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Medtech : Fineheart lève 15M€ pour pré-industrialiser sa pompe cardiaque

Stratégie
jeudi 03 juin 2021

Arnaud Mascarell, CEO de la medtech - Crédits : Fineheart

La medtech Fineheart développe une pompe cardiaque pour des patients atteints d’insuffisance cardiaque sévère. Elle annonce avoir levé 15M€ auprès de ses investisseurs historiques, mais aussi des industriels, pour finaliser sa R&D et passer à l'étape suivante : les essais cliniques.

Fineheart a été lancée en 2010 par des experts de l’industrie du medtech, mais aussi des cardiologues bordelais spécialisés dans la physiologie cardiaque. « La création de cette société émane d’un besoin clinique aujourd’hui non pourvu, pour les patients atteints d’insuffisante cardiaque sévère, présente Arnaud Mascarell, CEO de Fineheart. C’est un stade de la maladie qui nécessite un dispositif implantable, pour soigner des patients symptomatiques pour qui les traitements ne solutionnent rien. » Si un tiers des personnes atteintes de cette pathologie peuvent aujourd’hui être soignée grâce à des impulsions électriques, deux tiers des personnes attendent encore une solution. « Pour ces dernières ce n’est pas un problème de commande électrique, c’est le muscle lui-même, le cœur, qui est fatigué ou qui a une zone morte après un infarctus. » Selon le CEO de Fineheart plus de 200.000 patients sont en attente d’un traitement chaque année, rien qu’en Amérique du Nord et en Europe.

L’idée vient alors aux fondateurs de l’entreprise de modéliser une sorte de petite pompe, à implanter directement dans le cœur. « Le dispositif va se synchroniser comme un pacemaker, reprend Arnaud Mascarell. Lorsque le cœur va se contracter la pompe, dotée d’une hélice intelligente, donnera un coup d’accélérateur. En fait on ne remplace pas le cœur mais on le décharge de son travail, on l’aide à supporter l’effort. »

De longues années de R&D

Les cinq premières années de Fineheart, les cofondateurs se consacrent entièrement à la recherche. « On essayait de voir comment commencer à travailler sur les premiers prototypes, se remémore notre interlocuteur. En 2016 nous en avons réalisé un, ce qui nous a permis de mener les premières expérimentations sur des animaux. Là, on s'est rendu compte que notre idée fonctionnait, et c’est un tournant pour la société : on tenait quelque chose. » Une première levée de fonds de 6 millions d’euros est nécessaire, et la medtech fait entrer des investisseurs de capital-risque. Fineheart commence à embaucher, acquiert des machines d’usinage pour développer ses prototypes de façon autonome. Les essais se poursuivent et le dispositif devient plus mature. Une deuxième levée de fonds de 5,5M€ intervient en 2019 et le groupe industriel Doliam entre au capital de l’entreprise. « Il regroupe des experts de l’électronique implantable et nous avions besoin de nous renforcer dans ce domaine », précise le CEO.

Il aura fallu 10 ans pour que la société obtienne des résultats pré-cliniques probants. « En fin d’année 2020 nous sommes passés du prototype au produit. Maintenant on sort des phases de faisabilité, et on entre vraiment dans celle de développement. »


Image de synthèse du dispositif conçu par Fineheart - Crédits : Fineaheart

Un tour de table à 15M€

Si l’équipe des 40 salariés commence enfin à « voir la lumière au bout du tunnel » et à imaginer les premiers tests humains, il a fallu lever de l’argent de façon plus conséquente que les fois précédentes. En début de semaine, Fineheart a ainsi annoncé avoir collecté 15M€. « Toujours en anticipant l’étape d’après, nous nous sommes dit que nous avions besoin autour de la table de personnes capables de nous accompagner dans l’industrialisation, sur des séries plus importantes car le marché est colossal. » Fineheart s’entoure ainsi d’un consortium d’industriels et d’investisseurs comme le groupe basque Lauak, spécialisé dans l’aéronautique, ainsi que Doliam qui soutient de nouveau le projet. « Et bien sûr, nos investisseurs historiques ont complété le tour. Il s’agit de M Capital, Aquiti, Galia, Irdi, et Broadview Ventures. »

Cette levée de fonds permettra, entre autres, de recruter dix nouveaux profils dans les 12 mois à venir : des ingénieurs, des techniciens de production, des profils un peu plus cliniques comme des coordinateurs cliniques pour préparer les premiers essais cliniques.

Une première implantation en 2022

Fineheart pourra, grâce au tour de table, finaliser sa dernière phase de développement du produit, une étape qui représente un tiers du besoin de financement. « Puis nous aurons les tests de validation demandés par les autorités, puis la préparation clinique l’année prochaine », énumère Arnaud Mascarell. Objectif : réaliser une première implantation d’ici la fin de l’année 2022, et consolider l’entreprise pessacaise sur le territoire. « Nous sommes accompagnés depuis le début par la Région Nouvelle-Aquitaine, par l’Union Européenne mais aussi Bpifrance. Ce sont des effets de leviers très importants pour nous. »

Fineheart
Basée à Pessac
40 salariés 
www.fineheart.fr

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