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Depuis le Pays basque aussi l’association 60.000 rebonds accompagne les chefs d’entreprise

Engagement
jeudi 23 mars 2023

Armelle Coudène est chargée de mission pour les antennes des Pyrénées-Atlantiques, Landes et Hautes-Pyrénées. Crédit: Anthony Michel

Créée en 2012, 60.000 rebonds aide les chefs et cheffes d’entreprises après liquidation. L’association avance un chiffre de 96 % de rebonds réussis.

L’association « 60.000 rebonds » a été lancée en 2012 à Bordeaux par Philippe Rambaud, lui-même chef d’entreprise, dont la société avait été liquidée lors de la crise de 2008. Sa mission a alors été de lancer une association pour venir en aide aux chefs d’entreprises comme lui, pris dans la torpeur d’une liquidation judiciaire. Et leur nombre augmente. Si les aides du gouvernement ont permis de les empêcher en 2020, qui a compté au moins 28.000 défaillances, 2021 en a dénombré 32.000 et 42.000 en 2022.

Au Pays basque, l’antenne a été créée fin 2017, début 2018 et a accompagné une quinzaine de chefs d’entreprise. Armelle Coudène est chargée de mission pour les antennes des Pyrénées-Atlantiques, Landes et Hautes-Pyrénées.

Quel est le profil des chefs d’entreprise accompagnés ?

Armelle Coudène: On a tout type de profil, en ce moment, sont suivis un restaurateur, un responsable d’épicerie bio, un architecte, un salon de thé, un paysagiste. Ils arrivent, ils sont complètement déboussolés, ils ne savent pas s’inscrire à Pôle Emploi, ni même qu’ils ont accès à des aides, certains se retrouvent sans rien. On parle souvent de 3D : dépôt de bilan, dépression, divorce. En effet, il y a souvent un sentiment de honte auprès de la famille. On a de tout, mais dans la majeure partie des cas, ils ne vont pas bien, certains ne font que pleurer. Et pour ceux qui ont des idées très noires, on peut faire des alertes APESA. La particularité de l’association, c’est qu’on parle du chef d’entreprise pas de leur ancienne société.

Quel accompagnement offre l’association à ces chefs d’entreprise ?

On examine d’abord leur dossier, il faut qu’ils aient liquidé dans les deux ans qui précèdent. Si ça correspond, on les fait rencontrer une personne de l’association à qui il raconte son histoire, on lui propose un dispositif en échange d’un engagement sincère. On leur assigne alors un coach et un parrain. Le coach va faire sept séances avec eux gratuitement, et va les faire passer par toutes les étapes du deuil, et leur faire reprendre confiance.

Ensuite, il passe le relais au parrain, un chef d’entreprise, qui sera là pour donner une épaule, pour des conseils et accompagner le projet professionnel. Mais on ne fait pas à la place du chef d’entreprise, on n’est là que pour le conseiller, regarder son business plan s’il veut reprendre une affaire. On peut aussi mettre à leur disposition des experts pour des problématiques spécifique. L’accompagnement dure deux ans.

C’est simple de se faire aider ?

En France, le regard sur l’échec est tabou. Vous faites faillite en France, vous êtes un loser, ce n’est pas du tout la même vision aux Etats Unis par exemple. Le téléphone ne sonne plus, il y a un sentiment de culpabilité. Et c’est vrai qu’un chef d’entreprise, c’est souvent l’image du Superman, on le met sur un piedestal. On se dit jamais qu’on peut capitaliser sur nos échecs.

Nous, à 60.000 rebonds, on a quatre piliers : la bienveillance, l’engagement, la solidarité, le professionnalisme. Il n’y a pas de sentiment de honte, car certains des bénévoles ont aussi connu l’échec. Ça permet de libérer la parole. En fait le but, c’est que ça évite de polluer ensuite la relation à la maison. Ici, il sera en lien avec des gens qui ont connu des choses comme lui. D’ailleurs, on fait des réunions une fois par mois. L’idée, c’est de réunir tous les entrepreneurs accompagnés avec tous les membres de l’antenne. Le but, c’est de faire du lien entre les entrepreneurs qui ont liquidé, qu’ils aient un temps pour échanger et qu’ils puissent partager les difficultés qu’ils rencontrent dans leur rebond.

Ça fonctionne dans tous les cas ? Qu’est-ce qu’ils deviennent ensuite ?

On estime à 96 % le taux de chefs d’entreprise qui ont réussi leur rebond. Environ la moitié choisit un projet de salariat, mais une autre moitié se relancent dans l’entrepreneuriat.

Pour joindre l'antenne Pays basque, contactez Armelle Coudène, chargée de mission au 06 21 52 05 31, ou par email à armelle.coudene@60000rebonds.com.

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