Agriculture : Maïsadour boucle un CA en hausse de 11% et « renoue avec la profitabilité » - Premium

« L’exercice 2021-2022 a été boosté par une excellente récolte », assurant à Maïsadour un chiffre d’affaires de 1,415 milliard d’euros, en hausse de 11%. Ce mardi 6 décembre, la coopérative agricole landaise premier employeur privé du département avec 4.300 salariés, présentait ses résultats financiers. Des résultats positifs, et un retour « à la profitabilité », malgré une forte inflation qui a représenté, pour le groupe, 106 millions d’euros cette année. « C’est colossal, a souligné Michel Prugue, président de Maïsadour. Grâce au travail des équipes, on a pu gommer une grande partie de cette somme. Au travers des hausses de prix répercutées sur nos clients, mais aussi grâce à l’amélioration de nos process et à des économies réalisées en interne. » En début d’année 2022, le directeur général de la coopérative Christophe Bonno, avait en effet initié un plan baptisé Boost, pour mobiliser l’ensemble des collaborateurs et des adhérents. Objectif : trouver 10 millions d’euros d'économies. « Nous en avons finalement trouvé 11,5 millions, et ce plan continuera sur les exercices suivants », s’est réjoui Michel Prugue. Si les voyants semblent au vert, Maïsadour n’a pas échappé à la quatrième influenza aviaire qui a frappé le sud-ouest de la France fin 2021. Conséquence : 5,5 millions de volailles euthanasiées (19,2M au total en France), et environ 20 millions d’euros de pertes pour le groupe agricole (dont la moitié compensée par l’Etat).Le pôle agricole, moteur de la coopérative Parmi les quatre pôles d’activité structurants de Maïsadour, celui de la partie agricole, qui rassemble les activités végétales et animales du groupe, enregistre le chiffre d’affaires le plus conséquent, et de loin : 742 millions d’euros ( 31%), soit 53% du chiffre d’affaires consolidé. « Les très bonnes conditions climatiques ont permis une collecte 2021 très satisfaisante », a présenté Jean-Louis Zwick, directeur du pôle agricole. 598.000 tonnes de maïs ont ainsi été récoltées, soit 150.000 tonnes de plus que sur l’exercice précédent. « Mais l’inflation a fortement perturbé nos activités – prix des intrants, de l’énergie et des céréales », a précisé Jean-Louis Zwick. Pour pallier ces instabilités, Maïsadour met l’accent sur des productions de maïs à valeur ajoutée, utilisées ensuite pour produire des amidons. « Notre objectif est de couvrir un maximum de surfaces sous forme de cultures primées. Aujourd’hui nous sommes à 20.000 hectares, et sur l’exercice prochain, nous souhaitons mettre en culture 25.000 hectares pour 250.000 tonnes de produits commercialisés », a poursuivi le directeur du pôle.Depuis novembre dernier, Maïsadour a également mis en service une usine de trituration de soja à Saint-Sever (40), en collaboration avec la coopérative Vivadour. Ouverte en continu, elle devrait triturer 30.000 tonnes de soja par an. « Le dossier a été initié il y a bientôt trois ans, nous avons été sélectionnés dans le plan de relance du gouvernement, ce qui nous a permis de reconditionner l’usine, qui était jusqu’alors arrêtée. Désormais nous avons un outil neuf. C’était le chaînon manquant pour produire des graines de soja de façon massive, avec une transformation locale », a commenté le directeur général du pôle. MAS Seeds mise sur le maïs hybride Deuxième pôle à enregistrer une croissance, MAS Seeds, qui gère les semences, a terminé l’exercice 2021-2020 avec un chiffre d’affaires de 198 millions d’euros ( 16%). La vente des hybrides (maïs et tournesol) a progressé de 15%, tout comme le marché de la diversification et de l’agroécologie (colza, luzerne et couverts végétaux). « Nous menons un gros travail sur les performances économiques et techniques de notre gamme, avec un développement fort de maïs hybrides adaptés au stress hydrique, a présenté Pierre Flye Sainte-Marie, directeur du pôle semences. Il y a quatre ou cinq ans, MAS Seeds a acquis une gamme de maïs génétique dit tropical, pour nous permettre d’étendre notre zone d’action notamment en Afrique de l’Ouest. Cette stratégie est en train de porter ses fruits, et MAS Seeds est l’un des leaders de ce marché. » Concernant la branche ukrainienne de MAS Seeds, « la priorité a d’abord été de mettre en sécurité les plus de 160 salariés que nous comptons », a rappelé le directeur. Si Maïsadour tablait initialement sur une baisse de son activité de 50% dans le pays, la coopérative a finalement pu préserver 70% de ses activités ukrainiennes. La filière gastronomie retrouve l'équilibre Le pôle volailles (Fermiers du Sud-ouest), termine l’exercice 2021-2022 avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, soit une baisse de 10%. Une année « stratégique et d’investissement », a tempéré le directeur du pôle Paul Le Bars. Maïsadour, qui codétenait les titres de FSO avec Galliance (groupe Terrena), détient désormais l’intégralité du capital de sa filiale. 15 millions d’euros ont été investis dans la modernisation de l’usine FSO de Condom (32) : le site, dédié à la transformation de poulets jaunes, peut désormais découper 250.000 volailles par semaine. Comme Paul Le Bars le confiait à Placéco en octobre dernier, Fermiers du Sud-Ouest ambitionne désormais « de reconquérir le marché intérieur français, menacé par l’importation ». Objectif : s’ancrer dans la restauration hors-domicile, les ventes directes, et les réseaux de grandes et moyennes surfaces régionaux. Enfin, quatrième et dernier pôle, MVVH (gastronomie) a retrouvé un équilibre financier, et un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. « Après l’exercice 2021-2022, nous sommes désormais dans la troisième année de notre plan de transformation "Rebond 2023", qui va marquer notre retour à une profitabilité normale. Cela nous permettra de poursuivre nos investissements dans nos sites industriels », a présenté Eric Humblot, directeur du pôle. MVVH possède les marques Delpeyrat, Comtesse du Barry et les truites Delmas. MVVH poursuit son projet de rapprochement avec Euralis Gastronomie, pour ses activités canard gras et saurisserie. « C’est en cours d’examen par l’Autorité de la concurrence, on attend une réponse d’ici la fin du mois de décembre pour travailler de manière plus concrète sur le projet », a conclu Eric Humblot.Maïsadour4.300 salariésCA 2021-2022 : 1,415 milliard d'euros

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