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Abattoir de Surgères : un plan de rénovation énergétique à 1,5 million d’euros - Premium

Stratégie
mardi 21 novembre 2023

Nicolas Joyet, directeur de la Sibcas, anticipe l'avenir en réalisant des travaux pour économiser de l'énergie et être en partie autonome. Photo : C.C-S.

Premier abattoir de Charente-Maritime, la société Sibcas, située à Surgères, a commencé un plan de rénovation énergétique pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie et à la nécessité de décarboner ses activités. Des investissements qui s’élèvent à 1,5 million d’euros, soutenus en partie par la Région.

La société Sibcas, créée en 1968 à Surgères, réalise la découpe, la transformation et la livraison de viande bovine de boucherie auprès des professionnels du secteur. Elle comprend une structure d’abattage et une structure de découpe et de transformation. L’approvisionnement est principalement en Charente-Maritime, Deux-Sèvres et sud Vendée, et la distribution à 80% dans la région Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit du premier abattoir de la Charente-Maritime avec 6.000 tonnes de viande bovine traitée par an, une centaine de salariés et un chiffre d'affaires annuel de 28 millions d’euros. Directeur de l’entreprise depuis dix ans, Nicolas Joyet, a mis en place un plan de résilience énergétique afin de réaliser des économies car il a vu sa facture d’électricité se multiplier par trois, mais aussi pour décarboner ses activités. Actuellement, l’entreprise consomme deux millions de kilowatts par an. « Nous faisons construire un parc de panneaux photovoltaïques de 800 kW qui va nous permettre de produire 30% de notre consommation, mais la meilleure économie d’énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas ».

Autoproduction et optimisation 

Pour consommer moins, d’autres travaux ont déjà été réalisés ou sont en cours. Ils devraient permettre de réaliser 20% d’économie d’énergie. La Région, dans le cadre du soutien à l’efficacité énergétique, finance quasiment 40% du montant global de l’investissement qui atteint 1,5 million d’euros, soit 476.000 euros. « Pour le parc photovoltaïque il n'y a aucune aide mais c’est vite rentabilisé. Avoir une partie d’autoproduction est indispensable, on doit trouver des solutions car on ne sait pas si demain nous aurons suffisamment accès à l’énergie », souligne le directeur. Ce dernier a d’abord mis en place une régulation et un abaissement de la tension électrique pour réduire les pertes par effet joule sur le réseau électrique interne et utiliser seulement ce qui est nécessaire, en fonction des besoins des moteurs des outils. La production de froid qui représente 60 % de la consommation totale d’électricité de l’abattoir va également être optimisée. « La production de froid négatif va être supprimée et nous allons mettre en place un système qui utilise le froid existant en le faisant descendre de quelques degrés pour atteindre la température négative attendue. Cela devrait nous faire gagner 15% sur la consommation d’énergie ».

Projet de méthaniseur

Toute la partie régulation des énergies a été réalisée en début d’année, une première phase de travaux sur les compresseurs des chambres froides a été réalisée et le reste sera terminé pour fin 2024. Pour aller plus loin, dans les années à venir, Nicolas Joyet pense créer une partie méthanisation pour réutiliser les effluents (eau usée, gras, bouse de vache, paille…). « Actuellement, la matière organique part dans une station de pré-traitement avant d’aller dans la station d’épuration de Surgères. On pourrait l’utiliser comme substrat pour alimenter un petit méthaniseur, faire tourner une turbine et produire de l’électricité. Mais cela demande un investissement important et un entretien régulier ». La question de l’économie d’eau qui est aussi importante se pose aussi. « Nous avons déjà dû prouver que sur les trois dernières années nous avions fait au moins 20% d’économie d’eau. Cela passe notamment par des gestes simples à mettre en œuvre au quotidien lors du nettoyage, par exemple ». Autre question qui va se poser à l’avenir et sur laquelle le directeur commence à réfléchir : le changement de sa flotte de véhicules pour aller vers de l'électrique.

Sibcas
28 millions de CA par an
Une centaine de salariés

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