Mécacyl passe à la vitesse supérieure au Haillan - Premium

Acteur incontournable depuis plus trente ans dans le secteur automobile et moto, le fabricant d’hyper-lubrifiants Mécacyl s’apprête à prendre un nouveau virage dans son développement. Après avoir étendu son offre historique (55% du CA) avec la création il y a cinq ans d’une gamme "additifs" (40% du CA) puis, deux ans plus tard, d’une gamme "entretien" (5% du CA), la SAS continue de suivre une feuille de route bien huilée pour conquérir de nouveaux marchés.Encore Cestadaise jusqu’au début de l’été, l’entreprise prendra ensuite pleinement possession de ses 1.700m2 qu’elle a fait construire au Haillan. « On double la surface de production, on triple la surface de stockage et on profite de ce changement pour automatiser l’intégralité de la chaîne de production » annonce le codirigeant Arnaud de Carli. Situées dans la zone des Cinq chemins, ces nouvelles installations lui permettront d’augmenter considérablement la capacité de production et d’être beaucoup plus réactive envers ses clients dont près de 50% sont issus de la grande distribution spécialisée tels que Norauto, Feu vert ou encore Leclerc Auto. « Et 50% du chiffre est fait via un réseau un peu plus traditionnel avec les revendeurs auto, les grossistes et les garagistes » indique t-il. Enfin, ces lieux qui vont aussi améliorer la qualité de vie des salariés (espaces de travail ergonomiques, salle de sport, terrain de pétanque) seront dotées d’un showroom. Chiffré entre 2 et 2,2 millions d’euros, cet investissement financé en grande partie via des partenaires bancaires devrait être amorti sur une dizaine d’années.Mécacyl a commencé à déménager son activité dans ses nouvelles installations au Haillan début mai. Crédits : MécacylCap vers l’export, l’industrie et le nautisme Avec ce nouvel outil de production, Mécacyl veut désormais passer la vitesse supérieure sur deux segments. « Non pas qu’on ait fait le tour dans l’auto et la moto, loin de là, on est en pleine prise de parts de marché » précise Arnaud de Carli. D’une part, l’entreprise prévoit de booster l’export. « Il représente à peine 8% de notre chiffre d’affaires, c’est faible pour une société comme nous qui fabriquons nos produits » constate le codirigeant. Et d’autre part, l’entreprise a dans le viseur l’industrie. « Aujourd'hui notre procédé historique de réduction de friction métal-métal est utile dans l'auto et la moto mais peut être présent partout. On en trouve même dans des éoliennes. Ce marché là on l'adresse encore très peu. Tout ce qui est mines et carrières aussi. Ce secteur utilise des engins qui fonctionnent énormément 24 heures sur 24 dont la mécanique est poussée extrêmement fortement. Ce sont des économies de pièces qui durent plus longtemps et c’est aussi des économies de carburant sur des engins qui consomment énormément. Il y a un vrai cercle vertueux » explique le codirigeant. Mais aussi le nautisme : « Au-delà de l’hyper lubrification, on est aussi antibactérien et on est hydrophobe, on chasse l’humidité, les bactéries. Ce sont deux arguments forts dans ce domaine sur lequel on veut aller de plus en plus » expose Arnaud de Carli.A lire également : Éolien en mer : une filière entière à créer en Nouvelle-Aquitaine Pour se donner les moyens de son ambition, l’entreprise compte s’appuyer sur ses résultats 2025 pour préparer en fin d’année une levée de fonds. « Le premier trimestre a été très bon et on a de belles perspectives d’évolution » dévoile le dirigeant. Il ajoute : « Pour aller chercher ces deux segments sur lequel on veut se mettre à fond, il nous faut de l'investissement humain ». Sous forme d’ouverture de capital, celle-ci serait effective début 2026. R&D et écologie comme piliers Pour s’adapter aux évolutions du marché, Mécacyl investit largement dans la R&D. Menée en interne, elle est aussi réalisée en externe en partenariat avec des universités telles que Bordeaux ou Lyon. « On échange aussi avec des startups et des incubateurs notamment à Bordeaux où j’ai quelques rendez-vous pour évoquer des procédés qui seraient utiles dans notre développement » confie Arnaud de Carli qui envisage l’avenir sereinement. « Notre procédé d'hyper lubrification peut marcher aussi demain sur des véhicules électriques. On est en train de réaliser des tests avec un partenaire, le leader de la voiture électrique. Alors ce n'est pas finalisé à 100 % mais nous on est sûr de nos résultats, on fera beaucoup plus de kilomètres avec la même charge de batterie avec Mécacyl. Concernant l’hybride aujourd'hui, ça ne change pas grand-chose. On utilise toujours une partie du moteur thermique. L’intégralité de notre gamme peut rentrer en compte. On a encore bien des années devant nous ». Pour l’approvisionnement, l’entreprise privilégie toujours les circuits courts. Tous les fournisseurs sont français et 90% des matières premières sont fabriquées en Europe. « L’écologie est le leitmotive un petit peu de la société. Moins consommer, moins polluer déjà il y a 30 ans, c’était assez novateur. Et, là on est en plein dans l’air du temps » souligne Arnaud de Carli. Créée en 1993 par Roland Persin, Mécacyl (raison sociale : Rima Persyn) a été reprise par sa fille, Marilyne Turpo, et Arnaud de Carli en 2017. Si l’entreprise a fait le choix de ne pas communiquer son chiffre d’affaires, le codirigeant livre cependant quelques signes sur la bonne santé de Mécacyl : « Depuis la reprise, Mécacyl a réalisé 100% de croissance. On a doublé pile-poil le chiffre d’affaires que la société faisait il y a environ 25 ans. L’année 2024 avec plus de 18% de croissance a été une année historique en termes de chiffre d’affaires et de résultats ». Mécacyl (Rima Persyn)Basée au HaillanUne vingtaine de salariésCA n.c.

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