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Gorille Cycles, des vélos assemblés dans les Landes et bientôt haut de gamme - Premium

Stratégie
lundi 26 juin 2023

Jérôme Gomez, l'artisan qui s'occupe de l'assemblage des selles chez Gorille Cycles. Crédit photo : Lauriane Negron

C'est une famille, une communauté de Gorilles qu'a voulu créer Christophe Yvars. Le fondateur de la marque de cycles a lancé en 2015 une gamme de vélos électriques. L'entreprise installée à Hossegor a depuis connu une croissance fulgurante et travaille aujourd'hui sur de nouveaux prototypes, tout en essayant de produire toujours plus local.

« Mon premier vélo électrique, je l'ai conçu pour moi au départ, parce que je voulais pouvoir l'utiliser pour me rendre au travail. » Ingénieur de formation, Christophe Yvars, 37 ans, a travaillé pendant 10 ans dans les systèmes de motorisations. En 2015, il a créé son premier prototype de cycle, sans imaginer pouvoir le commercialiser ensuite. Aujourd'hui, Gorille Cycles ce sont quelques milliers de vélos vendus dont plus de 2.000 l'an passé. L'entreprise qui emploie désormais huit personnes, a doublé, voire triplé, chaque année son chiffre d'affaires depuis 2016 et revendique un ADN landais. 

Une partie des bénéfices reversés en faveur des gorilles

C'est dans l'extension de la zone Pédebert, entre les pins et les autres magasins d'usine que s'est installée la marque Gorille Cycles. L'enseigne, dont la structure a été recouverte de tôle et de panneaux solaires sur le toit, est assez reconnaissable avec son imposant primate. Mais pourquoi avoir choisi cet animal ? « Le premier vélo que j'ai fabriqué était noir, gros et robuste. Je voulais avoir une marque qui fasse penser à la famille, à la communauté et à la nature. L'idée du gorille m'est venue », raconte Christophe Yvars. L'entrepreneur le précise, aujourd'hui, il reverse une partie des bénéfices liés à la vente des vélos à une association qui protège les primates en Afrique : Gorilla. « L'idée à terme, ça serait d'aller avec cette association sur place, de les aider concrètement et de mener des actions avec eux. »

Un projet entrepreneurial que Christophe Yvars a voulu engagé donc, dans ses investissements mais aussi dans sa production. Sa marque, il a commencé à la façonner en région parisienne avant de venir s'installer ici, à Capbreton, près de sa famille. « Pendant plusieurs années, j'ai développé Gorille Cycles, en parallèle de mon métier d'ingénieur. J'ai tout investi en fonds propres au départ, avant de négocier une rupture conventionnelle avec mon employeur », raconte Christophe Yvars. « En 2016, j'ai commencé à développer la marque et j'ai pu engager mon premier salarié deux ans plus tard, en 2018. »

Aujourd'hui la société Gorille Cycles emploie huit salariés et s'est bien implantée dans les Landes. Elle revendique d'ailleurs une production locale. « Encore à l'heure actuelle, et c'est un problème, les spécialistes et les fournisseurs de nombreuses pièces dans le domaine du vélo sont basés en Asie. De notre côté, on voudrait inverser cette tendance et on essaie de faire appel à des fournisseurs de plus en plus locaux. L'effet COVID et le boom du vélo ont aidé à créer des métiers très localisés », détaille l'entrepreneur.  « Aujourd’hui, nos phares sont fabriqués avec des imprimantes 3D dans nos ateliers. Nous travaillons avec des sociétés locales pour produire nos prochains cadres en Aquitaine. La selle du Cadet est fabriquée par des artisans à Capbreton et Seignosse », explique Christophe Yvars (voir la vidéo en tête d'article).

Autre partie du vélo qui est fabriquée en France : les batteries. Cet élément est nécessaire à la fabrication de tous les vélos électriques ; et si ces derniers sont plus écologiques que les voitures, il n'en reste pas moins que l'acheminement des batteries depuis l'étranger et la présence de certains composants à l'intérieur ont un impact écologique qui peut être lourd. C'est pour réduire cette empreinte que Christophe Yvars a acheminé la production ici. « On a déplacé la fabrication de nos batteries en France. Chaque année, on essaye d'ailleurs d'évoluer sur l'un des aspects de notre fabrication, pour la rendre toujours plus vertueuse, et on essaie aussi de développer des modèles innovants. »

2000 modèles vendus par an

Après les cycles d'origine, le mâle et le lady, l'entreprise a voulu développer toute une flotte, en lien avec l'idée de famille. « Aujourd'hui nous avons aussi le cadet et le baby. Il faut compter entre 2500 et 4000 euros pour un de nos Gorille Cycles. » Le fondateur de l'enseigne le stipule, tous ses vélos ont été testés avant la mise sur le marché. « J'ai fait des essais dans des conditions extrêmes avec les différents modèles. Je suis allé à l'étranger, dans des endroits très froids, mais aussi dans des lieux où il faisait extrêmement chaud et notamment dans le désert. J'avais l'habitude de faire ça à mon ancien poste, en tant qu'ingénieur. »

Des tests qui lui ont permis de proposer ses vélos tout terrain un peu partout en France et notamment auprès de différents partenaires et revendeurs. « La population de loueurs m'a aussi permis d'améliorer les vélos. J'ai vendu des flottes à des enseignes pour qu'ils les prêtent ensuite à leurs clients. En général, quand on loue un vélo, on en a une utilisation intensive. Les retours qu'on a eu nous ont encore permis de revoir certains aspects et de nous améliorer. » Aujourd'hui, l'entreprise travaille avec une cinquantaine de loueurs répartis dans tout l'Hexagone et réalise également des ventes en direct. « Nous avons connu une courbe ascendante. La première année, j'ai vendu 16 vélos. 50 l'année suivante et puis 2000 vélos par an depuis 2021. »

Christophe Yvars le précise, si la croissance a été rapide jusqu'en 2022, il veut désormais stabiliser ses productions pour rester à taille humaine. « Notre objectif est d'avoir une croissance organique. Le marché du vélo électrique est très positif et on a des infrastructures qui poussent un peu partout. Mais je veux rester prudent et maître de nos stocks. L'idée est aussi de continuer à être proche de nos clients. Aujourd'hui je n'ai pas besoin d'aller chercher des nouveaux acheteurs, on a une clientèle qui arrive directement à nous. On a aussi une communauté qu'on fédère autant qu'on peut. »

Le fondateur de Gorille Cycles confie avoir été approché par des grosses enseignes françaises qui lui ont proposé de vendre en masse. « J'ai décliné leurs offres. Ce n'est pas de cette manière que j'imagine ma marque et la ligne directrice que je veux lui donner. » Christophe Yvars a en revanche accepté la proposition de DS Automobiles, de faire partie de leurs ambassadeurs pendant un an. L'entreprise a également signé un contrat avec l'entreprise Valeo, l'un des leaders mondiaux de l'industrie automobile. « Un de nos prochains modèles va sortir avec un moteur qu'ils ont conçu. On aura une batterie française associée à cette motorisation extrêmement performante. » Autre projet innovant : le développement d'un cadre en bois. « On travaille de notre côté avec une entreprise basque qui nous fait un cadre en bois. Nous avons développé avec eux une structure faite de métal et de bois sourcé en France. Il y a encore du travail mais on a imaginé ce modèle comme prototype novateur. »

Ce nouveau vélo devrait être mis sur le marché d'ici la fin de l'année 2024 et il s'inscrira dans la volonté de l'entreprise de monter en gamme. « Si je n'ai pas envie de produire plus, je veux en revanche attaquer d'autres marchés et notamment celui du haut de gamme. Nos Gorille Cycles devraient devenir bientôt plus performants, tout en restant des modèles locaux et éthiques. »

Gorille Cycles 
Date de création : 2015
Nombre d'employés : 8
Nombre de produits vendus en 2022 : 2.000 
CA en 2022 : n.c 

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