Le groupe guadeloupéen IMM rejoint le cluster Bordeaux Superyachts Refit - Premium

Depuis 10 ans, le cluster Bordeaux Superyachts Refit œuvre pour développer l’activité refit et maintenance dans la capitale girondine, pour les bateaux superyachts (80 mètres de long). « Nous en avons accueilli une quinzaine depuis 2017, dont cinq en refit, présente Thierry Lausseur, président du cluster et gérant de Cerenis, spécialiste de l’ingénierie portuaire, nautique et navale. À chaque fois que l’un de ces bateaux passe par Bordeaux, nous essayons de mettre un pied dessus pour présenter notre activité et nos compétences, ainsi que les infrastructures portuaires. » Si le chiffre d’affaires généré par le cluster est difficilement quantifiable, Thierry Lausseur pense « qu’on a dépassé le million d’euros depuis 2017 », tout en reconnaissant que « cela fait relativement peu, pour l'instant ». Mais depuis peu, un nouvel opérateur a rejoint Bordeaux Superyachts Refit : le groupe IMM, basé en Guadeloupe et à Saint-Martin, et spécialisé dans le refit de mégayachts (100 à 120 mètres de long). « C’est un acteur que l’on connaît depuis longtemps, qui s’est intéressé le premier au site de Bordeaux, reprend Thierry Lausseur. Il y avait déjà des demandes de refit, mais à l’époque rien n’était prêt. Aujourd’hui, comme on a bien travaillé, IMM revient en se disant que nous sommes prêts en termes d’accompagnement portuaire et économique. » Bordeaux est donc, désormais, le site de référence pour le refit, en Europe, du groupe IMM. Une opportunité de développement Pour le cluster, cette implantation est un tournant important. « Si un site refit des yachts, ça veut dire qu’il a tout ce qu’il faut en termes de qualité, de quantité et de sûreté. On n’amène pas son yacht n’importe où, et Bordeaux coche beaucoup de cases, se réjouit notre interlocuteur. Et puis, les opérateurs sont toujours à la recherche de nouveaux sites, car il y en a de nombreux en saturation. » Autre avantage, la taille des infrastructures bordelaises, pouvant accueillir « le plus grand yacht au monde », long de 180 mètres. Seul bémol aujourd’hui, dans le développement de ce secteur d’activité : Bordeaux ne possède pas de marina de yachts, permettant aux propriétaires d’y passer l’hiver. « C’est un handicap d’image, mais les choses peuvent évoluer, espère Thierrry Lausseur. Cela prendra du temps, mais c’est quand même dans les objectifs du port, l’aménagement de ce pôle refit. » En attendant une éventuelle marina, Bordeaux Superyachts Refit se projette à plus court terme, en premier lieu sur les besoins de main d’œuvre. « On doit commencer à se préparer, car si demain on accueille des bateaux de façon récurrente, on doit pouvoir mobiliser des gens sur les chantiers. On essaye de se rapprocher d’organismes locaux pour recruter de nouveaux passionnés. » En parallèle, le cluster veut travailler, dès 2023, sur la décarbonation de son secteur. En passant au crible toute la chaîne de valeur du refit et en se rapprochant des opérateurs, en particulier d’IMM et de Clyd, spécialiste de la fabrication de bateaux de plaisance. « Nous allons chercher comment réduire l’empreinte carbone d’un refit, et si l’on ne peut pas la réduire complètement, voir comment on peut la compenser. Pour faire du site de Bordeaux une infrastructure propre, et éviter d’être stigmatisés. Ce n’est pas une mince affaire et on n’allait pas entamer ce processus tant qu’il n’y avait pas d’opérateur », conclut Thierry Lausseur.

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