Le fort Boyard subit ses premiers tests ... en modèle réduit

Ce n'est plus un secret pour personne, le fort Boyard fait grise mine. Si l'édifice était, à l’origine, protégé par un éperon sur sa façade Nord-Ouest et par des jetées latérales faisant office de havre d’accostage sur sa façade Sud-Est, il est depuis plusieurs années exposé aux assauts de la mer. Cela se traduit aujourd'hui par une forte exposition du fort Boyard aux attaques de la houle, menant à sa dégradation. Dans ce contexte, le Département de la Charente-Maritime, propriétaire des lieux depuis 1989 souhaite sauver le fort Boyard et pour cela lance un vaste chantier de rénovation de 44 millions d'euros. « Nous investissons 21,6 millions d’euros dont 14 millions de droit de mutation et 7,6 millions d’emprunt sur 50 ans contractés auprès de la Banque des Territoires », avait partagé la présidente, Sylvie Marsilly, dans un précédant échange. À cela s’ajoutent 6 millions de subventions dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. Pour financer les 9 millions d'euros restant, une opération de mécénat en direction du grand public d’abord, puis des entreprises ensuite, a été lancée en collaboration avec la Fondation du Patrimoine, en décembre dernier.

Le Département de la Charente-Maritime a confié à un groupement composé d’ETPO, d’Architecture Patrimoine et de BRL Ingénierie les travaux de conception, de coordination et de réalisation de ce chantier d’ampleur qui permettra de reconstituer les ouvrages de protection. Missionnés par le groupement de conception-réalisation, des tests sur modèles réduits du fort Boyard en 3D ont été réalisés au Coastal & Ocean Basin à Ostende, l'Université de Gand en Belgique.

Fort Boyard dans un bassin de 90m² 

Ces essais ont pour objectif d’étudier l'impact des vagues sur les structures de défense autour du fort et de confirmer la conception ou la stabilité de certaines parties d'ouvrage. Le Coastal & Ocean Basin a conçu un modèle réduit qu'il a introduit dans un bassin à vagues composé d'un générateur pour stimuler des conditions réalistes de vagues et étudier les interactions hydrodynamiques. Plusieurs phénomènes sont étudiés parmi lesquels le franchissement des vagues et leur impact sur les nouvelles structures de défense, la stabilité des blocs de protection anti-affouillement, ainsi que la transmission des vagues.

Le modèle réduit se trouve dans un bassin de 30 mètres sur 30 mètres avec un système flexible de génération de courants intégré au fond. « Avec une profondeur d'eau variable allant jusqu’à 1,4 mètre et des hauteurs de vagues atteignant jusqu’à 0,55 mètre, le simulateur peut reproduire des conditions réelles à l’échelle de la maquette (1/30) », est-il indiqué dans un communiqué. Le drainage de l’eau le long des ouvrages de défense ainsi que la stabilité des blocs de protection anti-affouillement seront étudiés en détail lors des tests. Lesquels permettront  au groupement et au maître d’ouvrage de valider les solutions de conception.