Brana cédée à la société d'investissement Enowe Excellence - Premium

La poire Brana change de main. La distillerie et domaine viticole basée à Saint Jean Pied de Port vient d’annoncer sa cession à la société d'investissement parisienne Enowe Excellence (branche de la holding Enowe), qui devient majoritaire au capital. Une nouvelle aventure pour l’entreprise familiale, lancée en 1887 par les arrières grands parents des actuels propriétaires. À l’époque, une première activité de distribution de vins et spiritueux, avant l’ouverture en 1974 d’une distillerie artisanale Etienne Brana.

Depuis, la société de Donibane Garazi a développé de nombreux produits, l’eau-de-vie, de poire pour laquelle elle est connue, mais à d’autres saveurs aussi, ainsi que des gins, des liqueurs. Il y a quatre ans, la société a aussi lancé une gamme de whiskies. Une distillerie a également été créée à Ossès en 2018, avec un espace de stockage et un showroom. Brana est aussi propriétaire d’un vignoble en Irouléguy de 20 hectares sur Ispoure, Bussunaritz et Lecumberry.

« A quelques années de la retraite, on se posait la question de la suite, et on n'avait aucun repreneur dans la famille » explique Martine Brana, jusqu’alors propriétaire de la société avec son frère Jean. « Il fallait se poser les bonnes questions, et on voulait pérenniser l’entreprise » précise-t-elle. Alors si les Brana gardent le vignoble et la terre, tout le reste de la société est cédé à Enowe Excellence, la branche savoir-faire d’excellence de la holding Enowe déjà propriétaire de l'horloger français Pequignet. Une opération accompagnée par MBA Capital Bordeaux.

Deux axes de développement

Ainsi Enowe Excellence, avec à sa tête l’entrepreneur Hugues Souparis, revendique fédérer un petit nombre d’entreprises du patrimoine français avec une marque forte et un savoir-faire spécifique. « On ne va pas faire de révolution » explique Grégory Wagemans, directeur général d’Enowe. « La maison est connue pour ses eaux de vie, et il faut préserver cet ADN de la marque ». Si la holding aspire à préserver l’existant, elle va travailler sur deux axes de développement. « Brana, c’est une marque très connue régionalement, mais pas encore assez ailleurs en France » poursuit-il. L’ambition est donc de développer la société d’un point de vue commercial et marketing, étoffer notamment le réseau de distribution. Le deuxième axe de développement concerne la partie spiritueux. « Pour ce qui est du viticole, c’est limité, en revanche sur le spiritueux, et sur la distillerie, il y a un outil industriel magnifique, qui ne tourne pas à pleine capacité » précise Grégory Wagemans. La branche autour du whisky aura vocation à être développée.

La quinzaine de salariés qui compose l’équipe est maintenue, d’autant que les Branas gardent une part minoritaire au capital, et assureront la transition. Pas de plan de recrutement à ce jour, mais « il faudra sûrement le faire » conclut Grégory Wagemans.

Brana (1974)
 Une quinzaine de salariés
 CA: entre 3 et 4 millions d’euros (2022)
 3 bis avenue du Jaï Alaï, Saint-Jean-Pied-de-Port