CA prévisionnel : 30-35M€

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