Startup challenge : Au Palais Beaumont, les startups béarnaises en famille - Premium

Pour les premiers startup challenges, se rappelle Olivier Farreng, directeur général d’Hélioparc, « on était une cinquantaine dans l’auditorium d’Hélioparc ». Façon de mesurer le chemin parcouru, alors qu’il s’adresse depuis la scène du Palais Beaumont, à plusieurs centaines de visiteurs réunis pour l’édition 2025 de ce qui est devenu la grand-messe biannuelle de l’écosystème innovant en Béarn. Le startup challenge, qui voit s’affronter douze startups dans un « concours de pitch », a plusieurs enjeux, reprend Olivier Farreng. Tout d’abord, « favoriser la promotion » des entreprises représentées en les faisant connaître à l’écosystème. Ensuite, les préparer à l’exercice du pitch, « un exercice pas évident, qu’ils seront amenés à pratiquer tout au long de leur vie de dirigeant pour convaincre un banquier, un partenaire, un investisseur »… Enfin, un enjeu pour Hélioparc directement, « montrer que l’on crée les conditions pour que naissent des projets innovants à Pau ».À lire également - Hélioparc pousse les murs pour la dernière fois Douze startups hébergées dans la technopole paloise se sont donc, jeudi soir, succédé sur scène pour présenter leur innovation. Comme lors de l’édition 2023, qui avait couronné le cabinet d’études en géothermie Géothermaq, le profil des participants était particulièrement varié… et leur approche de l’exercice également. Des présentations jouées et accessoirisées de Marie Vinas, fondatrice de Lucy Nova Care et sa solution permettant aux dentistes de mieux communiquer avec leurs patients, de Guy-William Pivot venu présenter BoB-E, sa borne de recharge intelligente pour véhicules électriques, ou de Bernard Gibout d’Ethyl-IA et son éthylotest connecté pour bars, restaurants et boîtes de nuit ; à d’autres plus académiques. C’est le cas, par exemple, du pitch de Biomimgel, de Pierre Marcasuzaa et Laurent Billon, qui prévoient d’installer en 2027 à Chemstart’up leur outil préindustriel, avec l’ambition de passer à la phase industrielle en 2031 ; ou encore de Nicolas Quéhon, venu pitcher Cryoapp, une application de suivi des soins de cryothérapie.Et le prix est attribué à... Finalement, jury et public, dont les votes comptaient pour 50% chacun dans l’attribution du prix du meilleur pitch, ont donné la préférence à la prestation sobre, mais parfaitement maîtrisée d’AC Dismantling. La startup, nouvelle arrivée à Hélioparc et spécialisée dans le démantèlement d’avions légers pour en valoriser les pièces, remporte les 10.000 euros de prix.À lire également - Hélioparc dévoile les nouveaux lauréats de son incubateur Greenov « C’est une startup qui est née dans la technopole de Bordeaux, raconte Olivier Farreng. Ils avaient besoin de s’implanter sur un aéroport, celui de Pau a accepté de les accueillir, mais ils étaient en pleine phase d’accompagnement avec la technopole de Bordeaux. Comme on était très proches, on a poursuivi l’accompagnement de cette société. Ils sont très enthousiasmants, et leur projet est très original, je suis très content qu’ils aient gagné ». « Ils sont sur un secteur qui a besoin de se décarboner, commente Jean-Paul Riquet, directeur régional Nouvelle-Aquitaine de TotalEnergies et membre du jury. Leur projet a du sens en Nouvelle-Aquitaine, qui est une région aéronautique, il est très innovant dans le process et ils ont une vraie énergie. »Passer à l'échelle supérieure « 10.000 euros, ça fait une énorme différence, surtout à notre échelle, se félicite Anthony Charmaty, fondateur et dirigeant de la startup primée. Pour nous l’enjeu, c’est aussi de montrer que l’on est installés à Pau, que l’on est motivés et que nous avons envie d’avancer ». De son installation dans la capitale béarnaise, l’entrepreneur n’a que du bien à dire. « Pour notre attractivité, passer d’un dépôt au fond de la grange de mes parents à un hangar aéroport avec accès piste, pour notre attractivité c’était un gamechanger, le jour et la nuit », assure-t-il. « On commence à avoir un pipe commercial assez conséquent et une vision industrielle, conclut Anthony Charmaty. La prochaine étape sera la préindustrialisation, avant de chercher l’outil qui nous permettra de passer à l’échelle industrielle ». Second prix de la soirée, le Prix Transition, un chèque de 5.000 euros attribué par la Région Nouvelle-Aquitaine, va à Graine de Compost. Spécialisée dans la collecte de biodéchets auprès des entreprises et leur valorisation, l’entreprise fête cette année ses trois ans d’existence. « J’ai commencé toute seule, raconte Caroline Juan, sa fondatrice. Ca a été assez dur au début, il fallait créer toute la filière ». Depuis décembre 2023 et l’entrée en vigueur de la loi AGEC prévoyant une obligation de tri à la source des déchets, Graine de Compost a bien grandi et prévoit son premier recrutement. « On vise une multiplication par trois de la collecte l’année prochaine, prévoit l’entrepreneuse, de 100 tonnes collectées cette année à 250 ou 300. Et si ça se confirme, d’autres recrutements arriveront ». Et ensuite ? « On intervient dans un rayon de 40 kilomètres autour de Pau, explique Caroline Juan. L’idée est de densifier, il y a encore beaucoup à faire sur ce secteur avant d’envisager d’essaimer ailleurs. »

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