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Le Conseil de Développement lance son « Cap sur Pays basque 2040 »

Écosystème
mardi 18 juillet 2023

Paxkal Indo espère entendre les citoyens sur le "Cap sur Pays basque 2040". Crédits : Anthony Michel

Le Conseil de développement du Pays basque renouvelle sa démarche pour sonder les acteurs du territoire. Comme pour les éditions 2010 et 2020, le but est de créer « une vision partagée du Pays basque ».

Le Conseil de développement du Pays basque relance son dispositif « Cap sur Pays basque ». Après les éditions 2010 et 2020, les adhérents de l’association née en 1994 réunissant près de 400 membres de la société civile vont se pencher sur son devenir à l'horizon 2040.

Si la méthodologie sera décidée à la rentrée de septembre en marge du renouvellement du conseil, l’objectif est de se projeter sur une vision du Pays basque. Une vision à laquelle sont notamment associés les acteurs économiques. Entretien avec Paxkal Indo, actuel président du Conseil de développement du Pays basque, et candidat par ailleurs à sa succession.

Qu’est-ce que ce « Cap sur Pays basque 2040 » ?

Paxkal Indo : C'est l'idée de remettre l'intégralité de la société dans la réflexion de l'avenir de notre territoire. Ça peut paraître hyper gros, hyper abstrait. Mais on a déjà fait celui de 2010, très prospectif, puis 2020 un petit peu plus technique puisqu'on était déjà rentré dans une espèce de coproduction de politiques publiques avec le conseil des élus à l'époque. Et puis on n'a pas fait Pays basque 2030, parce qu’on était occupés à co construire l’agglomération Pays basque. Aujourd’hui ça a du sens de continuer. Qu'est-ce que la société civile peut faire dans la géographie d'Iparralde ? On reste un demi-département, un 20ᵉ de la région Nouvelle-Aquitaine et on reste surtout un 400ᵉ de l'État français. Donc, il faut travailler avec tout cela. C'est pour ça que je crois qu'il faut reterritorialiser le débat au local, au plus près des citoyens.

Concrètement, vous allez faire quoi ?

On va le décider collectivement à la rentrée. Mais dans l’idée, c'est très simple, ce n’est pas de faire un dossier aussi technique que ce qui a pu être fait avant, mais par contre de parler de notre territoire sans tabou et de comment on voit le Pays basque en 2040 ou en 2050. Est-ce qu'on veut vraiment un territoire résilient ou pas ? Est-ce qu'on veut un territoire avec trois fois plus de logements sociaux ? Ça va être un savant mélange de concret et de très conceptuel. Parce que je reste intimement convaincu que le conceptuel doit venir de problématiques concrètes et en même temps, on aura besoin de choses très concrètes pour expliquer aux gens. Je suis quasiment sûr qu'on ne fera pas appel à des cabinets d'expertise, contrairement à ce qui a pu se faire par le passé. On essaiera plutôt de faire de la vraie animation et de la collecte auprès des citoyens. Au conseil de développement, on a les capacités et on a les compétences qu'il faut pour pouvoir faire la synthèse de tout ça. En revanche, pour le résultat, on ne sait pas encore quelle forme, il prendra. Mais le but, c’est que les citoyens puissent s’exprimer.

Avec quelle finalité ?

En général, un territoire fonctionne mieux quand il y a une narration commune. Soit basée sur le passé soit sur l'avenir, mais dans tous les cas, il y a une narration, un projet qu’on appelle nous « projet de territoire ». Pour gagner au sport, il faut un collectif. Donc il s’agira de réunir le plus de personnes possibles, le plus d'expressions possibles, la plus différente possible sur tous les sujets et trouver des transversalités.

Vous voulez aussi entendre les acteurs économiques, c'est-à-dire ?

En fait, c'est rigolo parce qu'on vit dans une société médiatique aujourd’hui dans laquelle on a l'impression que tous les footballeurs du monde sont résumés dans Mbappé et tous les acteurs économiques du monde serait Bill Gates ou les GAFA. Alors que non, les GAFA existent, parce que le monde entier fait partie de cette économie, et moi, c’est celle-là qui m’intéresse, celui qui a tissé son petit bout de toile. Ce que je veux savoir c’est comment est ce qu'on fait le lien entre tous ces tissus économiques là. Et moi, je veux qu’on les entende parce que ce sont des acteurs essentiels du coin. Comment faire de l'habitat si on ne parle pas aux artisans et comment ça se fait que les artisans ne parlent pas de l'habitat ? Personne ne voit la détresse du tissu économique qui se sent d'un côté étouffé avec en plus cette espèce de sentiment qu'il n'y a plus d'opportunités.