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Crise du logement - « On ne peut pas se permettre d’être modéré » pour Iñaki Echaniz - Premium

Écosystème
lundi 03 avril 2023

Iñaki Echaniz espère faire avancer la question du logement au Pays basque avec sa proposition de loi. Crédit: Anthony Michel

Ce samedi, 3.500 personnes ont battu le pavé à Bayonne pour dénoncer le mal-logement au Pays basque. Dans le cortège, le député socialiste de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques Iñaki Echaniz, qui a déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale en ce début d’année.

La pluie n’a pas douché la motivation des manifestants ce samedi 1er avril à Bayonne. Environ 3.500 personnes ont battu le pavé à l’appel du collectif « Vivre au pays - Herrian bizi » pour dénoncer la situation du logement au Pays basque. Si les acteurs locaux s'engagent, la situation est loin d’être résolue.  “Chaque fois qu’une résidence principale sera transformée en résidence secondaire, nous dirons STOP! ASKI!” entonnent les organisateurs sur l’estrade, repris par la foule.

Parmi les manifestants, Iñaki Echaniz, député socialiste de la 4e circonscription, la basco-béarnaise. Il est l’auteur d’une proposition de loi, déposée mi-février à l'Assemblée nationale, composée de quatre articles : la suppression de la niche fiscale aux meublés de tourisme ; le durcissement de la réglementation obligatoire de l’enregistrement de résidence en meublé de tourisme (restreignant de 120 à 60 jours la location maximale) ; l’augmentation des contrôles aux faux baux de mobilité, et donner notamment la possibilité aux communes de taxer jusqu’à 100 % les résidences secondaires (contre 60 % actuellement).

Quel est l’esprit de votre proposition de loi (PPL) ?

Iñaki Echaniz: L’esprit, c'est qu'on est dans une véritable crise du logement, ici, au Pays basque, mais aussi en Béarn. Ça touche toute la façade littorale atlantique, ça touche les grandes villes comme Marseille, Bordeaux, Paris, etc. Et c'est un sujet qui n'était pas à l'ordre du jour politique qui ne l'a pas été ces cinq dernières années. Alors que la crise s'est amplifiée et que le phénomène n'est pas nouveau. Après l’avoir proposé dans le cadre du PLF, on a continué le travail. J'ai continué à rencontrer des acteurs du terrain. J’ai entendu la députée Renaissance Aurore Bergé se prononcer pour la suppression de la niche fiscale et qu'elle qualifie même Airbnb de fléau, alors avec le député Boris Vallaud, on s'est dit banco ! Donc on fait une PPL, on s'est focalisé sur un certain nombre d'articles et on a demandé à ce qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour d'une semaine transpartisane. Il y a eu pas mal d'écho du fait de ma PPL mais aussi de la situation qui était remontée par des élus locaux. Donc il y a eu l'effet que moi, je voulais, c'est que ça bouscule un peu l'agenda politique. Et en même temps, a été lancée une mission d'information sur le prix des loyers en zone tendue dans le cadre de la commission des affaires économiques, qui doit rendre son rapport mercredi (...). Moi, j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience et en tout cas qu'il y a une volonté de légiférer. On est venu un petit peu me dire que je faisais cavalier seul. Mais non, je ne fais pas cavalier seul, rien n’était proposé jusqu’à présent, donc je le fais, mais je suis prêt à retirer ma PPL si on travaille à une version transpartisane.

Vous faites cavalier seul ou vous rencontrez d’autres élus ? Quelle opposition rencontrez vous ?

J’ai été bien évidemment contacté par des élus proches de mon parti, notamment avec la mairie de Marseille où il y a un déplacement qui est prévu. La mairie de Paris aussi, mais avec d'autres élus aussi, notamment Annaïg Le Meur, qui est la rapporteure de la mission sur le prix des loyers, avec aussi des élus de la majorité qui sont confrontés à cette situation-là, avec Paul Molac en Bretagne. Donc on partage tous les constats. Et on a un bloquant qui est quand même le lobby Airbnb, un véritable lobby qui essaye de convaincre des élus de montagne notamment dont je fais partie aussi en utilisant l’argument sur les stations de ski. Et c'est vrai qu'il y a une problématique sur le fait que la station de ski, le logement, il n'a pas vocation à être résidentiel et qu'il faut arriver à garder des avantages parce que sinon, ça va se transformer en lit froid. Donc moi, j’ai fait un pas vers ceux qui avaient des craintes en disant qu'il faut qu'on arrive à travailler ensemble parce que les situations des stations sont à prendre en compte, mais elle ne peut pas guider une politique nationale dans une situation de crise du logement. Donc, on essaie d'atterrir sur des positions communes, notamment le fait d'avoir un découpage en fonction des zones ou d'exclure par exemple les zones de stations de ski des mesures qui seront prises.

Si votre texte est voté, est-ce qu’il va résoudre la problématique du logement au Pays basque ?

Bien évidemment non. Et je l'ai dit dès le début, on a ciblé ça sous la forme d'une PPL courte parce que c'était le format type « examen niche en une journée » , donc il faut que ça aille vite. Mais bien évidemment, il y a d'autres sujets. D'autant que depuis que je l'ai déposé, j'ai rencontré des gens encore qui m'ont fait d'autres propositions et une vraie question sur la question de l'encadrement du prix du foncier par exemple. Il y a la question des 60 jours (ndlr: de limite de durée de location saisonnière) où j'ai eu des propositions, par exemple à donner cette possibilité-là aux communes de le dire, de pouvoir choisir entre 60 et 120. Donc ce n’est pas une PPL fixe, elle avait vocation à créer le débat et elle l'a créé. Et il y a d'autres solutions qui sont arrivées sur le tapis depuis.