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Fillière laine : la CCI Pays basque et la Région main dans la main pour créer un cluster dédié

Écosystème
mardi 07 mars 2023

Une centaine d'entreprises et 700 emplois concernés par la filière laine en Nouvelle Aquitaine. Crédit: Pierre Michel Etcheverry

Un cluster laine en phase de création au niveau de la Région Nouvelle-Aquitaine, avec le soutien de la chambre de commerce du Pays basque. Objectif : trouver une voie de revalorisation au plus de deux tonnes de laine de brebis produite par an.

En ce début d'année, la Région Nouvelle-Aquitaine annonce lancer la création d'un cluster laine sur le territoire. Pour ce faire, elle s'appuie en local avec la chambre de commerce Bayonne Pays basque. Ensemble, ils ambitionnent de trouver une solution pérenne pour valoriser les 2.300 tonnes de laine produite chaque année par les brebis élevées sur l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine. "Rien qu'au Pays basque, ça représente environ 1.200 tonnes de laine", précise Pierre Michel Etcheverry, chargé du dossier à la CCI Pays basque.

Et l'enjeu est important, car pour le moment, les solutions apportées par les acteurs locaux ne permettent d'absorber qu'une infime partie de la quantité produite au Pays basque. Historiquement, depuis 1946, c'est la coopérative CAOSO qui s'occupait de la collecte et du traitement de la laine. A l'époque, elle était notamment utilisée pour être vendue en Inde et Angleterre notamment pour finir en moquette et en tapis "Sauf qu'avec le temps, il y a de moins en moins de tapis dans les maisons, et les moquettes ne sont plus trop à la mode" sourit Pierre Michel Etcheverry. Conséquence "ça fait six ans qu'on arrive plus à écouler toute la laine même pour quelques centimes". D'autant que légalement, impossible de brûler ou d'incinérer la laine, "on est dans une impasse" ajoute-t-il.

Pas considérée comme un déchet

Cela fait déjà plusieurs années que la CCI et la Région suivent les projets locaux de revalorisation. À commencer par Iletegia à Sare qui a impulsé la démarche, et qui revalorise la laine locale pour en faire du rembourrage pour couettes, matelas ou des produits tels que des sacs. "Ce sont les premiers à avoir payé la tonte pour récupérer la laine", précise Pierre Michel Etcheverry. "Ça évite que la matière ne soit considérée comme un déchet, alors que c'est une matière riche et noble". Puis un projet POCTEFA avec l'Eurorégion nommé Lanaland a été mené et a permis de faire avancer les recherches et les utilisations potentielles.

Ce qu'il ressort notamment de ce projet européen, c'est une utilisation plus technique de la laine produite au Pays basque. "On a une belle voie de travail sur la fertilisation" détaille Pierre Michel Etcheverry. "La laine dans sa composition comporte entre 12 et 14 % d'azote, des oligoéléments, du soufre, des choses utilisables en engrais". De quoi imaginer un engrais fabriqué à partir de cette laine, encore faut-il passer les barrières légales pour le commercialiser. Ce qui nécessite donc une décision politique au niveau européen.

Première rencontre en avril

En attendant, l'objet de ce cluster est de poursuivre ces développements, et accompagnements d'entreprise, mais surtout de structurer toute la filière. Un cluster cotravaillé avec l'association Lainamac en Creuse qui fait la promotion de la filière, et qui propose notamment des formations, etc. L'idée, c'est donc de favoriser "l'entraide et les connaissances partagées" dans toutes les initiatives autour de la laine dans toute la Nouvelle-Aquitaine.

La première rencontre du cluster aura lieu le 27 avril prochain à Libourne. Elle sera concentrée sur les partenaires de ce cluster. Une première feuille de route devrait être réalisée d'ici la fin de cette année.

Au Pays basque, la réutilisation de la laine fait pour le moment travailler une quinzaine d'acteurs. Au niveau de la Nouvelle Aquitaine, la filière laine représente une centaine d'entreprises et 700 emplois.