Luchrome et ses écrans e-paper veulent défier les géants du secteur - Premium

Tout va décidément vite pour Luchrome et son co-fondateur Romain Futsch. À la suite d’une thèse à vocation industrielle, il a fondé sa première boîte, avec la volonté de bousculer le monde des écrans électroniques, avec une solution basse consommation, combinant faible coût de mise en œuvre et haute barrière à l’entrée en matière de technologie. Et aussi - problématique de plus en plus centrale - un fort niveau d’éco-conception (pas d’utilisation de métaux ou ressources rares, recyclabilité et biodégradabilité). Il y a quelques jours, sa startup annonçait la clôture d’une levée de fonds d’amorçage de 700.000 euros. Une opération réalisée auprès de Techno’Start (le fonds d’amorçage de Bordeaux Technowest), mais aussi de business angels pour le volet equity. Cette partie dilutive est complétée par des aides émanant de Bpifrance et du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, pour un effet de levier d’environ 2,5.À lire également - Deeptech : Luchrome, un saut à Vegas pour révolutionner les écrans e-paperCette manne permettra notamment de poursuivre la feuille de route technique de la startup. « Nous voulons améliorer la fiabilité du dispositif », confirme le dirigeant. Notamment l’aspect « cyclabilité » : la capacité des écrans maison à enchaîner un très grand nombre d'allumages et d'extinctions, garantissant la viabilité sur le long terme du dispositif. Autre sujet : être en capacité de fabriquer plusieurs milliers d’unités dès cette année. À cette fin, les fonds levés viennent financer l’investissement pour un deuxième outil de production, sur le site de Cheminnov à Pessac.Qui vient en premier : le besoin ou sa solution ?2025 devrait également être consacrée à la recherche de contrats qui permettront de mener de front développement R&D et croissance commerciale. Une première étape pourrait d’ailleurs être bientôt franchie en ce sens, suite au passage en janvier en CES de Las Vegas, en tant qu’exposant. « On a principalement rencontré de potentiels utilisateurs finaux, ça nous a permis d’orienter les futurs développements de notre produit et de mieux connaître les attentes du marché », rapporte Romain Futsch. Un contrat, en cours de négociation, serait ainsi sur le point d’être signé, pour faire de l’asset tracking. « Ça sera du suivi de bien, notre écran servira d’interface utilisateur simplifiée pour dire si tout se passe bien sur le produit en question. Le deal concerne plusieurs milliers d’unités dès cette année et un potentiel de plusieurs centaines de milliers d’unités à horizon 2028. » Luchrome espère aussi de répondre à des appels à projets pour accélérer - et financer - cette partie développement technique.La techno Luchrome est donc en capacité de répondre à des problématiques identifiées. Mais elle se veut aussi potentiellement une solution qui cherche des problèmes auxquels répondre. « Il y a aura un peu des deux. J’aime bien souligner que notre produit permet de nouvelles choses auxquelles on n’avait pas pensé initialement. On pourrait s’intégrer avec d’autres utilisateurs, pour faire des prototypes communs. » Les verticales de la santé, du commerce de détail ou encore de l'électronique grand public sont ainsi particulièrement ciblées.L’industrialisation en ligne de mireEmployant actuellement cinq personnes, Luchrome va un peu renforcer son équipe, principalement en internalisant un profil d’ingénieur en électronique, pour « mieux imaginer comment notre composant est intégré dans le produit fini ». Mais aussi, dans le courant du second semestre, un profil de technicien, « pour enchaîner les fabrications, avec un enjeu de montée en puissance. Il faut être reproductible sur de grands volumes ». Suivra ensuite, vraisemblablement, une personne dédiée à la partie business. Courant 2026, Luchrome pourrait entrer en roadshow, en vue d’une levée de fonds en série A, « pour acquérir un outil industriel ».Cyril Périé (t-shirt rayé) et Romain Futsch (à droite) ont installé la startup sur le plateau technique Cheminnov, à Pessac. Crédit : Luchrome Ce qui permettra de massivement se frotter à la concurrence, peu nombreuse mais clairement identifiée. Ainsi du géant taïwanais E Ink, qui réalise déjà plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires par an. « Certains sont un peu frustrés par rapport à leurs produits, sur des sujets de consommation énergétique, de rafraîchissement de l’écran, de fin de vie du produit ou encore de circuits électroniques trop lourds pour certains objets connectés », énumère Romain Futsch. Autant de points sur lesquels il estime que la proposition de valeur de Luchrome apporte des solutions. « On est aussi très avantageux concernant les coûts de production et sur l’impact environnemental », sourit le dirigeant. Qui garde également à l’œil un certain concurrent « plus avancé que nous », fondé en Europe au début des années 2010 et désormais basé - et même coté en Bourse - au Canada. « La qualité de nos premiers projets et contrats sera primordiale et conditionnera beaucoup de choses pour la suite », se projette le jeune entrepreneur.LuchromeSAS fondée en juillet 2023Siège social : PessacEffectif : 5 personnesCA : n. c.

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