Pourquoi Rion-des-Landes quitte le réseau social Facebook

Quel est le point commun entre le journal Sud Ouest, le parti politique Europe Ecologie Les Verts et la Région Bretagne ? Tous ont récemment décidé de fermer leur compte X. L'investiture de Donald Trump, le 20 janvier dernier, a servi de déclic pour de nombreuses personnes réfléchissant déjà à la pertinence de rester sur ce réseau. Tout comme la Mairie de Paris ou la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Landes fait partie de ce vaste mouvement. Pour justifier ce choix, il pointe dans son ultime tweet « les dérives du réseau social X et de son propriétaire qui ne sont plus compatibles avec les valeurs démocratiques de la collectivité. » De son côté, la ville de Rion-des-Landes n’est pas adepte de X mais utilise historiquement la plateforme Facebook. Pour des raisons similaires, elle n’en fait plus désormais partie.

C’est une décision longuement mûrie. « Je me sentais de moins en moins à l’aise sur ce réseau », avoue Laurent Civel. Mais le déclic se produit fin 2024, lorsque le patron de Meta (propriétaire de Facebook), Mark Zuckerberg, annonce qu’il se sépare de toutes les équipes de modération. « Je ne souhaite pas participer à cette vision du monde où la liberté d’expression est brandie telle un totem d’immunité par ceux-là même qui détiennent le pouvoir », explique l’élu. Sur ces plateformes, « on ne peut plus débattre et l’absence de modération va contribuer à appauvrir la parole et à stériliser le débat », analyse-t-il.

Communiquer autrement

Pour ces raisons, le maire élu depuis 2014 a annoncé sa position lors la cérémonie des vœux aux rionnais. « La décision a été comprise et acceptée », se réjouit-il. Pourtant, la commune de 3.300 habitants était suivie par 1.200 personnes sur sa page Facebook. Jusqu’à présent, la collectivité s’en servait pour publier de l’information municipale ainsi que pour diffuser en direct ses conseils municipaux. Mais le maire tient à rassurer, « nous n’allons pas arrêter de communiquer ».

La décision a été prise pour sa mairie ainsi que pour la Communauté de Communes du Pays Tarusate qu’il préside. « Cela n’empêche rien, cela autorise tout, nous sommes sur une page blanche », selon l’élu des deux collectivités locales. En parallèle de la communication traditionnelle (en mairie, sur les panneaux d’affichage, avec le site internet…), un autre réseau social va être investi. Après une étude comparative, le choix s’est porté sur Mastodon. « Il a quand même un défaut, il ne permet pas de diffuser du flux vidéo. » Pour pallier ce manque, une solution pour retransmettre en direct les conseils municipaux des dix-sept communes du Pays Tarusate va être prochainement mise en place.