Le patron qui fait 460 pompes, tractions et squats pour Surfrider
Antoine Martel a réalisé une vidéo pour partager son défi sportif. Crédit Capture LinkedIn Antoine Martel
Antoine Martel, cofondateur de Rgoods, a choisi, pour ses 46 ans, de se lancer un défi physique pour récolter des fonds pour Surfrider. En moins de 2h30, il a enchaîné 460 tractions. 460 pompes. 460 squats.
Son regard traduit la bienveillance autant que la détermination. Ce sont sans doute ses deux qualités que le chef d'entreprise met à profit dans son métier et dans son implication personnelle. Le Bordelais Antoine Martel, cofondateur de Rgoods en 2021, une plateforme de dons pour les associations et business angels, a décidé de fêter ses 46 ans d'une manière originale mais qui lui ressemble : en offrant un cadeau à une cause « plus grande que le fait de posséder des choses et des choses ». Un peu avant Noël, pour ses 46 bougies, il lance à ses amis, sa famille, son réseau et surtout à lui-même le défi de récolter 46.000 euros pour Surfrider et la protection des océans. Le deal consistait à ce qu'il effectue 460 tractions, 460 pompes, 460 squats en moins de 2h30 contre l'engagement de sa communauté à verser un don à Surfrider.
Il n'en est pas à son coup d'essai. Antoine Martel est du genre à donner pour faire avancer une cause lors des événements de la vie où, d'habitude, on reçoit. Anniversaire, mariage, baptême. « En vrai, avouons-le nous : on a déjà tout, pour beaucoup d'entre nous, pousse-t-il à réfléchir. Donc, arrêtons de surconsommer et faisons quelque chose d'important pour nos enfants, la planète et la société qu'on va leur laisser. »
« Un de mes plus beaux anniversaires »
« Depuis quelques années, j'aide cette ONG. Pour mes 40 ans, je voulais atteindre 40.000 euros, j'ai récolté 28.000 euros, plus une somme personnelle. Alors pour mes 46 ans, je me suis dit : objectif 46.000 » sourit-il. Il a quitté X et Facebook et utilise donc seulement trois biais pour ses campagnes d'appel aux dons: LinkedIn, les mails et WhatsApp. « Il faut solliciter plusieurs fois, je l'ai fait cinq à six fois, sur différents tons: l'humour, l'urgence, montrer que donner est simple et rapide. J'ai fait une communication le jour J et une vidéo après l'événement. Je m'adresse à tous les gens que je connais, à mes proches mais aussi à mes clients et fournisseurs. » Il a même rajouté un seuil : s'il réalise son défi en moins de 2h30, il invite les donateurs à doubler leur obole. S'il dépasse les 2h30, c'est lui qui double son don. « J'ai eu mal, j'avais une tendinite au bras droit. A la fin, j'ai soufflé ma bougie… et ça a été un des plus beaux anniversaires de ma vie! »
Il a achevé sa mission en 2h28, en 1.380 répétitions. Résultat : 14.497 euros (au 24 janvier 2025, mais il est encore possible de donner).
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« Je ne me suis pas posé mille questions, j'ai eu l'idée, j'ai posté et je me suis dit « qui m'aime me suive » car pour moi c'est naturel. Je fais ça aussi peut-être pour être une meilleure version de moi-même, comme on dit. Je le fais pour mes enfants, pour leur laisser un milieu le plus naturel possible et en meilleure santé. Pour lutter contre les pollutions visibles et invisibles. »
1,2 milliard d'euros de dons
Dans la partie professionnelle de sa vie, le Bordelais lève des fonds aussi et également pour des causes d'intérêt général. Rgoods, via ses deux solutions de récolte de dons (un formulaire de dons et une boutique en ligne), accompagne 12 références des cent associations les plus importantes. Avec son ancienne société, il a levé 1,2 milliard d'euros et adressait des associations dans 22 pays, dont 70% font partie des cent associations les plus importantes de France. Il a, par exemple, géré la collecte après l'incendie de Notre-Dame de Paris, Hôpitaux de Paris (APHP) ou Médecins sans Frontières…
Sur le versant perso, Antoine Martel, ancien vice-champion de France d'aviron, a l'engagement chevillé au corps, et ce n'est pas un vain mot. Son passé parle pour lui : réserviste au sein du Groupement de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN), sapeur pompier volontaire. « Quand j'étais jeune, j'ai assisté à une tentative de suicide mais je suis resté impuissant face à la personne, raconte-t-il. Je suis resté douze minutes seul avec elle. Inutile. Alors j'ai décidé de m'engager dans les sapeurs-pompiers et dans la gendarmerie. » Plus tard, il enchaîne les défis sportifs : 20km, marathon de Paris et à chaque fois il collecte des fonds pour des associations.
Pour ses 47 ans, il réfléchit déjà. Il se dit qu'un défi à plusieurs, avec ses clients, fournisseurs et ses amis serait encore plus fort. Un conseil à ceux qui connaissent Antoine Martel ; commencez à vous entraîner…