Ubisoft s’implante durablement à Bordeaux avec un bâtiment de 7.800 m² Rive Droite - Premium
Le futur bâtiment d'Ubisoft s'étendra sur 7.800 m². Crédits : Ubisoft
Le studio de jeux vidéo Ubisoft inaugurera, d’ici un an, un bâtiment de 7.800 m² sur la ZAC Bastide-Niel, à Bordeaux Rive Droite. Déjà présent dans la capitale girondine avec plus de 400 salariés, le géant français a fait le choix de se renforcer sur le long terme. Première conséquence de cette stratégie : le studio bordelais pilote pour la première fois la création de "Mirage", prochain opus de la saga "Assassin’s Creed", attendu pour 2023.
Assassin’s Creed, les Lapins Crétins, Rayman, Far Cry… En 30 ans d’existence, Ubisoft a su se faire un nom – et une place de leader – dans le domaine du jeu vidéo. Présent partout dans le monde, et en France à Montpellier, Paris, Lyon et Annecy, le mastodonte français a posé ses valises à Bordeaux il y a cinq ans. L’équipe, d’une trentaine de personnes au départ, compte aujourd’hui 420 salariés répartis sur deux sites : à Bacalan, et dans l’écoquartier de la ZAC Bastide-Niel. Une croissance qui fait de Bordeaux le plus gros studio français d’Ubisoft. Sur l’exercice 2021-2022, la filiale girondine a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 26,3 millions d’euros (dont 1,6 million d’euros de bénéfice), contre 18,6 millions d’euros l’année d’avant.
Et cette montée en puissance ne semble pas près de s’arrêter. L’année dernière, déjà, les équipes bordelaises ont réalisé La Colère des Druides, extension d’Assassin’s Creed Valhalla ; dernier-né de la saga à succès d’Ubisoft venant de dépasser les 20 millions de joueurs. Un projet qui a su convaincre la maison mère d’Ubisoft, car le studio de Bordeaux pilote désormais la conception du prochain opus, prévu pour 2023. « Ce n’est évidemment pas fait uniquement ici, précise Julien Mayeux, directeur d’Ubisoft Bordeaux. On reproduit le schéma habituel de codéveloppement entre les studios, mais habituellement le "lead" [NDLR, le pilotage] se fait à Montréal ou à Paris. C’est une grande fierté, donc, qu'il soit fait ici. »
Assassin's Creed Mirage, attendu pour 2023, est piloté par le studio bordelais. Crédits : Ubisoft
D’autant que l’année prochaine, Assassin’s Creed fêtera ses quinze ans. Pour cette édition anniversaire, les joueurs seront plongés au Moyen-Orient, une région du monde qu’ils n’avaient plus retrouvée depuis le tout premier jeu. Après la Renaissance italienne, la Révolution française ou – plus récemment – les Vikings, Assassin’s Creed Mirage se déroulera en grande partie dans la ville de Bagdad au 9e siècle. Or, de cette époque, « je crois qu’il ne reste qu’une porte », avance Julien Mayeux. C’est là, d’ailleurs, tout l’enjeu d’Ubisoft : permettre aux joueurs de découvrir cette région du monde, en étant le plus proche de la réalité. « Nous faisons appel à des experts et à des historiens, reprend le directeur de Bordeaux. Notre directeur artistique, Jean-Luc Sala, qui est bordelais, a vécu dans le Croissant fertile. Pas forcément à Bagdad, mais il a une culture assez forte sur ces sujets-là. »
Un pôle R&D unique en France
Preuve de la pérennité des activités bordelaises, Ubisoft investit dans de futurs locaux, situés sur la ZAC Bastide-Niel. D’une surface de 7.800 m², le bâtiment sera livré au troisième trimestre 2023, pour un emménagement en 2024. Si les équipes présentes devraient s’étoffer, Julien Mayeux ne donne pour le moment aucun chiffre : « A notre arrivée sur Bordeaux, nous avions dit que nous créerions une centaine d’emplois sous trois ans. Trois ans plus tard, nous étions 300… Les recrutements dépendront du succès de nos jeux, et rien n’est gravé dans le marbre pour le moment. »
Mais le succès des jeux n'est pas le seul moteur de croissance d’Ubisoft à Bordeaux. L’an dernier, l’entreprise y a implanté un pôle de R&D baptisé La Forge. Un département initialement structuré à Montréal, censé faire le lien entre le studio québécois et le monde académique canadien. « Le jeu vidéo fonctionne sur ses deux jambes, la création et la technique. Les ingénieurs travaillent à casser les verrous technologiques, pour que l’on soit les meilleurs dans tel ou tel domaine. On a voulu reprendre ce schéma en France, et aujourd’hui 7 ou 8 personnes y travaillent sur plusieurs sujets structurants, notamment autour de l’intelligence artificielle ou du "machine learning" », commente Julien Mayeux. Le développement technique comprend deux autres équipes : la première, de 80 personnes, travaille sur tous les services en ligne d’Ubisoft ; la seconde, de 25 salariés, œuvre pour améliorer Anville, l’un des moteurs de jeu développé par l’entreprise, et notamment utilisé pour Assassin’s Creed.
« Regrouper toutes nos équipes dans le même bâtiment nous permet de voir sereinement l’avenir en termes de croissance, et de s’installer durablement à Bordeaux. On a la chance, ici, d’avoir de gros acteurs du jeu vidéo comme nous, et d’avoir une scène d’indépendants qui se structurent, travaillent et proposent plein de nouveaux contenus très innovants », conclut Julien Mayeux.
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Ubisoft Bordeaux
420 salariés
CA 2021-2022 : 26,3M€
