Biscarrosse : « Un imaginaire de vie au grand air » pour la future pépinière du pôle aéronautique - Premium

Vous avez été désigné pour concevoir la pépinière d’entreprises du futur pôle aéronautique de Biscarrosse. Quelle est votre approche pour concilier architecture fonctionnelle et image de marque territoriale ? On ne l'a pas vraiment abordée en terme d'emphase architecturale. C’est un projet, d'abord, qui est très horizontal. S'il fait écho un petit peu à tout ce qu'il y a autour, c'est assez bas à part la tour de contrôle de l'aéroport qui émerge. Comment le projet s’intègre t-il dans son environnement ?Il n'y a pas de relief. On a une espèce de grande plaine sur laquelle est déposé l'aéroport et on a le lac à proximité au sud. C’est un bâtiment très étiré, très horizontal avec une forme qui fait un petit peu écho aux hangars aéronautiques qui ne sont pas loin, il y en a un petit peu tout autour. C’est plutôt une typologie un peu industrielle.« On a l’ambition d’utiliser la géothermie » Sur le plan environnemental, quelles sont ses particularités ?Il est conçu, du moins en structure, tout en charpente bois qui va venir supporter des toitures en zinc qui elles sont profilées de manière assez nerveuse, pour permettre d'avoir de grands versants côté sud sur lesquels on va venir déposer des panneaux solaires. C’est un bâtiment qui présente des grands pans au nord et au sud pour mieux contrôler l'ensoleillement parce que c'est plus facile de contrôler la lumière du sud, avec un grand auvent on réussit à le contrôler. Et les bureaux s'ouvrent au nord aussi. Au niveau énergétique, on a aussi l’ambition d’utiliser la géothermie. On est en capacité de produire des calories en hiver et des frigories en été pour contrôler l'atmosphère intérieure.Concernant les matériaux, quelles sont leurs provenances ?Quand on fait un bâtiment aujourd’hui, la volonté est de travailler avec les ressources locales, plutôt des éléments biosourcés et de la charpente bois. Un bois local, du pin des Landes ou du pin Douglas qui arrive de Limoges.Ce bâtiment va accueillir des publics assez différents. Quelles solutions avez-vous retenues pour répondre à cette diversité ?La commande nous réclamait de penser la synergie de ce bâtiment, comment on peut avoir des espaces communs qui mettent en relation les gens et soient propices aux échanges. C'était un petit peu une idée entre les bureaux permanents, la pépinière d'entreprise, les bureaux de passage, les services techniques. Et cette articulation, elle se fait. Le bâtiment présente trois nefs, des nefs de bureaux de chaque côté, nord et sud, et une grande nef centrale qui elle reçoit les salles de réunion, la salle de restauration, les espaces de coworking et puis les grands ateliers en bout. Et ça reste un lieu d'échange et de convivialité.Crédits : agence d'architecture Patrick ArotcharenA-t-il été conçu pour être évolutif ?Bien sûr. ll y a des éléments qui sont complètement amovibles et puis des éléments qui ne le sont pas. Ce qui est complètement amovible, c'est tout le cloisonnement intérieur qui peut bouger au gré de l'utilisation. Et ce qui n'est pas amovible, c'est la géométrie, c'est-à-dire les limites de façade à façade, les patios intérieurs.Crédits : agence d'architecture Patrick Arotcharen« Un imaginaire de vie au grand air tout en étant dans un espace de travail »Quel est le point sur lequel vous avez porté prioritairement votre attention ?Le confort d’usage. On vit quand même dans une région où on peut vivre dehors pratiquement neuf mois sur douze. C’était assez agréable de pouvoir ouvrir tous les espaces à l'intérieur sur des patios, c'est ce qu'on a fait. Il y a deux grands patios. Et on a fait des grandes baies coulissantes qui permettent de faire communiquer toute la travée centrale, elle s'ouvre complètement. Ca donne un imaginaire de vie au grand air tout en étant dans un espace de travail. C'était de générer une sensation de plaisir de travailler, d’être dans des espaces de convivialité, d'échange, où il n'y a pas de limite entre le dedans et le dehors, mais tout en étant à l'abri et protégé.Crédits : agence d'architecture Patrick ArotcharenPeut-on qualifier ce bâtiment comme innovant ?L’innovation est dans la flexibilité et la qualité d’usage. Et la géothermie, en bureau, est quelque chose qui commence à se faire beaucoup aujourd’hui. Aviez-vous déjà travaillé sur des projets similaires ?On travaille beaucoup sur l'aéronautique, l'industrie, les espaces publics, les musées, les écoles, les universités. on met vraiment l'accent sur les espaces de desserte, de communication à l'intérieur. La notion du dedans-dehors, sur le rapport à la nature entre l'espace intérieur et les espaces naturels, c'est quelque chose que l'on travaille particulièrement surtout en Aquitaine. Le coût de l’opération a été estimé à 6 millions d’euros. Des dépassements sont-ils prévus ? Ce montant comprend tout. Le bâtiment coût un petit peu moins cher. On est à peu près à 4,5 millions d’euros et avec le tassement de l’activité, on est presque sûr de rentrer dans les prix.Quand devraient démarrer les travaux de ce bâtiment d’environ 1.700m² ?En début d’année prochaine et le chantier durera environ 16 mois.Quand est prévue la livraison ? Dans le courant du premier semestre 2027.Agence d’architecture Patrick ArotcharenCréée en 1993Basée à Bayonne succursale à Bordeaux15 salariés

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