Pourquoi Mon Courtier Energie repousse ses objectifs financiers… de trois ans - Premium

Printemps 2023, la jeune société bordelaise Mon Courtier Energie préparait son entrée en Bourse, afin de financer son plan de développement. L’objectif ? Gagner des parts de marché en France et accélérer le déploiement à l’international. Pour, in fine, doubler de taille d’ici 2025, était-il alors annoncé. Aujourd’hui, l’entreprise indique avoir réalisé l’an passé un chiffre d’affaires 2024 de 24,7 millions d’euros, en croissance de 18%. Bonne nouvelle ? En trompe-l’œil, reconnaît la direction. Certes, la hausse est là. Notamment grâce à un second semestre où le niveau d’affaires a atteint 12,9 millions d’euros, contre 11,8 millions au 1er semestre 2024, « en raison notamment de la montée en compétences des équipes commerciales recrutées dans les 18 derniers mois ». Une dynamique commerciale qui résulte de l’acquisition de 11.000 nouveaux clients BtoB au cours de l’année écoulée, dont 6.000 au second semestre. Ce qui porte le portefeuille total, à fin décembre dernier, à 45.000 entreprises clientes.« Majoritairement situées en France », se doit de préciser la direction. Où le groupe comptait en fin d’année dernière 32 agences, contre 30 un an plus tôt et s’appuie sur 140 courtiers, dont plus de 40 intégrés en 2024. En outre, la quasi-totalité du business repose à ce jour sur l’activité de courtage en énergie en France (96%), une zone où la transition énergétique ne pèse que 2% du chiffre d’affaires de Mon Courtier Energie. Et le déploiement à l’international évoqué lorsque l’entreprise a sollicité les marchés financiers ? 2% du chiffre d’affaires en 2024.La montée en puissance à l’international plus lente que prévuUne contribution « en deçà des attentes », commente pudiquement la direction. L’an passé, un chiffre d’affaires d’environ 423.000 euros (vs 145.000 euros en 2023) a été généré à l’international, majoritairement en Espagne. « Même si l’activité a plus que doublé dans ce pays », Mon Courtier Energie, présent en Espagne sous la marque « Mi Energia Manager » y souffre encore d’une notoriété trop faible, « l’empêchant d’atteindre à ce stade des clients grands comptes ». S’appuyant sur une dizaine de courtiers répartis dans cinq agences (Madrid, Barcelone, Galice, Extrémadure, Andalousie), la société bordelaise y revendique 1.400 clients BtoB ( 500 vs 2023), mais « essentiellement sur une clientèle TPE ». Aussi l’acquisition de clients de taille plus importante - PME et ETI - sera-t-elle la priorité des équipes locales, pour accroître le panier moyen. Lancée après l’été dernier, l’implantation en Belgique - création d’une filiale à Liège et recrutement de quatre courtiers - ne donne, pour l’heure, pas lieu à l’évocation d’un quelconque niveau d’affaires dans la communication financière.L’offre « Transition énergétique » réajustéeFin 2023, quelques mois après son arrivée sur Euronext Growth Paris, Mon Courtier Energie enrichissait son catalogue avec de nouvelles offres dédiées à la transition énergétique : audit mobilité, audit énergétique, audit photovoltaïque, offres d’accompagnement en transition énergétique. « L’intégration de ces offres par les agences et la mise en pratique de leur commercialisation auront pris plus de temps qu’anticipé », doit à nouveau concéder la direction, qui rapporte un chiffre d’affaires d’environ 434.000 euros en 2024 sur ce segment. Les perspectives ? L’offre a fait l’objet « d’ajustements », indique-t-on, avec notamment une commercialisation réorganisée qui « devrait permettre en 2025 d’accélérer la génération de chiffre d’affaires ».Donner du temps au temps… jusqu’en 2028Si les résultats financiers 2024 ne seront connus que le 22 avril prochain, ils ne feront pas état d’un bon niveau de rentabilité opérationnelle, puisque le retour de cette dernière est justement prévu par la direction en 2025. « Les investissements massifs réalisés dans le déploiement à l’international, la conception des offres en transition énergétique et le renforcement des effectifs auront un impact négatif sur la rentabilité opérationnelle du groupe en 2024 », est-il énuméré. Il n’y a certes pas péril en la demeure : la trésorerie de 7,6 millions d’euros au 31 décembre dernier (vs 7,9 millions au 30 juin dernier) « permet de poursuivre sereinement le développement des activités du groupe et d’implémenter la mise en œuvre du plan d’action stratégique », qui sera dévoilé fin avril.Lors de son IPO au printemps 2023, Mon Courtier Energie avait annoncé un objectif de chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros et de résultat d’exploitation d’environ 5 millions en 2025, sur la base d’un réseau d’au moins 40 agences. Le groupe indique désormais viser pour 2025 « une croissance de chiffre d’affaires située en 5 et 10% et un retour à la rentabilité opérationnelle ». Les objectifs financiers 2025 initiaux « sont désormais attendus à horizon 2028 ». Pour s’engager sur ce nouveau cap, un plan d’action stratégique est en cours d’élaboration. Dans la ligne de mire : la rationalisation des dépenses, une approche commerciale « mieux ciblée, notamment en Espagne » et une offre « Transition énergétique », recentrée sur des solutions « pour lesquelles la société dispose de la plus forte expertise ».« La forte dynamique de notre cœur de métier - le courtage en énergie - atteste de la robustesse de notre modèle d’agences licenciées de marque en France, sur lequel nous allons continuer de nous appuyer, en attendant la montée en charge de nos activités à l’international. En effet, ne disposant pas encore d’une taille critique en Espagne et en Belgique, nous allons nous atteler à y développer les comptes clients de taille plus conséquente afin de rentabiliser progressivement nos investissements initiaux qui étaient nécessaires pour percer sur ces nouveaux marchés à fort potentiel », commente ce jour le PDG Charlie Evrard.☞ Conséquence, la gouvernance interne a été réorganisée. Depuis le 1er décembre dernier, Guillaume Rouaud n’est plus le directeur général de Mon Courtier Energie. Cette responsabilité, qu’il exerçait depuis le 8 janvier 2024, est de nouveau du ressort de Charlie Evrard, fondateur et président du conseil d’administration. Entré dans la société en 2019 en tant que directeur commercial, Guillaume Rouaud avait successivement occupé les postes de DG délégué puis de DG. « Il restera membre du conseil d’administration », est-il précisé.Mon Courtier EnergieSA à conseil d’administrationFondation en juin 2017Siège social : BordeauxEffectif : plus de 200 personnes

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