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Saint-Jean-de-Luz « La polyclinique n’est pas à vendre »

Écosystème
jeudi 28 novembre 2024

La direction de la polyclinique investit 10 millions d'euros sur cinq ans. Crédits : Anthony Michel

La direction de la Polyclinique de Saint-Jean-de-Luz a fait le point sur ses projets d’investissement et les récents dysfonctionnements de leur service d’urgence. Pour améliorer sa situation, la polyclinique investit 10 millions d’euros sur cinq ans.

Déjà plusieurs semaines que la situation est tendue aux urgences de la polyclinique de Saint-Jean-de-Luz. Suite à l’arrêt maladie de certains médecins, les urgences ont dû fermer à plusieurs reprises. « Aujourd’hui, des nuits entières restent vacantes ce qui complique énormément la gestion » a expliqué lors d’un point sur la situation de la polyclinique son directeur Stéphane Fagot, accompagné par un médecin, Marc Dib, également président de la Commission Médicale d'Établissement, et actionnaire de la clinique.

En effet, la direction avait annoncé en juin dernier, un projet de réorganisation du service, validé en Conseil d’Administration en septembre. Un modèle qui prévoit de réduire le nombre d’urgentistes à un médecin de jour et un médecin de nuit, contre deux le jour et un la nuit actuellement. « Cette décision devait entrer en vigueur en janvier 2025 », a précisé Stéphane Fagot, tout en rappelant que les urgences ont enregistré un déficit de 700.000 euros l’an dernier. Ce passage à un médecin de moins en journée permettrait selon la direction de réduire le déficit à 250.000 euros. Mais cette décision devra de toute manière être tranchée par l’Agence Régionale de Santé, qui donnera ou pas son aval à ce changement courant décembre.

Reste que cette annonce a provoqué une réaction immédiate : « Trois confrères ont cessé de travailler dès le lendemain, ce qui a représenté un tiers du planning à remplacer du jour au lendemain », a ajouté le directeur. Pour autant, malgré les difficultés, Stéphane Fagot écarte l’éventualité de supprimer ce service. « Maintenir des urgences ouvertes 24h/24 reste unanime au sein du conseil d’administration », ajoute le directeur.

Une activité d’urgence en baisse

Car pour justifier la diminution d’un médecin de garde en journée, la direction invoque la baisse de fréquentation. « L’activité brute en 2024 est comparable à celle de 2015, voire de 2010 si l’on exclut les patients réorientés vers leur médecin traitant », a expliqué le président de la CME. Une époque où selon la direction, les urgences fonctionnaient avec un médecin jour et un de nuit. Les passages nocturnes, quant à eux, sont faibles : sur une moyenne de 30 passages quotidiens, seuls 5 à 6 patients se présentent la nuit.

Le modèle économique du service, fondé sur une rémunération au forfait et à l’hospitalisation courte durée, a également été fragilisé par une réforme de 2020-2021. « À activité équivalente, nos ressources ont baissé, et les compensations prévues par la loi n’ont pas été mises en place », a-t-il précisé.

Pour faire face à ces baisses de revenus, depuis trois ans, la direction a engagé un plan de modernisation soutenu par une augmentation de capital de 2,2 millions d’euros, auprès des médecins actionnaires de la polyclinique. « Cette augmentation de capital n'a pas eu pour objectif une vente de la clinique, contrairement à ce qu'on a pu lire récemment » veut démentir Marc Dib. « Cette augmentation de capital a servi essentiellement à rénover la partie bloc opératoire, on a d’ailleurs été livré de plus de la moitié des blocs, donc on commence à en voir les fruits ». En tout, ce sont 10 millions d’investissement qui sont prévus sur cinq ans. Les travaux incluent notamment l’ajout de 1 000 m² pour un espace de stérilisation aux normes, deux salles de blocs supplémentaires donc et un nouvel espace d’hospitalisation dédié à la gériatrie aiguë. L’effort total consacré à la rénovation des blocs opératoires s’élève à 6 millions d’euros, financés par un mélange d’emprunts et de fonds propres. L’année dernière, la polyclinique bouclait un chiffre d’affaires autour de 24 millions d’euros, et devrait en être proche au moment de terminer l’année au 31 décembre de cette année.

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