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Des drones à l'homme volant : Shield Robotics propulse sa croissance - Premium

Demain
lundi 12 juin 2023


Anthony Gavend, fondateur de Shield Robotics a travaillé sur un prototype de turbines électriques avec son équipe. Shield Robotics et Sky Vibration ont réalisé la vidéo du vol d'essai avec Vincent Descols.

L'homme volant n'est plus un mythe, c'est une réalité et ce depuis plusieurs années. L'entreprise Shield Robotics basée à Saint-Geours-de-Maremne vient de tester un prototype de turbines électriques qui permet de propulser un homme en wingsuit. Un premier vol concluant a été réalisé par cette entreprise dont la croissance a pris une courbe ascendante en 2023.

« J'ai créé ma première entreprise à 19 ans et aujourd'hui, je suis actionnaire majoritaire de cinq sociétés dont le chiffre d'affaires global devrait dépasser le million d'euros en 2023 », raconte Anthony Gavend, président fondateur de Shield Robotics. A 34 ans, cet inventeur passionné d'ingénierie développe et conçoit des drones pour des groupes français mais aussi internationaux. Il y a 15 jours, avec son équipe, ils ont réussi à propulser dans les airs Vincent Descols, champion du monde de wingsuit, à l'aide d'un dispositif fait de turbines électriques. « C'est un projet un peu fou. D'autres sociétés l'ont fait avant nous mais pas avec une technologie électrique, en tout cas en France. » (voir la vidéo en tête d'article)

Un projet à plus de 100.000 euros, sur lequel les membres de Shield Robotics ont travaillé pendant un an. « Pour réussir, nous avons eu besoin de faire des essais avec notre équipe R&D, mais aussi des tests au sol pour vérifier le bon fonctionnement du matériel. Nous avons également réfléchi au poids de l'appareil et fait attention à ce qu'il ne soit pas trop élevé pour être supporté par un homme qui a déjà sur le dos une combinaison de wingsuit. » Plusieurs salariés de Shield Robotics ont d'ailleurs donné de leur personne pour ce projet puisqu'ils ont sauté en parachute pour comprendre la sensation de chute et l'effet sur le corps. 

De 6 à 17 employés en 2023

Pousser les portes de Shield Robotics, c'est un peu comme entrer dans le laboratoire du docteur Emmet Brown dans Retour Vers le Futur. Sauf qu'ici, les machines développées par les ingénieurs de l'entreprise fonctionnent vraiment. Fondée en 2020 par Anthony Gavend, la société Shield Robotics a rapidement su s'imposer dans un secteur concurrentiel et remplir son carnet d'adresses. « Aujourd'hui, nous avons une dizaine de clients. C'est notre socle et certains ont déjà passé plusieurs commandes. Nous travaillons avec des clients comme Hexadrone, Delair ou encore le groupe Safran. Nos projets sont pour la plupart en lien avec l'armée et la défense, mais nous avons aussi quelques clients civils. » L'entreprise a réussi à s'exporter à l'international et elle a désormais des acheteurs hors Europe et notamment en Israël.

Shield Robotics le précise à ses clients, ils sont avant tout un centre de recherches externalisé. « Les acquéreurs viennent nous voir pour qu'on développe des produits qu'ils n'arrivent pas à fabriquer eux-mêmes. Chez Shield Robotics, notre travail va consister, dans un premier temps, à réaliser une étude de faisabilité, à partir de simulations. On va ensuite faire un prototypage et concevoir une première maquette. La dernière étape consistera enfin à faire un dossier d’industrialisation, avant la livraison au client. C'est toute une chaîne de production que nous avons en interne et nous pouvons le faire ici, dans les Landes, puisque nous avons toutes les compétences pour. »

Aujourd'hui, 17 personnes travaillent au sein de Shield Robotics, contre 6 l'année dernière. « Nous avons une forte croissance cette année. Nous avons pu recruter et notre chiffre d'affaires devrait passer, en 2023, de 600.000 à 800.000 euros », estime Anthony Gavend.

30 prototypes réalisés cette année

Le chef d'entreprise le précise, au démarrage, il a tout investi en fonds propres et ce sont les bénéfices réalisés, qui lui ont permis d'embaucher plus. « Je crois que notre réussite et l'augmentation de notre volume de production s'explique aussi par la politique interne qui a été mise en place. Je suis très attentif au bien être au travail et j'interdis par exemple à mes employés de faire des heures supplémentaires. Nous avons également mis en place, depuis quelques mois, la semaine de quatre jours. C'est une décision qui a été votée, en interne, avec tous les salariés », explique le président de Shield Robotics. L'entrepreneur le souligne également, il applique la mixité positive. « Je trouve que trop peu de femmes sont embauchées à des postes d'ingénierie. Dans mon entreprise, je veux qu'il y ait une parité et je pense que nous sommes tous égaux en compétences lorsqu'il s'agit de faire un métier, homme et femmes confondus. »

Des engagements RSE et une productivité qui ont permis à l'entreprise de développer une trentaine de projets cette année, contre 20 l'an passé. « En 2022, une vingtaine de prototypes sont sortis de nos ateliers, dont une dizaine étaient des gros projets. Cette année, notre ratio a doublé puisque nous avons une vingtaine de gros projets et dix plus petits. » Anthony Gavend l'affirme, il est fier du chemin parcouru. Aujourd'hui, l'entreprise Shield Robotics représente la filiale R&D d'Evotech, un groupe de cinq sociétés. Une dimension nationale qui permet à l'entreprise d'avoir plus de poids dans la filière drone.

Shield Robotics travaille aujourd'hui sur un nouveau prototype, qui est considéré comme son projet phare de l'année 2023. « Il est en cours de finalisation et il devrait rayonner à l’international d'ici quelques mois. C'est un projet que nous avons avec un gros industriel, je ne peux pas en dire plus pour le moment, mais il devrait nous permettre d'accélérer encore la croissance de Shield Robotics. » Pour continuer sur sa lancée, Anthony Gavend prévoit également une levée de fonds pour fin 2023 ou début 2024. « Comme m'a dit un entrepreneur un jour, c'est lorsque nous n'avons pas besoin d'argent qu'il faut en demander, et pas quand on est au pied du mur. Le montant reste à confirmer pour cette levée de fonds mais il avoisinerait 1 million d'euros. » En attendant, l'équipe continue de travailler sur son prototype de turbines électriques et envisage une commercialisation à des civils courant 2023.

Shield Robotics 
Créée en 2020
Basée à Saint-Geours-de-Maremne
17 employés 
CA prévisionnel 2023 : 800.000€ 

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