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ProCadastre veut devenir un outil référence des professionnels de l’immobilier

Stratégie
mercredi 29 mars 2023

Comment, d’un outil développé pour répondre aux besoins internes d’une société immobilière, arriver à une start-up qui ambitionne de devenir l’un des outils de référence pour l’ensemble d’une filière. Levée de fonds, recrutements et ouverture internationale sont au menu de ProCadastre, moins d’un an après sa création.

Diplômé d’une école de commerce, Maxime Chéroux a démarré sa carrière en tant que professionnel de l’immobilier. « En tant que gérant d’une entreprise d’une dizaine de personnes, je voyais que la plupart d’entre eux perdait du temps pour de la recherche et de la saisie sur des informations foncières. Les plates-formes existantes sont désuètes : elles ne centralisent pas toute l’information utile. Si elles servent de l’info, c’est partiellement. J’ai interrogé les services de l’Etat qui faisaient de la cartographie, là aussi il manquait de l’information », raconte Maxime Chéroux, fondateur l’été dernier de la startup ProCadastre. Lequel décide alors de créer lui-même un outil sur mesure : « au moins pour la boîte, on va gagner du temps » imagine-t-il. Bien reçue à l’interne, la solution est d’abord mise gratuitement à disposition en ligne. Lancée « pour voir », cette initiative se diffuse par bouche-à-oreille entre agents immobiliers, qui utilisent les documents générés auprès des notaires, lesquels eux-mêmes se connectent et adoptent… Effet boule de neige.

Accès instantané au cadastre, au plan local d’urbanisme, aux informations sur les géorisques (risques naturels, sismicité, présence de radon…) synthétisées en 3 pages au lieu de 20 habituellement… La plate-forme s’enrichit au fil des commentaires de ses utilisateurs. Ici un outil de recherche foncière demandé par un représentant d’un grand réseau de mandataires, là le RPG (registre parcellaire graphique), ou encore la remontée des prix de vente constatés… « On a récemment été contacté par un cabinet qui fait de l’urbanisme réglementaire, pour pouvoir affiner nos outils sous forme de calques. J’écoute les besoins, si ça peut être utile et qu’on peut le développer rapidement, on le fait ».

Raffiner les données

Techniquement, ProCadastre a fait des choix affirmés. Comme par exemple de rapatrier et regrouper sur des serveurs maison les données des différentes sources publiques retenues. Si cela a un coût, mais permet aussi une continuité de services indépendamment des API des différentes plates-formes sourcées, cette option élargit le champ des possibles pour la jeune pousse bordelaise. « Ce faisant, on peut donner à notre outil une efficience sur l’analyse des datas. On va être capable de trier par date, par gamme de prix, par typologie de biens, par zone… On ne se contente pas de permettre un accès facile à l’information, on raffine les données », théorise Maxime Chéroux. Autre décision rapidement exécutée : décliner la solution en application mobile. Si le maintien à jour des versions pour les environnements iOS et Android a elle aussi un coût, ce choix offre aux professionnels une possibilité d’utilisation in situ « très intuitive, grâce à la géolocalisation, et avec l’ensemble des fonctionnalités de la version desktop », se réjouit le dirigeant.

Levée de fonds

Début 2023, une version payante a été lancée. Elle permet un nombre illimité de documents téléchargés, sans le filigrane qui marque les 5 documents accessibles dans la version gratuite. Pour la personnalisation des documents à image et en-tête de sa propre société, une option premium est proposée. Au soutien de cette phase de développement, qui suppose un renforcement de l’équipe, ProCadastre va faire évoluer son tour de table. « On souhaite lever 3 millions d’euros d’ici fin 2024 dont, idéalement, 1 million d’ici la fin de cette année » annonce Maxime Chéroux. Il s’agira de financer les coûts d’hébergement et de développement informatique, mais aussi « d’avoir une équipe commerciale de terrain », indique-t-il. Et ce n’est pas tout, la R&D également va être renforcée. La raison ? « On aimerait pouvoir proposer des outils de prédiction de marché. Etre capable d’avoir beaucoup de finesse, sur un spectre très large. Estimer dans les grandes villes, c’est facile. Mais le faire dans les petits territoires de province avec des hectares de foncier, des dépendances, avec ou sans travaux à réaliser… c’est plus complexe mais on veut s’y atteler. Afin de proposer une donnée vraiment utile ». Autre évolution à venir : étendre le service ProCadastre sous forme d’une API ou encore d’un web service, avec facturation au nombre d’accès à l’API ou bien par abonnement. « On prévoit aussi de se décliner sous forme d’une marque blanche, ça aussi c’est dans les tuyaux ».

« Le modèle est reproductible ailleurs en Europe. Le cadastre existe aussi au Portugal et en Espagne par exemple. A horizon de 3 ans, ça fait partie des idées, sur certains pays. Il faudra une équipe technique et commerciale dédiée. Pas mal de réseaux immobiliers, qui vont polariser ces marchés, nous ouvrent la voie. On peut sûrement suivre » se projette encore Maxime Chéroux. Pour parvenir à ses fins, ProCadastre devrait s’appuyer sur un effectif d’une quinzaine de personnes à moyen terme.

ProCadastre
SASU fondée en août 2022
1 personne + développeurs indépendants
4 rue Vantrasson, Bordeaux

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