QVT : à La Teste-de-Buch, Minos Peinture se tourne vers la semaine de quatre jours - Premium

Passer à la semaine de quatre jours, pour redonner de la motivation à ses salariés. À la Teste-de-Buch, c’est le pari que relève l’entreprise familiale Minos Peinture, spécialisée dans le second œuvre, depuis le 1er janvier dernier. Une décision qui découle d’un constat sans appel de son dirigeant, Alexandre Minos : « Je sentais une lassitude de mes équipes, et même moi, parfois, j’en avais ras-le-bol ». Le chef d’entreprise avait déjà modifié les semaines de travail en reprenant les rênes de la structure, il y a six ans. « Le fonctionnement était basique, on travaillait 35 heures du lundi au vendredi. Et même si les marges dans le bâtiment ne font pas rêver, nous générions un résultat net de 35.000 euros, ce qui est faible. » Un an après avoir pris la succession de son père et de son oncle, Alexandre Minos décide d’arrêter le travail le vendredi midi, pour dégager du temps à ses 60 salariés. Il modifie aussi l’organisation de l’entreprise, en créant des systèmes de binômes : « De suite, j’ai gagné 150.000 euros de résultat net, et notre chiffre d’affaires oscille aujourd'hui entre 3,8 et 4,5 millions d’euros. » Les chantiers pour des clients particuliers représentent 20% de l’activité de l’entreprise, les administrations, 40%, et les sociétés privées, 40%. Puis en 2020, le Covid-19 fait son apparition. Minos Peinture anticipe et maintient ses bons résultats. Jusqu’à l’arrivée, selon le dirigeant, du « quoi qu’il en coûte » gouvernemental, et des arrêts de travail facilités pour les personnes dites cas contact. « Grosso modo, sur 250.000 euros mensuels de chantier, je facturais 150.000 euros à cause des retards. Nous avons perdu des clients, nous étions dans une année présidentielle donc le budget des mairies était clôturé… » Sur l’exercice 2021-2022, Minos enregistre 6.000 heures d’arrêts de travail, et une perte de 300.000 euros.Suivre une tendance sociétale Si, depuis septembre 2022, la situation financière de l’entreprise revient à la normale, cela n’a pas empêché son dirigeant de réfléchir à des axes d’amélioration. « En juillet dernier, je suis tombé sur une émission de radio consacrée au bien-être au travail. Elle faisait notamment intervenir un employeur dans le bâtiment, qui expliquait avoir testé la semaine de quatre jours, et qui a constaté une vraie amélioration. J’étais un peu au fond du seau, j’y ai réfléchi quelques jours puis j’en ai parlé à mes chefs d’équipe, qui sont là depuis plusieurs années. » La proposition d’Alexandre Minos est alors de faire 36 heures de travail, du lundi au jeudi. Et après une première réaction de surprise, l’équipe semble unanime pour expérimenter cette nouvelle disposition. En novembre, après plusieurs semaines de test, les salariés votent à 90% pour pérenniser la semaine de quatre jours. « On ne va pas se mentir, avoue le dirigeant, avec un jour de week-end en plus ça permet à certains de travailler à côté, et donc d’améliorer leur quotidien… » Si l’expérimentation est récente, Alexandre Minos affirme voir dès à présent une amélioration de la productivité de ses équipes. Pour lui, la semaine de quatre jours colle à une évolution sociétale. « Tout le monde ne pense plus uniquement à travailler, depuis le Covid-19. On le constate bien, un jour classique j’ai entre 40 et 50 coups de fil, le vendredi à peine plus de deux. » Désormais, Minos Peinture entend retrouver une stabilité financière, tout en jonglant avec les hausses diverses de prix qui rendent plus difficiles les devis des chantiers, et les problématiques de recrutement. « Nous avons de gros problèmes pour trouver de bons professionnels. Nous sommes perpétuellement en période de recrutement, dès que je reçois un bon CV, je rappelle la personne. J’espère que la semaine de quatre jours sera un levier supplémentaire », conclut Alexandre Minos.La qualité de vie au travail sera l'une des 10 thématiques abordées le 11 mai, à l'occasion de Résolution, la journée des solutions RSE, proposée par Placéco et Sud Ouest. S'inscrire Minos PeintureFondée en 1947Basée à La Teste-de-Buch60 salariés CA : entre 3,8 et 4,5M€

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