Mobilité : en Nouvelle-Aquitaine, Agil’ess fédère les garages solidaires - Premium

Proposer des solutions de mobilité, en majeure partie ou exclusivement à des personnes en difficulté. Telle est l’ambition du réseau Agil’ess, fondé en 2016 par trois garages solidaires dont Apreva, en Lot-et-Garonne. « Le premier partenariat historique a été noué avec Enedis en 2011, explique à Placéco Albine Séris, déléguée générale d’Agil’ess. Enedis a donné plusieurs de ses vieux véhicules à Apreva, car c’est l’une des rares entreprises qui a encore un parc automobile en propre et non en leasing. » Le garage, par le biais de son chantier d’insertion, a ensuite remis ces véhicules en état pour constituer sa première flotte, puis a décidé de fonder un réseau à part entière de garages et de loueurs solidaires, dont les bureaux sont à Cenon. « Ce sont des structures en majorité associatives, mais qui peuvent avoir des statuts d’entreprises tant qu’elles sont rattachées à l’économie sociale et solidaire, reprend Albine Séris. Ces garages proposent des solutions de mobilité comme la réparation, la location ou la vente de véhicules - voitures comme deux-roues -, à des gens qui en ont besoin pour travailler, mais qui n’ont pas les moyens d’en acheter. Sans cette solution, ils n’arriveraient pas à se maintenir dans l’emploi. »

Sept ans après le premier partenariat, le réseau compte 50 adhérents, garages et loueurs indépendants, basés partout en France. Dont un à Mourenx (64), deux dans les Landes et trois en Gironde (Lormont, Langon et Saint-Aubin-de-Blaye). Pour intégrer Agil’ess, les structures doivent avoir un socle commun dans leur modèle économique et leur fonctionnement. Notamment, si elles peuvent avoir une activité commerciale, le volet solidaire doit rester majoritaire. « La plupart des garages solidaires sont aussi des structures d’insertion par l’activité économique [NDLR, SIAE], souligne la déléguée générale. C’est un conventionnement par l’Etat qui permet d’accompagner des chômeurs de longue durée et de les former aux métiers de la mécanique, donc il y a une double finalité sociale. »

La problématique des ZFE

Agil’ess accompagne près de 9.000 personnes chaque année. Un nombre qui peut paraître important, mais qui est peu, comparé aux 13 millions de Français en situation de précarité mobilité. Selon l’association Wimoov, 4,3 millions de personnes n’ont ni équipement individuel, ni abonnement à un service de transport collectif. « Nous fédérons un tiers des garages et loueurs solidaires français. Notre ambition pour les années à venir est d’en rassembler davantage, espère Albine Séris. Mais aussi de les accompagner dans leur transition environnementale, par la mise en place de solutions à la fois accessibles pour nos publics bénéficiaires, et compatibles avec les enjeux environnementaux. »

En ligne de mire : la mise en place progressive de ZFE, zones à faibles émissions, dans les 43 agglomérations françaises de plus de 150.000 habitants. Toujours selon Wimoov, pour trois automobilistes sur cinq, la mise en place de ces zones signifiera un changement de mobilité ou de voiture. « On essaye de gagner un peu de temps, de solliciter des dérogations pour les véhicules mis en location par nos adhérents. Ensuite, on essaye de mettre en avant la mobilité partagée pour montrer aux collectivités qu’on est proactif, même si on n’entre pas dans les critères de la ZFE », détaille Albine Séris. La déléguée générale espère plus de soutiens de la part des pouvoirs publics, pour accompagner les personnes précaires vers des véhicules électriques, et « quand c’est possible, les accompagner pour remplacer les voitures par des scooters ou des vélos électriques ». Plusieurs adhérents d’Agil’ess ont récemment monté un consortium pour financer l’achat de 14 véhicules électriques sans permis, qu’ils mettront en location.

La mobilité sera l'une des 10 thématiques abordées le 11 mai, à l'occasion de Résolution, la journée des solutions RSE, proposée par Placéco et Sud Ouest. S'inscrire

Agil'ess
Fondé en 2016
Basé à Cenon
50 adhérents