L'entreprise Solvay pourrait-elle concurrencer la Chine dans le traitement de terres rares ? - Premium

Pourquoi avoir choisi La Rochelle comme site pour cette nouvelle ligne de traitement ?Le site de La Rochelle a plus de 75 ans d’histoire dans la séparation et le traitement de terres rares. C’est ici que se sont jouées les grandes étapes technologiques des années 70, à l’époque où la demande explosait avec les débuts de la dépollution automobile et le polissage pour l'électronique. Ce savoir-faire historique, unique en Europe, nous permet aujourd’hui de répondre aux nouveaux enjeux industriels. La Rochelle bénéficie aussi d’une implantation stratégique dans le groupe Solvay. Quel a été l’investissement total pour ce projet ?Pour l’unité pilote actuelle, nous parlons de plusieurs millions d’euros. À terme, pour adresser 30% des besoins européens en aimants permanents d’ici 2030, l’investissement pourrait atteindre les 100 millions d’euros. Cela dépendra de la demande et des soutiens que nous pourrons mobiliser. À ce stade, le montant exact n’est pas communiqué, mais le projet est soutenu notamment par l’appel à projets France 2030.« La Chine contrôle 90% du marché mondial » Quel est le calendrier prévu pour atteindre la pleine capacité de production ?Nous visons une première étape d’ici 2027-2028 avec une capacité de production de plusieurs milliers de tonnes. Une deuxième phase, à l’horizon 2030, pourrait suivre en fonction de l’évolution du marché et des dynamiques géopolitiques, notamment vis-à-vis de la Chine et du développement des filières de recyclage. Quels sont les indicateurs clés de performance que vous suivez ?En matière de performance industrielle nous ne communiquons pas sur les rendements exacts, mais nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients pour optimiser la qualité des produits. Nous avons aussi pour ambition de réduire notre empreinte carbone de 40%. Cela passe par deux leviers : l'innovation de nos procédés, la production de vapeur via la biomasse ou la récupération de chaleur, et la sobriété énergétique avec des capteurs pour mesurer et optimiser nos consommations.À lire également : Solvay devra renouveler 30% de son effectif d'ici à 2030 à La Rochelle Comment se mesurer au géant qu'est la Chine ?La Chine contrôle actuellement 90% du marché mondial des terres rares. En développant une capacité de séparation et de purification en Europe, nous contribuons directement à renforcer notre souveraineté industrielle. À La Rochelle, nous avons la capacité de traiter toutes les terres rares, avec les équipements, les stocks et les compétences nécessaires pour les traiter.Une cinquantaine de nouveaux postes Comment s’est déroulée la R&D ?C'est un travail R&D de 18 mois, avec une vingtaine de chercheurs et plus de 400 familles de brevets autour des terres rares. Sur cette nouvelle ligne, l’innovation porte à la fois sur la chimie de séparation et sur la conduite industrielle du procédé avec des partenaires technologiques externes. Avez-vous travaillé avec des startups ou laboratoires locaux ?Oui, notamment avec des startups régionales sur la digitalisation et la performance énergétique, dont les noms ne sont pas communiqués. Combien d’emplois seront créés à La Rochelle ?Le site emploie aujourd’hui environ 50% de ses effectifs sur la dépollution automobile. La diversification vers les terres rares est essentielle pour pérenniser l’activité. À terme, nous espérons créer une cinquantaine de nouveaux postes et doubler notre capacité industrielle.À lire également : Carester signe un partenariat stratégique avec Solvay et s'apprête à lancer le chantier de son usine à Lacq

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