Croissance externe dans les Landes pour les Lavandières d'Aquitaine - Premium
Louis Ducarre, PDG des Lavandières d'Aquitaine, a créé son entreprise en 2016. Crédits : Lavandières d'Aquitaine - Gilles Arroyo
Investissements, achat d’un bâtiment et opération de croissance externe : l’année 2023 s’annonce riche pour la blanchisserie industrielle Les Lavandières d’Aquitaine, basée à Saint-André-de-Cubzac. Tour d’horizon des développements qui vont rythmer les prochains mois de l'entreprise avec Louis Ducarre, son PDG.
Parti de l’acquisition d’un pressing BtoC, Louis Ducarre a bâti, en 7 ans, une PME BtoB dont le chiffre d’affaires dépasse le million d’euros. Basée à Saint-André-de-Cubzac, l’entreprise Les Lavandières d’Aquitaine est une blanchisserie industrielle positionnée sur le haut de gamme, pour des hôtels, des restaurants et des lieux de prestige. « Nous comptons aujourd’hui 150 clients, majoritairement situés en Gironde et sur la métropole bordelaise, qui représente 70% de notre volume d’activité », présente le PDG. Parmi eux, des grands noms de la gastronomie comme le restaurant de Grégory Coutanceau à La Rochelle, le Prince Noir à Lormont, ou encore le Palais Gallien et le Groupe Millésime.
Depuis plusieurs années, l’entreprise mise sur l’investissement technologique pour asseoir sa croissance. 400.000 euros entre 2018 et 2020, puis 850.000 euros en 2021, avec un soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 20%. « Deux banques partenaires m’ont fait confiance pour les investissements de départ, pour avoir des bilans positifs chaque année malgré ces forts investissements, explique Louis Ducarre. Il fallait que je leur montre que le modèle fonctionne, et que ces investissements étaient nécessaires pour produire du volume. » Il y a deux ans, le PDG investit dans un tunnel de lavage permettant de réutiliser l’eau, et par la même occasion, de réduire la consommation énergétique nécessaire à son utilisation. D’une consommation de 15 à 20 litres par kg de linge lavé, l’entreprise est passée à 3,5 litres par kg. « Il faut un certain chiffre d’affaires pour accéder aux innovations technologiques dans notre secteur, reprend notre interlocuteur. Pour un robot, il faut compter entre 450.000 et 500.000 euros, par exemple. Le milieu de la blanchisserie est en train de fortement se moderniser, certaines grandes usines en France arrivent même à supprimer la partie manutention. »
32 tonnes de linge par semaine en 2023
Si au départ, le tunnel de lavage était destiné à absorber le volume d’activité post-Covid, entre 2021 et 2022, Louis Ducarre a réduit la consommation énergétique de sa société de 30%. De quoi préserver la trésorerie des Lavandières d’Aquitaine, qui investira cette année 250.000 euros. Pour du matériel de repassage d’une part, mais aussi et surtout pour mettre en place un process de traçabilité des stocks. « Nous allons coudre des puces RFID sur chaque article, ce qui nous permettra de mieux identifier le stock chez nous et chez nos clients. Mieux analyser comment le linge vieillit, et maîtriser les pertes. » Car la PME, au-delà du service de blanchisserie, loue draps, serviettes et nappes à ses clients. En 2022, au plus fort de la saison, Les Lavandières d’Aquitaine traitait 25 tonnes de linge par semaine, et prévoit d’atteindre 32 à 35 tonnes cette année. Une taille moyenne pour le secteur de la blanchisserie, car les plus grosses entreprises atteignent les 100, voire 150 tonnes hebdomadaires.
Cette année, la PME réalisera un autre investissement conséquent : 950.000 euros, financé par un partenaire bancaire, pour l’achat d’un bâtiment de 1.200 m². « Jusqu’à présent nous étions locataires. Nous allons valider cet achat la semaine prochaine, toujours à Saint-André-de-Cubzac, car nous sommes près de Bordeaux tout en bénéficiant d’un bassin d’emplois favorable à notre développement », commente Louis Ducarre.
Consolider l'activité landaise
Mais ce n’est pas la seule actualité des Lavandières d’Aquitaine : le PDG vient de finaliser une opération de croissance externe à Saint-Paul-lès-Dax, dans les Landes, d’où il est originaire. La blanchisserie de l’Adour compte 9 salariés, 15 en haute saison, pour un chiffre d’affaires de 850.000 euros. « J’avais échangé avec le dirigeant, Didier Touya, il y a trois ans, car je savais que sa société était potentiellement à céder. Cela m’intéressait car c’est l’une des seules blanchisseries du département. Puis il y a eu le Covid-19 et on n’a pas pu avancer. » Membre du CJD Bordeaux et lauréat du programme Booster du Réseau Entreprendre Aquitaine, Louis Ducarre a pu bénéficier d’un accompagnement pour réaliser cette opération.
La blanchisserie landaise gardera son nom et son identité, ainsi que son positionnement historique : plus standard que sa désormais maison mère, avec des clients locaux et saisonniers comme les thermes de Dax, des hôtels et des centres de loisirs. « Nous allons la développer en restant sur le même standing que le nôtre, et en allant chercher une clientèle un peu moins saisonnière. J’aimerais pérenniser les emplois saisonniers, et créer 6 nouveaux CDI », précise notre interlocuteur.
Côté Gironde, l’équipe de 25 CDI (+5 CDD et 11 saisonniers) devrait se renforcer avec 5 nouveaux postes cette année. Objectif : une croissance de 25%, pour atteindre un chiffre d’affaires global (Gironde + Landes) de 3 millions d’euros en 2023. Et pourquoi pas, plus tard, une seconde opération de rachat ? « Nous sommes assez sollicités, mais je tiens à garder une adéquation entre notre capacité de production et le volume client. On fait aujourd’hui face à des difficultés d’approvisionnement pour un certain nombre de pièces détachées, donc je veux garder une croissance sereine, mais pas trop forte », tranche Louis Ducarre.
Les Lavandières d'Aquitaine
Créée en 2016
Basée à Saint-André-de-Cubzac
25 CDI en Gironde, 9 dans les Landes
CA 2022 : 1,6M€ en Gironde, 850.000€ dans les Landes
