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Maxime Lucu, capitaine de l'UBB : « Un leader partage le leadership »

Inspiration
lundi 13 octobre 2025
Maxime Lucu, capitaine de l'UBB : «  Un leader partage le leadership »

Maxime Lamothe et Maxime Lucu, à l'Union bordelaises Club. Crédit : G.R.

Le capitaine de l'Union Bordeaux-Bègles livre sa version du leadership. Enfant timide, il a développé cette capacité à s'intégrer et à mener un groupe au fil des ans et après « un échec ».

Pour le capitaine de l'Union Bordeaux-Bègles, Maxime Lucu, le leadership ne tient pas dans les mots mais dans l'attitude et même dans le partage de ce qu'il voit comme un rôle autant qu'une responsabilité. La sienne, celle de mener l'équipe masculine du club de rugby professionnel bordelais, il la met en commun notamment avec Maxime Lamothe, talonneur emblématique de l'UBB. Tous les deux ont évoqué leur vision du leadership lors d'une rencontre avec les cheffes d'entreprise membres de l'Union bordelaises Club, piloté par Emilie Caïe, à Bordeaux fin septembre.

Comment arriver à motiver l'équipe dans les moments difficiles ?
Maxime Lucu : Je pense qu'il ne faut pas se montrer dur sur le moment sinon la communication est mauvaise car tout le monde est sur des émotions négatives. Evidemment, il faut pointer du doigt ce qui n'a pas fonctionné. C'est justement dans les moments difficiles qu'il faut du liant et de l'entraide. Parfois, il est nécessaire de pousser une gueulante ! Si on est passé à côté, il faut se le dire mais repartir de l'avant en trouvant des solutions. Au cours d'une saison, on vit beaucoup de moments difficiles. Par exemple, après la défaite en juin à Marseille, la déception a été dure pour tout le groupe. Nous nous sommes aidés les uns les autres et c'est aussi dans ces moments que l'on soude un collectif.

Apprendre de l'échec et des moments difficiles

Comment profiter des moments difficiles pour souder un groupe ?
Maxime Lucu : Nous avions besoin de relais de leadership dans les groupes alors nous avons créé un groupe de leaders composé de représentants de joueurs issus de différents horizons (les plus jeunes, ceux issus de la formation du club, les joueurs étrangers…). Ils sont une dizaine élus par les 40 joueurs. Un leader montre l'exemple et partage le leadership, à mon sens, c'est la clé pour le succès.
Maxime Lamothe : S'il n'y a qu'un seul leader c'est Maxime (Lucu), mais il ne peut pas assumer cette tâche à lui seul, tout ne peut pas reposer sur ses seules épaules. S'il est blessé, il faut que ce rôle soit repris.

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Maxime Lucu, avez-vous pris le rôle de leadership spontanément ou cela s'apprend-il ?
Maxime Lucu : je l'ai appris petit à petit et suite à un échec. A 22 ans, j'ai vécu une situation difficile au Biarritz Olympique. j'étais face à des gars de 35 ans, je ne me sentais pas à ma place et je n'ai pas réussi à me positionner face à ces mecs-là. Quand j'étais adolescent, j'avais du mal à m'intégrer… Ensuite, j'ai fait mes preuves sur le terrain. Je ne remercierai jamais assez cet échec car j'ai pu apprendre sur moi et rebondir. Ensuite à Bordeaux, à force de vivre l'amour pour ce club, tu fais tout ce que tu peux pour qu'il réussisse et ça te fait grandir.

Inspirer et prendre la parole

Comment faites-vous pour inspirer vos coéquipiers ?
Maxime Lucu :
j'exerce ce rôle par la voix, par la parole et par l'exemple. Souvent dans le tunnel qui mène au terrain, tu es motivé mais dès que tu arrives sur le terrain, tu te demandes ce que tu fais dans ce rôle ! Tu peux même avoir peur au moment où tu arrives. Et puis, tu te retournes et tu vois les quatorze mecs autour de toi… et là, tu sais pourquoi tu es là.
Maxime Lamothe : Au début, je n'étais pas du tout à l'aise pour parler en public mais j'ai appris de Clément Maynadier, Maxime Lucu ou Jefferson Poirot. La légitimité est venue par la suite. D'ordinaire, sinon, je suis plutôt un garçon discret, je ne donne mon ressenti qu'au moment où je sens que c'est nécessaire. Sur le terrain, je parle aux coéquipiers de manière individuelle.

Selon vous, quelle est la meilleure qualité d'un capitaine ?
Maxime Lucu :
Le sang-froid.
Maxime Lamothe : être généreux.

Comment prenez-vous la parole quand le match n'a pas été bon ?
Maxime Lucu :
Je pointe surtout l'état d'esprit pour essayer de comprendre et faire progresser le groupe. Je discute aussi avec les leaders des groupes.
Maxime Lamothe : L'autre jour, Maxime a pris la parole alors qu'il est blessé et qu'il ne jouait pas, donc il a pu apporter un regard extérieur sur notre préparation et notre match. C'était important de l'entendre car peut-être qu'on se mentait à nous-mêmes. Son intervention nous a permis de nous recadrer.

Comment gérez-vous vos émotions après une défaite ?
Maxime Lucu : J'essaie de m'extraire de mes propres émotions pour essayer de trouver des solutions pour le groupe et de les trouver tous ensemble. On a tous loupé des matches, il faut aussi savoir assumer ce qui fait mal. Mais l'important c'est de travailler sur ce qu'on fait de bien pour développer la confiance. On travaille sur nos faiblesses mais sous l'angle : comment corriger. Toujours dans cet objectif.

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