APESA ouvre une antenne à Bayonne pour soutenir les chefs d'entreprise en détresse
Autour de Régis Darrieumerlou (à gauche), représentant local de l'APESA, l'antenne bayonnaise de l'association a été officiellement lancée. Crédits : Anthony Michel
L'association APESA a lancé ce mardi à la CCI Bayonne Pays Basque sa première formation de « sentinelles » chargées de détecter les dirigeants en grande souffrance psychologique. Objectif : mettre en relation les chefs d’entreprise avec des psychologues et éviter les drames.
« Quand un chef d’entreprise dépose le bilan, ce n’est pas seulement son entreprise qui tombe, c’est une famille qui s’effondre », a tonné André Garreta, président de la CCI Bayonne-Pays basque, lors du lancement d’APESA à Bayonne. Créée en 2013, l'association propose un accompagnement psychologique aux dirigeants en détresse aiguë. Elle forme ainsi des « sentinelles », comprendre des chefs d'entreprises, banquiers, notaires, juges, au contact d’autres dirigeants. Des sentinelles qui seront ainsi capables de repérer les signaux faibles et d'alerter une plateforme nationale de psychologues, d’un risque de difficulté majeure pour un chef d’entreprise. Elle est déjà présente dans 93 tribunaux de France.
Une arrivée saluée par le tissu judiciaire bayonnais, au contact des chefs d’entreprise en difficulté. « On voit ces chefs d’entreprises qui pour certains d’entre eux sont totalement détruits sur le plan psychologique et financier, » décrit Stéphanie Veyssière, procureure adjointe de la République, qui appelle à une prise en considération de leur souffrance. Le vice-président du tribunal de commerce Olivier Lacoste a abondé en ce sens. Il a rappelé la double mission de son instance, celle de trancher sur les litiges commerciaux, mais aussi de traiter les difficultés des entreprises. « On connaît moins le côté accompagnement qui nous incombe » a-t-il souligné. De quoi justifier la volonté de s’associer à la démarche de l’association.
Cinq séances de psy
En local, c’est un ancien chef d'entreprise, Régis Darrieumerlou qui prend la responsabilité de l’antenne bayonnaise d’APESA : « Une fois une alerte déclenchée, avec l'accord de l'entrepreneur, un psychologue le contacte sous 24h » , explique-t-il. Après un premier contact téléphonique, cinq séances gratuites, proches de son domicile, lui sont proposées.
Pour mieux identifier les situations urgentes, l’APESA cherche des « sentinelles ». Une première vingtaine de participants a été formée ce mardi matin à Bayonne. Dans toute la France, ils sont déjà 6.000. Au Pays basque, l’association cherche par ailleurs d’autres psychologues, notamment à l’intérieur pour renforcer leur prise en charge. L’association qui aura par ailleurs forcément besoin de fonds pour financer ses activités (autour de 500 euros par alerte), qu’elle espère mobiliser auprès de partenaires qu’ils soient entreprises, fédérations et clubs services.