Bary lève 1,5M€ pour son e-commerce dédié aux transporteurs - Premium

« La tech a fabriqué des géants de l’intermédiation, mais sa vraie puissance s’exprime quand l’offre et la demande se rencontrent naturellement », estime Victor Gonzalez. Directeur général de l’entreprise de transport routier familiale Goevia, basée à Vayres, il a choisi de prendre le contrepied de l’uberisation, en développant une solution e-commerce destinée à la mise en relation directe entre chargeur et transporteur. Baptisée Bary, elle a vocation à être intégrée en marque blanche directement sur le site du transporteur, et permet au client potentiel de réaliser un devis ou de réserver une prestation de transport en quelques clics. « L’ambition de Bary, c’est de transformer les acteurs régionaux du transport en e-commerçants, pour que la PME qui a une palette à expédier puisse très rapidement s’adresser à un prestataire local », résume Victor Gonzalez. La solution, développée en mode Saas et facturée sur le mode de l’abonnement, s’interconnecte avec le système d’information du transporteur et promet d’automatiser l’ensemble du parcours, de l’acquisition du client jusqu’au rapprochement bancaire de la facture. « Dans le transport, la gestion administrative se fait souvent manuellement, ce qui signifie que 10% du coût de revient d’une prestation s’évapore dans des tâches qui ne présentent aucune valeur ajoutée. Bary propose de gommer cette complexité, indique l’entrepreneur. Je dis souvent qu’on a fabriqué le Shopify du transporteur – en référence à une très populaire solution d’e-commerce retail, ndr – mais avec toute la spécificité et la complexité de cette industrie, dans laquelle on commercialise non pas des références dans un stock, mais de l’espace-temps ». Fondée en 2019, la startup a lancé son offre début 2021, d’abord auprès d’un réseau de contacts proches, avant d’attaquer la commercialisation proprement dite à partir de 2022. Elle revendique aujourd’hui 50 transporteurs équipés, pour le compte desquels elle a permis de générer un volume d’affaires de 3 millions d’euros.Un institutionnel du secteur plutôt qu’un fonds Financée sur fonds propres et grâce à de la dette bancaire, Bary a étudié dès 2021 et son passage chez Bordeaux Technowest l’opportunité de réaliser sa première levée de fonds, avec un premier roadshow devant des spécialistes régionaux ou parisiens du capital-risque. En dépit de discussions avancées, Victor Gonzalez choisit toutefois de faire marche arrière, craignant que les transporteurs soient réticents à collaborer avec une structure financée par des fonds purement spéculatifs. Un trophée de l’innovation décroché au SITL 2022 (Semaine de l’innovation du transport et de la logistique) attire l’attention d’un acteur nettement plus spécialisé : la holding H2P, qui réunit plusieurs centaines d’actionnaires du monde du transport, et édite déjà plusieurs solutions spécialisées, à commencer par la bourse de fret B2PWeb. « Il a fallu faire un pari, parce que je savais que les discussions allaient être longues, mais j’étais convaincu que le label H2P accélèrerait notre développement », estime Victor Gonzalez. Bary, qui lève dans l’opération 1,5 million d’euros, devrait également profiter de synergies en matière de technique, de marketing et de commercial. La startup, qui devrait passer le million d’euros de chiffre d’affaires en 2023, prévoit sur cette lancée de doubler ses effectifs (12 personnes) d’ici un an, avec une feuille de route qui l’amènerait à 60 collaborateurs d’ici 2025. A cette date, Bary affiche l’ambition d’avoir fait réaliser 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires à ses clients transporteurs, en France mais aussi à l’international. « Nous avons déjà reçu des marques d’intérêt de la part de tous les pays limitrophes, la question va donc se poser rapidement », confie Victor Gonzalez. En attendant, la startup prévoit de muscler à la fois sa force commerciale en propre et ses équipes techniques, pour doter Bari de toutes les briques fonctionnelles qui équipent aujourd’hui les grandes solutions e-commerce, de l’analyse du parcours client au yield management. « On a encore du pain sur la planche avant d’avoir implémenté toutes les techniques marketing qui ont permis aux géants du retail de se transformer ces 15 dernières années, mais c’est l’objectif, le monde du transport en a besoin », sourit l’entrepreneur. BaryFondée en 201912 collaborateurs

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