Vallée d'Aspe : un an après les intempéries, la reconstruction touche à sa fin - Premium

C’était il y a pratiquement un an : des intempéries d’une violence rare dévastaient la Vallée d’Aspe. Aucune victime n'était, miraculeusement, à déplorer, mais la RN 134, qui relie le Béarn à l’Espagne via le tunnel du Somport, était coupée au niveau d’Urdos. Quatre communes de la vallée se retrouvent alors complètement isolées. « La fermeture de la RN 134 a lourdement impacté les entreprises qui s’approvisionnent en Espagne : faute d’un passage de proximité, les camions ont dû emprunter des itinéraires beaucoup plus longs, avec des délais rallongés et des coûts accrus », se rappelle-t-on du côté du Medef Béarn et Soule. Un an plus tard, c’est en surplomb d’une route fraîchement rénovée que Jean-Marie Girier, préfet des Pyrénées-Atlantiques, est venu décorer les maires des quatre communes touchées par les inondations, mais aussi faire un bilan des efforts effectués par l’Etat et les collectivités pour rétablir au plus vite la situation. C’est tout d’abord la décision, prise immédiatement après la catastrophe, de « déroger à certaines contraintes administratives, environnementales », afin d’accélérer les travaux. Une décision « qui ne s’est même pas posée, se rappelle Jean-Marie Girier. Il fallait le faire, tout simplement ». Ce sont aussi et surtout les 5,5 millions d’euros mobilisés par l’Etat, rappelle le préfet. « La réparation de la brèche d’Urdos a coûté 1,5 million d’euros, détaille Jean-Marie Girier, mais il y avait également une cinquantaine d’autres points le long de l’axe qui ont nécessité des investissements ». Au total, 4 millions d’euros ont été consacrés à la réparation la plus rapide possible de la RN 134, et un million aux aides aux collectivités. 295.000 euros ont aussi été débloqués en soutien au pastoralisme, puisque « 18% des pistes de montagne étaient détruites ».Contribution de toutes les collectivitésC’est également un chargé de mission détaché à temps plein auprès des communes concernées (Cette-Eygun, Borce, Urdos et Etsaut) pour les accompagner dans les travaux d’ingénierie. « Les enjeux étaient multiples, se rappelle Marion Aoustin-Roth, sous-préfète d’Oloron-Sainte-Marie. Il y avait l’infrastructure, mais aussi l’hydroélectricité, avec la centrale mise à l’arrêt, et l’enjeu transfrontalier également, il fallait apporter des informations à nos collègues espagnols », très dépendants, eux aussi, de la réouverture de l’axe routier. « Ils ont proposé un soutien humain, technique, dans le domaine du BTP, détaille-t-elle. Mais on n’a pas eu besoin d’y recourir. »À lire également - Effondrement de la RN 134 : l'hôtellerie-restauration très impactéeLe Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques a également contribué à la reconstruction, avec une ligne budgétaire de 700.000 euros mise à disposition de la vallée d’Aspe, « alors qu'il est dans la situation budgétaire que l’on connaît, rappelle Max Brisson, sénateur et conseiller départemental ». La RN 134, rappelle l’élu, est « la dernière route nationale du département, toutes les autres ont été déférées par l’Etat au Conseil départemental. Mais le tronçon Oloron-Somport est resté entre les mains de l’Etat, en particulier pour les enjeux de sûreté qu’il pose. Le Département n’a pas voulu le reprendre : nous voulions que l’Etat assume ses responsabilités, et il l’a fait, puisque les travaux menés sous un régime dérogatoire, ont permis de sauver la saison hivernale… en période de crise, un Etat fort, ça sert… c’est le bon côté de notre République très centralisée ! » La CCI Pau-Béarn, les syndicats professionnels et les intercommunalités avaient également déployé divers dispositifs d'aide aux collectivités et aux entreprises touchées. Résultat de ces efforts, la RN134 était rouverte dès le mois de décembre 2025, « une étape importante », se félicite le Medef, qui « redonne toute sa fluidité aux échanges transfrontaliers, vitaux pour notre économie locale. » « Ce n’est pas terminé », tempère Jean-Marie Girier. Pour le représentant de l’Etat, « il reste encore à faire le nécessaire pour que les mêmes causes ne reproduisent plus les mêmes effets ». Différents travaux de consolidation de l’infrastructure sont encore prévus dans les mois à venir, annonce le préfet, qui conclut : « nous avons fait les deux tiers du chemin ».

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