Laüsa 13 : Aux Prés d’Eugénie, le luxe se conjugue au naturel - Premium

Les Prés d’Eugénie, c’est un nom qui résonne comme une invitation au bien-être et à la gastronomie d’exception. Mais derrière ce lieu mythique se cache une organisation complexe, où thermalisme et palace se nourrissent l’un de l’autre. Comment l’équipe parvient-elle à concilier ces deux mondes ? Quelles sont les valeurs qui animent le quotidien de ce domaine ? Les réponses d’Andreu Coma Roca ( directeur des Prés d’Eugénie) et Ludivine Vandeputte ( directrice des Thermes d’Eugénie ), portent la vision de cette maison d’exception. Comment parvenez-vous à concilier un palace trois étoiles Michelin et un établissement thermal, deux univers qui semblent si différents ? Andreu Coma Roca : Ce n’est pas si incompatible qu’il y paraît. Sans la partie thermale, le palace n’existerait pas financièrement. C’est elle qui a permis, dès le début, d’investir et de développer le domaine. Les deux activités fonctionnent main dans la main, de façon très naturelle. La clientèle thermale, essentiellement française, peut profiter des soins mais aussi du restaurant trois étoiles, de l’Orangerie ou de la Ferme Aux Grives. Et certains curistes sont même hébergés au palace ou à la Maison Rose. Il y a une véritable collaboration transversale entre soins, hébergement et restauration. Quelle est la place du thermalisme dans l’économie du domaine aujourd’hui ? Andreu Coma Roca : Le thermalisme représente entre 35 et 40 % du chiffre d’affaires global du domaine. Le restaurant trois étoiles Michelin, quant à lui, génère à lui seul un tiers du chiffre d’affaires de la partie restauration. Ce sont deux extrémités qui cohabitent, et entre elles, il y a tout le reste avec plusieurs offres d’hébergement et cinq points de restauration.« Monsieur Guérard avait préparé sa succession avec ses deux filles » D’où vient la clientèle du palace et comment attirez-vous ces visiteurs dans ce village isolé ? Andreu Coma Roca : La clientèle du palace est majoritairement française – 70 à 75 % –, avec une forte présence de Parisiens, mais aussi des grandes villes comme Bordeaux, Biarritz ou Toulouse. Le reste est étranger, surtout américain. Après la crise du Covid, la clientèle française nous a sauvés, car les voyages à l’étranger étaient limités. Mais l’attractivité du lieu tient aussi à la marque Michel Guérard, qui a créé la cuisine minceur et fait d’Eugénie une référence mondiale. Comment la maison a-t-elle traversé la période de succession après le décès de Michel Guérard ? Andreu Coma Roca : Michel Guérard est décédé à l’été 2024, à 91 ans. Il avait préparé la succession avec ses deux filles, Adeline et Éléonore Guérard, qui sont très investies dans la gestion du domaine et du groupe, notamment sur les choix esthétiques, la communication et la stratégie. Elles veillent à perpétuer l’esprit et l’âme de la maison, tout en la faisant évoluer. Quelles sont les valeurs et l’âme de la maison Eugénie, selon vous ?Ludivine Vandeputte : L’âme de la maison, c’est avant tout l’humanisme, le sens des valeurs partagées et la bienveillance. On recrute de plus en plus sur le savoir-être, pas seulement sur le savoir-faire. Le luxe ici n’est pas ostentatoire, il est doux, humain. C’est un musée vivant, le travail d’une vie, où chaque membre de l’équipe porte ces valeurs au quotidien. Les curistes le ressentent : on est là pour prendre soin d’eux, quelles que soient les intempéries ou les aléas de la vie. Andreu Coma Roca : Ce côté humain, c’est ce qui fait la différence. On cherche à créer une expérience riche de valeurs humaines, où chacun, client comme collaborateur, se sent bien, reconnu et accompagné.

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