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Nouvelle-Aquitaine Croissance Tourisme cherche des projets matures

Écosystème
vendredi 03 mars 2023

Première réunion du Comité d'Orientations Stratégiques de Nouvelle-Aquitaine Croissance Tourisme. Crédits : NACT

La SEML Nouvelle-Aquitaine Croissance Tourisme réunissait aujourd’hui son premier Comité d’Orientations Stratégiques. L’occasion de faire passer plusieurs messages, tant à destination des porteurs de projets touristiques, des partenaires bancaires, mais aussi des collectivités.

En Nouvelle-Aquitaine, qui accueille chaque année 28 millions de visiteurs, le tourisme représente quelque 140.000 emplois et génère entre 9 et 10% du PIB. A l’initiative du Conseil régional a été installée le 26 septembre dernier la SEML Nouvelle-Aquitaine Croissance Tourisme (NACT) qui a, rappelons-le, vocation à investir dans le volet immobilier de projets portés par des entreprises touristiques du territoire néo-aquitain. Une nouvelle étape a été franchie aujourd’hui avec la première réunion de son Comité d’Orientations Stratégiques (COS*) qui aura un rôle consultatif visant à appuyer les décisions du conseil d’administration.

« Ce fonds d’investissement est un élément qui est, en temps de crise, est encore plus important que dans un temps ordinaire », pose d’emblée Patrick Martinez, directeur régional Nouvelle-Aquitaine de la Banque des Territoires. La question de la ressource humaine a également été au centre des échanges préparatoires, « tous les professionnels ayant fait valoir cette difficulté à recruter aujourd’hui mais aussi à loger des personnes. Je fais un appel aux élus détenteurs de disponibilités immobilières et foncières pour la question du logement saisonnier : ça ne peut plus rester dans cet état. Ou alors en trouvant d’autres méthodes d’emploi d’immobilier, notamment selon les natures d’utilisation par période. De mon côté Caisse des Dépôts / Banque des Territoires, je suis près à regarder toutes les modalités qui permettraient de débloquer ce type de sujet » ajoute-t-il. La question du développement durable sera transversale dans l’action de NACT, avec l’ambition que les investissements accompagnés soient en adéquation avec la politique régionale Neo Terra : « aucun investissement ne peut être réalisé sans une prise en compte du financier et de l’extra-financier. C’est aussi une demande du consommateur, les gens ne vont plus consommer s’il n’y a pas un niveau de verdissement de l’activité ». Et d’appeler de ses vœux une évolution dans les mentalités des professionnels : « ces prises de participations minoritaires sont un élément clé pour faire de la levée de dette dans de bonnes conditions. Et améliorer le niveau de fonds propres, c’est juste indispensable aujourd’hui, surtout par ces temps où l’argent se distribue plus difficilement ».

Lever les réticences

« Le cœur de la cible, ce sont les TPE / PME, qui ont des projets pouvant aller de 500.000 à 3 millions d’euros », souligne pour sa part le directeur général de NACT Olivier Gilles Durand. « On n’est pas là pour prendre le contrôle, on n’est pas un fonds d’investissement privé classique, on a des niveaux de rentabilité qui ne sont pas non plus les mêmes », rassure-t-il. « Au niveau des banques, il y a un réel besoin besoin de sécuriser certains modèles économiques et les fonds propres, pour que les banques soient un petit peu moins frileuses : il y a actuellement une frilosité qui empêche ce développement et cette structuration. Donc on va aussi pousser nos banques partenaires, c’est aussi l’enjeu de ce fonds », souligne pour sa part Michel Durrieu, président de NACT. Pour la détection des projets, « le premier contact se fait par les têtes de réseaux, car elles sont nombreuses, compétentes et ont la confiance des acteurs. Elles sont de 3 ordres : touristiques (comités départementaux…), bancaires et le niveau territorial comme les syndicats mixtes, les intercommunalités… qui sont en contact avec les porteurs de projet ». Plus de 200 contacts ont été pris ont commencer à faire remonter les projets, dont certains ont déjà été identifiés dans 8 des 12 départements de la Nouvelle-Aquitaine. Pour l’heure, de nombreux dossiers sont jugés intéressants, mais pas encore assez mûrs pour une intervention immédiate. Les équipes de NACT appellent donc à la mobilisation pour détecter des projets déjà matures.

Le fonds NACT s’appuie sur 13 millions d’euros de capital social ainsi que 3,5 millions d’apport en comptes courants d’associés et prévoit par ailleurs de lever au moins 17 millions de dettes. Le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine (8,4 millions d’euros soit 51,15% du capital) et la Banque des Territoires (7,5 millions soit 44,23%) sont les deux piliers du tour de table auquel participent également Crédit Agricole Aquitaine, Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes et Crédit Mutuel Arkéa (chacun 200.000 euros soit 1,54%). La majorité des crédits (85%) devrait être fléchée vers des prises de participations minoritaires (45% maximum) dans des sociétés immobilières ayant des projets d’investissement et de création de valeur touristiques, le solde devant financer de l’acquisition en propre d’actifs touristiques et du portage immobilier temporaire. L’ambition est en 5 ans d’accompagner au moins 30 projets en injectant un minimum de 30 millions d’euros permettant un effet « déclencheur, accélérateur et multiplicateur » avec entre 200 et 500 millions d’euros d’investissements attendus. Le fonds pourrait être doté à nouveau si les crédits sont consommés plus rapidement que prévu. A préciser, enfin, que NACT s’inscrit en complément de ce qui existe déjà, notamment les subventions du Conseil régional.

* André Barbé (président de l’Association Régionale des Grands Acteurs du Tourisme), Laurent Barthélémy (président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie Nouvelle-Aquitaine), Frédéric Dadoy (Union Nationale des Associations du Tourisme Nouvelle-Aquitaine et Union Nationale des Centre de Plein Air), Jean-Baptiste Dagréou (président de la Fédération de l’Hôtellerie de Plein Air Nouvelle-Aquitaine), ainsi que Jean-Michel Brunet (Défi Planet’) et Raphaël Dupin (Cap Sciences) en tant que personnalités qualifiées.