Placéco Landes, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

2022, l’heure des vérités

Opinion
samedi 01 janvier 2022

En 2022, les Français seront appelés aux urnes pour élire le futur président de la République. Mais en fonction de quoi se forgeront-ils une opinion ?

A quoi servent les médias ? En 2022, comme jamais dans l’histoire récente, la réponse n’a paru autant sensible. Critiqués de toute part, accusés d’être à la solde des politiques, des lobbies, des annonceurs, de « big pharma »… Et j’en passe. Pourtant, on n’a jamais eu autant besoin des médias et de ceux qui les construisent, les journalistes. Et ce pour une raison : établir (ou rétablir) des vérités. Que les contempteurs des « merdias » se rassurent, je ne considère pas que les médias détiennent la Vérité mais bien qu’il est de leur rôle de dire ce qui est. Dans les débats passionnés (et pas toujours passionnants) auxquels nous assistons, chaque partie est aujourd’hui soupçonnée de mauvaise foi, d’instrumentalisation voire de manipulation. Il faut dire que certains sujets peuvent s’avérer complexe et que tout le monde ne dispose pas de la compétence d’un épidémiologiste, d’un ingénieur nucléaire ou d’un banquier central. Alors, faute de connaissance, certains publics accordent des présomptions de suspicion ou de confiance. Pas en fonction du niveau de celui qui s’exprime mais selon que la personne porte le discours qui fait plaisir… Ou non. Se faire une opinion est d’autant plus compliquée que les experts ne sont pas toujours d’accord entre eux. Mais quand on souhaite réellement s’interroger, voire penser contre soi-même, il est essentiel de pouvoir se fier à une parole, un écrit. Et c’est là que le journaliste trouve tout son rôle. C’est à lui qu’il revient de départager le vrai du faux, le fait de l’opinion.

Créer des "espaces de vérités"

En 2022, les Français seront appelés aux urnes pour élire le futur président de la République. Un rendez-vous politique, et même historique, majeur. Les sujets du pouvoir d’achat, de l’immigration, de la lutte contre la pandémie, de la lutte contre le réchauffement climatique… Seront largement débattus. Mais en fonction de quoi les Français se forgeront-ils une opinion ? De ce qu’ils ont vu sur Facebook ou YouTube, ou de ce qu’ils ont lu dans la presse ? Dans le déluge des informations qui nous submerge, il est essentiel de pouvoir se fier à des sources dignes de confiance. C’est là que les médias doivent tirer leur épingle du jeu. C’est une question de déontologie mais aussi de survie économique. Dans un monde où pullulent les « fake news » et ou surgiront bientôt les « deep fake », les médias doivent demeurer les garants des vérités. Demain, le public ne paiera pour s’informer que s’il est certain d’accéder à des espaces de vérités. C’est la triste chance des médias pour trouver de nouveaux clients. Mais cela soulève tout de même deux limites. Tout d’abord : l’information fiable doit-elle être réservée à une élite qui dispose des moyens financiers pour écarter les fausses nouvelles ? La démocratie repose sur la libre expression des citoyens. Mais cette liberté n’existe pas si la puissance des fake news altère le jugement des électeurs. A ce titre, je vous recommande de regarder la très bonne série documentaire « La fabrique du mensonge », qui montre comment certaines fake news ont changer le cours d’une élection et donc de l’Histoire.

Conseil de presse

Une autre limite s’impose aux médias eux-mêmes. La crédibilité tout entière de la profession ne peut être entachée par les dérives (volontaires ou non) de quelques-uns. Le public ne dispose pas du temps ou de l’expertise nécessaire pour juger de la fiabilité d’un média. Il est donc essentiel d’imposer un cadre rigoureux à tous les médias afin d’en bannir les pratiques les plus scandaleuses. L’exercice est ô combien difficile car de nombreux articles relèvent plus d’une opinion, avec parfois de la mauvaise foi, ce qui enrichit le débat, quand d’autres relaient des mensonges. Comment distinguer l’un de l’autre ? Les journalistes se méfient à raison d’une autorité de tutelle qui s’apparenterait à un organe de censure. La création d’un conseil de presse, indépendant et apolitique, où des professionnels des médias (journalistes, médiateurs, éditeurs…) jugeraient des cas litigieux représente sans doute la moins mauvaise solution. Je sais comme ce chemin pavé de bonnes intentions est semé d’embuches. Mais il est indispensable pour le public de savoir où il met les pieds quand il lit une information. Il y a va de la survie de la presse d’information… Mais aussi de l’avenir de notre démocratie.

Chez Placéco, nous nous attellerons toujours à publier des informations vraies et vérifiées. Pour que votre opinion, vos choix stratégiques (dans le cadre de votre entreprise) ou politiques ne relèvent que de vous.

Au nom des équipes de Placéco, je vous souhaite une très bonne année 2022.

Yann Buanec, directeur de la publication

Commentaires - 0