Avec Block’Fire, un landais met le feu sur le plateau de Qui Veut Être Mon Associé - Premium

Il porte la bonhomie d’un sexagénaire du sud-ouest, couplée à un regard malicieux aiguisé par une éternelle curiosité. Mais attention, sous ses airs de Géo Trouvetou sympathique, Jacques Pitoux ne perd pas le nord. Lorsqu’il débarque sur le plateau de l’émission télévisée Qui Veut Être Mon Associé, sa présentation fait mouche. Sur les cinq investisseurs présents face à lui, quatre veulent entrer au capital de sa société Block’Fire. Chacun a été séduit par la démonstration d’un produit anti-incendie à l’efficacité redoutable. C’est dans son atelier de Biscarrosse que cet habitant de Mimizan a inventé cette boule anti-feu. D’une dimension équivalente à un ballon de handball, le Block’Fire est muni d’une grenade et se lance dans le feu pour l’éteindre quasiment instantanément. Il peut s’installer aussi à titre préventif à plusieurs endroits et se déclencher sans intervention humaine en cas de départ d’incendie. Un concept mis au point par un insatiable chercheur qui n’en est pas à son coup d’essai. Avec neuf médailles d’or au Concours Lépine, le mimizannais est un passionné, toujours à la recherche de ce qui va améliorer la vie quotidienne. « J’ai inventé le système en 2021, dans un premier temps je pensais vendre l’innovation à une entreprise, je n’imaginais pas l’exploiter moi-même ». Convaincu par le potentiel hors norme de cette trouvaille, un ami le persuade de développer le produit. L’aventure Block’Fire démarre. 1,4 million d’euros levés dans les Landes « J’ai commencé par mettre 350.000 euros d’économie », se souvient Jacques Pitoux. Puis, il se met à la recherche de partenaires pour faire avancer son projet. « J’ai rencontré des business angels à Paris, à Monaco, en Normandie ou sur la côte d’Azur » mais c’est finalement tout près de chez lui que l’histoire décolle. Un ami lui présente une connaissance résidant à Mimizan-Plage. « Deux mois plus tard, il avait réuni la somme de 1,4 million d’euros ». Lorsqu’il se présente pour le tournage de l’émission de M6, Jacques Pitoux est donc déjà bien avancé. La production des emballages et des notices se fait à Dongguan, en Chine, un pays où le natif du Gers a vécu quatre ans. Quant au système en lui-même, il est fabriqué en Roumanie par « un site de production 100% dédié au Block’Fire », précise-t-il. Si son désir initial est de fabriquer en France, la réalité des normes a raison de sa volonté. « La réglementation sur la poudre noire est très stricte en France, cela aurait été trop long d’obtenir des autorisations, ce pourquoi nous nous sommes tournés vers un autre pays, tout en restant en Europe ».Le Block'Fire est vendu 69€ sur le site web de l'entreprise. Crédit photo : Block'FireAvant son passage télévisé, Block’Fire est déjà sur de bons rails. Avec six collaborateurs, la société réalise 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Des accords déjà scellés avec le monde de la grande distribution (Intermarché, Leclerc, Carrefour…) lui permettent d’envisager le triple pour 2025. Mais la question principale est l'internationalisation de la commercialisation. « Nous avons déjà des contacts dans 70 pays pour le commercialiser mais on se demande comment dupliquer ce que l’on fait en France dans d’autres pays et sur d’autres continents ». Dans cette optique, il se présente devant le jury de l’émission, lors du tournage du 3 octobre dernier de l’émission diffusée mercredi 5 février. « On est bien préparé pour l’échéance, notamment par accompagnement de deux mois avec un coach de pitch et un autre pour la négociation », explique-t-il. Pour aller plus loin, plus vite Face aux quatre prétendants actionnaires, l’entrepreneur fait son choix. « La partie négociation dure plus d’une heure en réalité mais le résumé qui en est fait est fidèle». Au terme de la réflexion, le landais choisit de faire affaire avec Anthony Bourbon, Kelly Massol et Alice Lhabouz. À ce jour, le deal n’est toujours pas concrétisé mais « on a quasiment finalisé nos accords » se réjouit Jacques Pitoux. À eux trois, avec un investissement de 200.000 euros au total, ils vont représenter 7% du capital de la SAS Block’Fire International, dans laquelle l’inventeur et ses deux cofondateurs détiennent toujours la majorité. Ce n’est donc pas vraiment pour obtenir du cash que l’homme a décidé de présenter sa société à la télévision. « Nous voulons viser d’autres continents et pour cela, nous avons besoin de gens compétents avec des réseaux établis », reconnaît l’inventeur. Le profil de ses futurs associés devrait l’aider en ce sens. « Ils peuvent m’apporter en deux coups de fil ce que je mettrais peut-être deux ans à obtenir ».

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