L’Agglomération Pays basque dévoile sa stratégie touristique - Premium

Quelle est l'origine de cette stratégie touristique et pourquoi était-elle nécessaire ? Le point de départ, c'est l'agglomération Pays Basque elle-même. Le tourisme est une politique publique à part entière et il était essentiel d'avoir une vision cohérente à l'échelle de l'ensemble du territoire et un diagnostic commun. Car le Pays Basque est un territoire mosaïque, riche de sa diversité, mais il présente aussi un dénominateur commun. La stratégie adoptée fixe un cap et donne du sens à l'action publique en matière de tourisme. Quels sont les grands axes de cette stratégie touristique ? La stratégie repose sur quatre axes et seize chantiers prioritaires. L'objectif principal est la gestion des flux sur l’ensemble du territoire, donc dans l'espace, mais aussi dans le temps. Il s'agit d'assurer une meilleure répartition des visiteurs sur l'ensemble du territoire et tout au long de l'année pour réduire les impacts négatifs du tourisme. Cette politique touristique s'inscrit à la croisée des autres politiques publiques : mobilité, habitat, environnement, agriculture, culture et coopération transfrontalière. Par exemple, 75% des émissions de gaz à effet de serre du tourisme sont liées aux transports. Nous devons donc structurer une offre qui réponde à la fois aux besoins des habitants et des visiteurs. De même, le tourisme est étroitement lié à l'agriculture locale : il nous paraît essentiel de valoriser les produits du terroir en travaillant avec les restaurateurs et les producteurs. Nous devons aussi prendre en compte les problématiques de logement. On a vu une dérive des meublés de tourisme. La régulation de ces logements était nécessaire pour préserver l'habitat résidentiel. Aujourd’hui, il faut davantage de données pour pouvoir changer de cap, et ce changement de cap, c’est celui du tourisme de proximité, qui traite l’ensemble des impacts positifs et négatifs et qui place l’habitant au cœur du dispositif, et l’ensemble chapeauté par la préoccupation de l'ensemble de nos politiques publiques, c’est le plan climat.« L'idée n'est pas d'opposer les acteurs publics et privés, mais de travailler en partenariat » Certaines mesures vont-elles à l'encontre des intérêts des professionnels du tourisme ? Non, l'idée n'est pas d'opposer les acteurs publics et privés, mais de travailler en partenariat. De nombreux professionnels du tourisme sont déjà engagés dans une démarche durable, parfois sans que cela soit suffisamment mis en avant. L'objectif est de créer une dynamique collective, où tout le monde avance dans le même sens. Cette transition est indispensable face aux enjeux environnementaux et climatiques, et nous devons accompagner les acteurs. Comment accompagnez-vous justement les professionnels vers un tourisme plus durable ? Nous sommes en totale concordance avec le département sur ces enjeux. Nous avons travaillé ensemble sur un diagnostic commun et partageons une vision convergente du tourisme. Puis ensuite, chacun a sa coloration. Par exemple, nous accompagnons les structures touristiques qui consomment beaucoup d'eau en les aidant à réduire leur impact. Avec notre politique de l’eau, nous les accompagnons sur les diagnostics et ensuite sur la mise en place de dispositifs d’économies d’eau. Nous intervenons également sur la réhabilitation écoresponsable des bâtiments touristiques, notamment dans les zones où le modèle économique est moins simple. Par ailleurs, l'Office de Tourisme Pays Basque joue un rôle clé dans la formation et l'accompagnement des professionnels pour améliorer l'accueil et la qualité de l'expérience touristique. La stratégie de l'agglomération est-elle alignée avec celle du département et de la région ? Oui, nous sommes parfaitement alignés avec la stratégie du département et en cohérence avec celle de la région. Nous avons élaboré un diagnostic commun et partageons les mêmes priorités : protection de l'environnement, bien-être des habitants et observation des flux touristiques. Nous collaborons étroitement avec l'agence départementale pour mieux comprendre et anticiper les tendances grâce à la collecte de données. Cependant, l'agglomération apporte son propre savoir-faire, notamment en matière d'ingénierie et de gestion des impacts locaux, que ce soit sur l'eau, les déchets ou la régulation des flux. Nous avons répondu à des appels à manifestation d'intérêt pour travailler sur ces enjeux. À titre d'exemple, la médiation en montagne est un projet que nous portons de concert avec le département. En résumé, il n'y a pas de doublons, mais une vraie complémentarité dans l'action. Nous partageons un même cap : un tourisme durable et respectueux du territoire.

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