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La filière chimie-matériaux prend un tournant environnemental

Écosystème
mardi 13 mai 2025
La filière chimie-matériaux prend un tournant environnemental

La nouvelle feuille de route régionale sur la chimie vise notamment la sobriété en carbone et en eau. Crédit photo : Adobe

La filière chimie-matériaux, forte de 1.300 entreprises en Nouvelle-Aquitaine, se dote d’une nouvelle feuille de route 2025-2028 marquée par un tournant écologique.

En Nouvelle-Aquitaine, la filière chimie-matériaux, forte de 36.650 emplois et de 1.300 entreprises en Nouvelle-Aquitaine, se dote d’une nouvelle feuille de route 2025-2028 marquée par un tournant écologique. Elle l'a annoncé ce lundi à La Rochelle.
Pourquoi cette nouvelle feuille de route doit-elle prendre le tournant de l’environnement ? « Le monde a changé » reconnaît Andréa Brouille, première vice-présidente en charge de l’Economie et l’Innovation et de l’accompagnement à la RSE des entreprises au sein de la Région Nouvelle-Aquitaine. Déjà structurée en 2019, la feuille de route a été réactualisée pour mieux y intégrer les nouveaux enjeux liés au climat, à la ressource en eau, à la biodiversité et à l’économie circulaire.

Coconstruite avec les pôles de compétitivité, les clusters et l’agence régionale ADI, cette nouvelle feuille de route repose sur quatre grands axes : « Sobriété carbone et transition énergétique », réduire les émissions de gaz à effet de serre dans un secteur fortement émetteur en accompagnant les entreprises vers des solutions bas carbone ; « Préservation de la ressource en eau », adapter les usages industriels pour faire face aux tensions croissantes sur l’eau, un enjeu pour la pérennité des sites industriels ; « recyclage et économie circulaire », encourager l’éco-conception et la valorisation des déchets ; « Biodiversité et biomasse », explorer le potentiel de la biomasse comme levier de compétitivité et intégrer les enjeux de biodiversité dans les stratégies industrielles. « Un fil rouge traverse ces quatre axes : l’innovation technologique, la montée en compétences, et l’attractivité des métiers, clés pour maintenir la compétitivité régionale », explique Andréa Brouille.

Cinquième région française pour la chimie

Entre 2019 et 2023, 980 entreprises ont été accompagnées dans le cadre de la précédente feuille de route, dont 75 dans la filière chimie-matériaux. Si aucun objectif précis n’est vraiment fixé avec cette nouvelle feuille de route la Région espère sensibiliser cinq entreprises d’ici 18 mois à l’enjeu biodiversité pour les amener à élaborer une véritable stratégie d’entreprise sur le sujet. « Nous voulons que cette feuille de route soit un outil vivant, coconstruit avec les acteurs, pour que la chimie régionale soit à la fois plus verte, plus compétitive et plus résiliente », conclut la vice-présidente.

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En Nouvelle-Aquitaine, la filière chimie-matériaux représente 9,7% des établissement de l’industrie régionale. Des chiffres qui en font la cinquième région française en termes d’emplois avec 8% de la filière nationale. Dans un contexte régional de dynamisme industriel (+2,6% des emplois industriels entre 2013 et 2022) et malgré des effectifs en baisse (-1,9%), la filière chimie représente 14,5% des emplois industriels régionaux, une donnée comparable à la moyenne française (15% des emplois industriels totaux). À titre informatif, en 2022, la France hexagonale comptait plus de 460.000 emplois salariés et 12.900 établissements employeurs dans la filière chimie-matériaux. La Région Nouvelle-Aquitaine mobilise un budget global de 500 millions d’euros par an pour sa stratégie économique, modulé selon les besoins des filières.

La filière chimie-matériaux par département 

Avec 6.400 salariés en Gironde, la filière chimie-matériaux est en décroissance modérée (2,9%). La chimie regroupe près de 40% des salariés avec quelques grandes entreprises dont Simorep, filiale de Michelin, ArianeGroup et Saipol à Bassens.

En
Charente-Maritime, le département concentre 44% de ses emplois dans la chimie, 27% dans les plastiques et un quart dans les produits minéraux utilisés dans le BTP. Si le secteur est en croissance entre 2013 et 2022, il le doit essentiellement au segment cosmétiques-parfums. Au total, la filière a baissé de 6,5% et compte aujourd'hui 2.000 salariés. 

Dans les
Landes, le département se caractérise par l'importance du secteur de la chimie (46% des effectifs de la filière) dont le rythme d'augmentation est supérieur à celui de la région. Avec ses 3.500 salariés, la filière suit une trajectoire identique à celle de la région, en baisse légère (1,8%). 

Dans les
Pyrénées Atlantiques, la filière chimie-matériaux rassemble environ 3.800 salariés et a gagné 7% de postes supplémentaires depuis 2013. Le département se caractérise par le poids de la chimie (37%) en croissance, notamment sur le bassin de Lacq, par celui des produits minéraux et par la présence d'entreprises du secteur de la pharmacie. 

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