La startup Marbotic rachetée par le canadien Lü et son distributeur Megaform - Premium
Marie Mérouze, fondatrice de Marbotic, entourée des équipes de Lü et Megaform. Crédits : Lü
Marbotic, qui développe et commercialise des jeux éducatifs connectés, s’était déclarée en pré-pack session en novembre dernier. Deux mois plus tard, et grâce à un fort relais des réseaux sociaux, Marie Mérouze sa fondatrice, annonce avoir trouvé un repreneur.
« Depuis 12 mois nous avons dansé au bord du gouffre, et aujourd’hui nous sommes heureux de toucher à nouveau le sol. » C’est par ces mots que Marie Mérouze, fondatrice de Marbotic, a annoncé avoir trouvé un repreneur. Créée en 2011, la startup développe un produit éducatif et interactif pour enfants, basé sur la méthode Montessori. Mais en novembre dernier, comme nous vous l’annoncions sur Placéco, la jeune pousse était à bout. « Marbotic n’a pas encore trouvé son seuil de rentabilité. Je pense que ce qui nous a compliqué la tâche, c’est d’avoir beaucoup misé sur la distribution physique dès le départ, analysait alors Marie Mérouze. Les marges y sont très faibles, et il fallait faire un très grand volume. Ensuite avec le Covid-19, durant le premier confinement, les magasins ont fermé, on a perdu nos clients et on a récupéré énormément de stock que l’on a dû rembourser. » Marbotic avait alors jusqu’au 2 décembre pour trouver un repreneur.
Grâce à un message posté sur LinkedIn, et au pouvoir des réseaux, ce n’est pas une, mais trois offres de reprises (toutes internationales) qui ont été déposées auprès du Tribunal de commerce. Dont une, du canadien Lü, qui « transforme les espaces d’apprentissage en environnements d’apprentissage immersif pour les élèves à l’école primaire ». « C’est une histoire assez jolie, explique Marie Mérouze. Vincent Routhier, président de Lü, a découvert mon post puis on a échangé. Il a acheté le produit, puis nous a dit "ok, je viens à Bordeaux". » Rapidement, l’entreprise québécoise a souhaité associer son distributeur européen, Megaform, à sa proposition de reprise. « On est arrivé mi-décembre au tribunal de commerce en pré-pack session, ce qui nous a permis de nous déclarer en cessation de paiement et en redressement judiciaire, avec déjà des solutions pour pérenniser notre société », complète Marie Mérouze.
Se développer auprès des écoles
Créée il y a cinq ans, Lü est présente dans 1.400 écoles et 35 pays. « Elle enregistre une croissance incroyable, et a toujours été autofinancée », précise notre interlocutrice. Megaform, basée en Belgique, a de son côté été fondée en 1992. Partenaire de la société canadienne depuis 2018, elle dessert des distributeurs européens. « Je pense qu’il y a deux facteurs qui ont fait la différence, et qui ont poussé le Tribunal de commerce à choisir cette offre, analyse l’entrepreneuse. Évidemment, le montant financier proposé [NDLR, non communiqué], mais surtout l’adéquation du projet du repreneur avec notre solution, et sa solidité industrielle. Car on connaît beaucoup d’histoires d’acquisitions qui ne se passent pas forcément bien une fois que l’offre est signée. »
Si l’entreprise Marbotic n’est plus, la marque, elle, a vocation à perdurer et à se renforcer – particulièrement dans les écoles. Une stratégie qui rassure Marie Mérouze, déjà positionnée sur ce segment de marché. A plus long terme, l’entrepreneuse bordelaise évoque de possibles projets de R&D, pour développer d’autres applications de la technologie Marbotic, brevetée. En attendant, elle entend bien « prendre quelques semaines pour souffler un peu »... Avant d’accompagner le projet, « et de voir ce qui va se passer ». « Je vais peut-être regarder les possibilités, chez Lü, pour démarrer de nouvelles aventures… Je suis extrêmement attachée au projet, mais j’ai également besoin de changement. » Concernant les six salariés de la startup, cinq d’entre eux poursuivront l’aventure Marbotic avec son repreneur.
